Vite
Je les ai écoutés attentivement. J’ai le sentiment que, lors
de la journée d’action du 17 Septembre, les responsables syndicaux ont bien
parlé , qu’ils ont dit l’essentiel sur la situation sociale, sur le plan
de relance, sur la nécessité de renforcer toujours plus l’union des forces
sociales, sur les formes de surdité du pouvoir, sur son incapacité à faire
surgir d’une situation certes compliquée « un jour d’après » crédible.
Il y a dans le discours syndical, et il le faut, tout le volontarisme pour
faire face à quelque chose de totalement nouveau, dans un contexte inédit. Je
mesure toute la difficulté de l’exercice et je remarque aussi que l’attention
portée par les manifestants est plus grande que d’habitude, comme s’il y avait
une attente.
Une
complexité nouvelle
Parce que nous sommes confrontés à une complexité nouvelle
avec le corona.
L’affrontement entre le monde du travail et celui du pouvoir
économico-politique (en clair le pognon) n’a d’autre dessein que de faire
toujours plus suer le burnous, que de renforcer sa domination et que de ne
lâcher que ce qui permettra à la marmite de l’exploitation de poursuivre son
« œuvre » sans exploser. Cet affrontement se double aujourd’hui de multiples enjeux.
Enjeux de santé publique, sur une échelle mondiale, avec des réponses diverses
selon les lieux, et des évolutions imprévisibles, enjeux sur notre capacité
scientifique à trouver la parade face à la bête, enjeux sur un nouveau civisme
qui consiste à avoir des attitudes mutuelles et réciproques de protection.
Dans le même temps une
nouvelle conscience écologique s’est fait jour. Notre vulnérabilité est une
nouvelle donne. La mondialisation économique apparaît pour ce qu’elle
est : un piège qui nous désarme totalement. La crise économique ne fait
que commencer. Les dégâts sur la situation de l’emploi sont attendus.
Dans la
panade ?
Le monde d’avant nous a conduits dans la panade. Nous
attendons « un monde d’après », objet de toutes les aspirations.
Macron nous sort une réincarnation de Pompidou, sous les traits de Castex pour
conduire une caravane, embourbée, qui me semble incapable d’avancer, avec eux,
sur la voie des changements et des progrès indispensables pour le plus grand
nombre.
De ce monde nouveau, ni la droite, ni son extrême, ni le
ni-ni macronien, ni le pouvoir économico-financier, ni la bourgeoisie, aurait
dit Karl, ne veulent, pour pouvoir, une fois le corona assagi, faire comme
avant, en un peu plus pire, même. Observez comment dans nos temps troublés, ils
poursuivent les uns et les autres leurs petits jeux politiques (et je te
prépare les prochaines élections, et je poursuis mes réformes, et je te
manœuvre tant et plus).
C’est trop
lent
En face c’est aussi passablement compliqué. C’est pourtant le
passage obligé pour nos espoirs. A gauche on se reparle, c’est déjà ça, mais
les vieux démons veillent. Le souci de tirer pour soi les marrons du feu semble
passer avant celui de s’unir dont tout progressiste véritable sait d’expérience
qu’il est obligatoire. ON tergiverse donc ! ON disserte ! ON soutient
les luttes ! Mais ON n’avance pas très vite. En tous cas pas à la vitesse
qu’attend le peuple.
C’est pourtant ce que veulent les centaines de manifestants
de PERPIGNAN, du 17, qui savent d’expérience que la lutte va continuer, qu’il
faudra l’élargir, jusqu’à la rendre incontournable. S’y inscrivent les
exigences de justice, de solidarité, de réponses tangibles aux besoins sociaux.
Au TC notre choix est fait : il est impatient.
Vite ! L’avenir n’attend pas !
Jean-Marie Philibert.
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