Une force !
La situation faite par les pouvoirs publics aux personnes
âgées est indigne et scandaleuse. Elle
est inversement proportionnelle aux progrès de la médecine, aux avancées sociales qui ont permis les progrès considérables
de l’espérance de vie.
Espèces de vieux, vous allez vivre plus longtemps, mais vous
allez en baver.
Ne croyez pas que les lois sociales, les régimes de retraite
mis en place, leur augmentation régulière en fonction des salaires des actifs,
les pensions de réversion qui permettent aux veuves ou aux veufs de poursuivre
une vie digne et convenable après avoir perdu le compagnon de leur vie, une
sécurité sociale généreuse, ne croyez pas que tout ça, ça allait durer,
maintenant vous êtes bien trop nombreux.
On n’a plus de sous ! Vous voulez vivre ? Vous devrez vieillir
pauvres ! Encore plus pauvres que maintenant !
Mais pensez
donc aux autres !
Avez-vous pensé aux millions de chômeurs ? Avez-vous
pensé aux jeunes ?
Alors on rogne… Pardon on réforme… Pour plus de justice, de
clarté ! Pour mettre fin aux privilèges et pour vous inciter à aller voir
ailleurs. Et d’ailleurs, cela commence à produire ses effets puisque l’on
assiste à un ralentissement dans la progression de l’espérance de vie. Dans la
tête de tous les « réformateurs », de droite et un peu plus, qui ont
porté des coups aux droits à la retraite, le cynisme le dispute à l’hypocrisie,
et la malveillance à l’égoïsme. Le tout pour cacher le visage de leurs maîtres,
et la logique financière capitaliste qui n’en a jamais fini avec la soif
d’amasser les richesses produites très-très loin de ceux qui les ont produites,
qui les produisent, qui les produiront. Le recours aux paradis fiscaux dans des
îles enchanteresses est utile pour cacher le pognon détourné, mais il est
emblématique d’une volonté de le sortir de la vraie vie.
Un vol
légal
Et on bloque les retraites, on augmente la CSG, on réduit les
droits, en clair on les ampute. En trois ans un mois de pension a été pris dans
la poche du retraité : un vol légal !
Mais ça ne suffit pas : on prévoit pire. On s’organise
pour répondre à la dépendance en ponctionnant un peu plus le monde du travail.
La retraite par points est la nouvelle machine de guerre. La réversion est dans
le collimateur. Les pensions d’un niveau
acceptable sont présentées comme des luxes inconsidérés dans un monde qui va
mal, parce qu’on fait tout pour qu’il aille mal. On va même jusqu’à casser
l’idée que la pension serait un droit, pour la remplacer par la référence à une allocation …de survie…
avant le grand départ sans doute.
Les
atermoiements au rancart
Une seule réponse s’impose pour les retraités d’aujourd’hui
et demain : une réaction saine, salutaire, indispensable. Se battre,
lutter, combattre, résister, s’unir et ne jamais lâcher prise. Certes, il y a
l’âge, la fatigue, parfois la maladie, il y a un monde difficile à affronter.
Il peut y avoir aussi la solitude. Parfois l’incompréhension des générations
suivantes. Elles comprennent vite, elles comprendront vite que c’est d’elles
aussi qu’il s’agit dans ce marasme organisé qu’est la situation faite aux
vieux.
Finissons-en avec les périphrases, les euphémismes et les
atermoiements : des millions de vieux-vieilles dans ce pays, près de cent
soixante mille dans le seul département. Une force ! Vieilles et vieux,
unissez- vous ! Notre avenir nous appartient. Avec courage et lucidité. IL
n’y a pas d’autres choix.
Jean-Marie Philibert, vieux lui-même.
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