La faute à qui…
J’avais
dit que je parlerai du remaniement. J’en suis à me demander si c’est une si
bonne idée que ça de tartiner sur la bande de zozos qui forment le nouveau gouvernement
Macron-bis, j’ai des doutes. Rien dans les mains, rien dans les poches et même
rien dans la tronche, puisque les ordres
viendront de l’Elysée. Triste sort !
Et pourtant il était fier comme un bar tabac le Castex à l’idée de
passer du Conflent à Matignon.
Je comprends la fierté des Pradéens
d’avoir leur premier magistrat à la tête du gouvernement, et de sortir pour un
petit instant de la torpeur provinciale. Je comprends la satisfaction de la
droite locale de voir un de ses membres la trahir un peu pour s’éloigner du
pays où il aurait pu sans difficulté leur manger un bout de fromage que ses
représentants patentés estiment à eux, à eux et rien qu’à eux. Mais
n’épiloguons pas : rien de croustillant.
Règlement de compte
Par contre les règlements de compte
locaux, après la municipale à Perpignan,
offrent quelques perles, une vision peu ragoutante de la politique et sans
doute le rappel salutaire de quelques souvenirs.
D’abord quand on perd, c’est bien
connu, c’est toujours la faute aux autres. Et dans l’interview que donne Pujol
au moment où il quitte la scène publique : tous les autres y ont droit. En
particulier celui qui l’a fait roi, un certain Jean-Paul Alduy :le
coupable de la division, c’est lui, il a tout fait pour que la droite et le
centre ne se rassemblent pas, il a fait le lit de Grau, de Ripoull, il dit
combattre le FN, mais se tait avant le deuxième tour, pire encore « il a
agité ses réseaux ». Il est jaloux, « une jalousie malsaine ».
Après les élections de 2009, il lui cède la mairie et il le regrette très vite
selon Pujol. C’est injuste ! Parce qu’il l’a aidé à passer l’épisode des
chaussettes et qu’il a ensuite redressé les finances de l’agglo que JPA avait
mise en cessation de paiement.
Les valeurs et le pouvoir
JPA un méchant, un coupable !
Sans doute un peu. Les tergiversations de sa carrière politique ne plaident pas
la cause d’une oie toute blanche. Le système
dont il hérite, papa fut élu de gauche, puis un peu moins de gauche,
puis du
centre , puis de droite, lui a
donné une vision de la politique où les conflits entre les valeurs et le
pouvoir se règlent systématiquement au détriment des premières pour garantir le
deuxième.
Ce qui me désespère, mais je sais
qu’ici, comme ailleurs je suis très minoritaire.
Tous ou presque
Parce que là ce qui les a animés à
tous ou presque, ce qui les a conduits à pratiquer la politique du pire avec
l’espoir de décrocher l’escarcelle pour leur pomme, c’est ce goût immodéré du
pouvoir qui les a aveuglés au point de ne pas voir que risquer de mettre en
œuvre dans une grande ville une bande
d’extrémistes de droite, même s’ils ont l’air BCBG pouvait mettre une
population en difficulté, dans la panade, la tromperie et le mensonge, pour de
longues années. Et ils y sont allés gaiement les Grau, Amiel, Ripoull et même
Langevine et quelques-uns de ses sponsors locaux. Ils ont leur part de
responsabilité. Carole Delga a beau jeu de venir faire la leçon, mais je pense
qu’en plaidant davantage pour l’union des forces de gauche, l’issue aurait pu
être différente.
Comme elle aurait été différente si
tous les stratèges du Yaka, Faucon, Cestpaça, Cestfoutu avaient révisé leur
cours d’histoire au chapitre « Montée du fascisme dans
l’entre-deux-guerres » et étaient allés voter en respectant la distanciation sociale avec
une droite peu reluisante. Leur conscience s’en serait peut-être plaint, mais
le pire aurait pu être évité.
« Le ventre est encore fécond
d’où a surgi la bête immonde » dit Bertolt Brecht.
La faute à qui ?
Jean-Marie Philibert.
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