les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mercredi 15 juillet 2020

la faute à qui... retour sur une élection


La faute à qui…


J’avais dit que je parlerai du remaniement. J’en suis à me demander si c’est une si bonne idée que ça de tartiner sur la bande de zozos qui forment le nouveau gouvernement Macron-bis, j’ai des doutes. Rien dans les mains, rien dans les poches et même rien dans la  tronche, puisque les ordres viendront de l’Elysée. Triste sort !  Et pourtant il était fier comme un bar tabac le Castex à l’idée de passer du Conflent à Matignon.
Je comprends la fierté des Pradéens d’avoir leur premier magistrat à la tête du gouvernement, et de sortir pour un petit instant de la torpeur provinciale. Je comprends la satisfaction de la droite locale de voir un de ses membres la trahir un peu pour s’éloigner du pays où il aurait pu sans difficulté leur manger un bout de fromage que ses représentants patentés estiment à eux, à eux et rien qu’à eux. Mais n’épiloguons pas : rien de croustillant.
Règlement de compte
Par contre les règlements de compte locaux, après la municipale  à Perpignan, offrent quelques perles, une vision peu ragoutante de la politique et sans doute le rappel salutaire de quelques souvenirs.
D’abord quand on perd, c’est bien connu, c’est toujours la faute aux autres. Et dans l’interview que donne Pujol au moment où il quitte la scène publique : tous les autres y ont droit. En particulier celui qui l’a fait roi, un certain Jean-Paul Alduy :le coupable de la division, c’est lui, il a tout fait pour que la droite et le centre ne se rassemblent pas, il a fait le lit de Grau, de Ripoull, il dit combattre le FN, mais se tait avant le deuxième tour, pire encore « il a agité ses réseaux ». Il est jaloux, « une jalousie malsaine ». Après les élections de 2009, il lui cède la mairie et il le regrette très vite selon Pujol. C’est injuste ! Parce qu’il l’a aidé à passer l’épisode des chaussettes et qu’il a ensuite redressé les finances de l’agglo que JPA avait mise en cessation de paiement.
Les valeurs et le pouvoir
JPA un méchant, un coupable ! Sans doute un peu. Les tergiversations de sa carrière politique ne plaident pas la cause d’une oie toute blanche. Le système  dont il hérite, papa fut élu de gauche, puis un peu moins de gauche, puis du
centre , puis de droite, lui a donné une vision de la politique où les conflits entre les valeurs et le pouvoir se règlent systématiquement au détriment des premières pour garantir le deuxième.
Ce qui me désespère, mais je sais qu’ici, comme ailleurs je suis très minoritaire.
Tous ou presque
Parce que là ce qui les a animés à tous ou presque, ce qui les a conduits à pratiquer la politique du pire avec l’espoir de décrocher l’escarcelle pour leur pomme, c’est ce goût immodéré du pouvoir qui les a aveuglés au point de ne pas voir que risquer de mettre en œuvre dans une grande ville  une bande d’extrémistes de droite, même s’ils ont l’air BCBG pouvait mettre une population en difficulté, dans la panade, la tromperie et le mensonge, pour de longues années. Et ils y sont allés gaiement les Grau, Amiel, Ripoull et même Langevine et quelques-uns de ses sponsors locaux. Ils ont leur part de responsabilité. Carole Delga a beau jeu de venir faire la leçon, mais je pense qu’en plaidant davantage pour l’union des forces de gauche, l’issue aurait pu être différente.
Comme elle aurait été différente si tous les stratèges du Yaka, Faucon, Cestpaça, Cestfoutu avaient révisé leur cours d’histoire au chapitre « Montée du fascisme dans l’entre-deux-guerres » et étaient allés voter  en respectant la distanciation sociale avec une droite peu reluisante. Leur conscience s’en serait peut-être plaint, mais le pire aurait pu être évité.
« Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde » dit Bertolt Brecht.
La faute à qui ?
Jean-Marie Philibert.


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