les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 16 décembre 2019

les lumières éteintes


DES LUMIERES… ETEINTES

Dans un pays comme le nôtre qui est dans le top 10 des puissances mondiales, qui cherche souvent à donner des leçons à la terre entière, et qui, je crains, doit assez souvent être considéré comme insupportable à force de se croire sorti de la cuisse de Jupiter et, en plus maintenant,  de vivre sous sa houlette, il est indispensable d’avoir des élites, des esprits super puissants qui comprennent tout, qui savent tout, qui ont fait les plus grandes écoles et qui passent, passeront leurs vies dans les plus hautes sphères du pouvoir à fricoter avec tous les VIP. Des lumières, quoi ! Vous les entendez régulièrement à la téloche parler avec toute la suffisance et le mépris qui conviennent quand on s’adresse au bas peuple.

Ratages

A voir l’épisode actuel de la réforme des retraites, je me dis que nous avons raté quelque chose dans la formation de nos élites : ils cumulent les ratages, les erreurs, les manœuvres sottes (euphémisme), les propos faussement assurés avec une telle rapidité, une telle intensité, qu’on peut douter de leur lucidité.

Récapitulons : pendant des mois et des mois, parce qu’ILS (toute  la bande, du président au gouvernement) n’avaient rien vu venir : ILS ont foutu le pays, tout le pays, à feu et à sang, avec les gilets jaunes qu’ILS ont traités comme des moins que rien, pour ensuite leur jeter en pâture quelques miettes du festin et ne rien régler des difficultés sociales qu’ils ont soulevées.

Zizanie

Au moment où le climat se détend un peu, les stratèges de la République en Marche, se disent que peut-être un projet de réforme des retraites pourrait relancer la zizanie ambiante, tout en mettant un nouveau tour de vis sur les droits sociaux (ce qui est de leur point de vue toujours une bonne chose).

ILS reprennent une vieille « rengaine » que les réformistes sans ambition (traduisez réacs déguisés) trainent depuis des lustres : la retraite à point qui est à la retraite ce que l’aumône est à la justice. Et puis, c’est compliqué, ça aide à tromper son monde. Tellement que les ministres se trompent eux-mêmes quand ils en parlent. On va donc  chercher une vieille gloire, Delevoye, apparemment gentille, propre sur elle,  pour faire le job, discuter avec les syndicats, convaincre les indécis. Et puis on se rend compte qu’il a une batterie de casseroles au derrière, que sa retraite, à lui, ce sera du lourd, que sa crédibilité avoisine zéro.

Des demeurés

Le pays est à nouveau, à feu et à sang, grèves, manifs et remanifs, puisque beaucoup de futurs retraités sans doute plus compétents que le Delevoye ont fait leur calcul et se sont rendu compte que leurs retraites allaient prendre des coups sur la casaque, et que toutes les promesses dont on les abreuve n’ont pas une once de vérité : ainsi de ce pauvre Blanquer, qui prend ouvertement et sans vergogne des centaines de milliers de profs pour des demeurés.

Alors pour éteindre l’incendie, comme on n’a plus les pompiers (en grève), on appelle au secours la cfdt et l’unsa, mais comme on les a, elles aussi, trompées, en allongeant à 64 ans l’âge pivot pour toucher l’intégralité de sa retraite, elles boudent et disent qu’elles ont envie de manifester. Et une nouvelle bêtise !

Nullité

Parmi les autres signes de cette palinodie (vous savez quand on ne sait plus trop ce qu’on peut /doit dire et qu’on fait tout et son contraire)

 : donner aux syndicats la gouvernance du système (à condition qu’ils obéissent à ce qu’on leur dit)… On peut toujours rêver. Et le plus significatif de leur culot et de leur inhumanité absolue : la clause du grand-père.

Acceptez la réforme, elle ne vous touchera pas, elle ne touchera que les jeunes, entrant sur le marché du travail. Et je vais expliquer à mon fils, à mon petit-fils que j’ai sauvé ma retraite en bradant le sienne. J’ai honte pour eux.

Quand la nullité morale et intellectuelle atteint ce niveau, on se dit que nos zélites n’ont pas la lumière à tous les étages.

Jean-Marie Philibert.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire