Des coups
sur la tête !
Lors de ma dernière visite chez mon cardiologue préféré, il
m’a interrogé sur la façon dont j’avais passé le confinement : devant mon
affirmation de ne pas avoir trop souffert de l’épreuve, il m’a fait part de son
inquiétude devant le nombre de patients qu’il rencontre et dont il a
l’impression qu’ils ont pris un coup sur la tête, sans qu’ils en soient
nécessairement conscients, sans qu’ils manifestent des troubles graves,
pathologiques .
Je me dis que ces semaines hors sol, d’une vie qui n’en est
plus tout à fait une, dans des villes désertes, à compter les malades et les
morts tous les soirs à la téloche peuvent sûrement entraîner des
conséquences Une perturbation latente,
une inquiétude diffuse, une humeur altérée,
un comportement surprenant, des propos hors sujets, un repli sur soi
renforcé. Et moi qui fais le flambard, il ne serait peut-être pas impossible
que le syndrome du Covid ne m’ait frappé la caboche ; comme il a touché
beaucoup de ceux et celles qui ont eu à vivre cette période troublée.
Un peu
d’oxygène
Le déconfinement qui fut plus tardif que prévu n’a pas effacé
toutes les perturbations, même si on avait le sentiment d’un répit que la
période estivale a permis de renforcer, mais avec la conscience que la bébête
ne marquait que temporairement le pas. On l’aurait presque oubliée : les
plus jeunes plus particulièrement qui prenaient des libertés avec les gestes
barrières, et les pouvoirs publics qui semblaient aussi parfois fermer les yeux
et avoir décidé de laisser s’engouffrer un peu d’oxygène dans nos vies
Une durée
très indéterminée
Mais le virus est toujours là, les menaces qu’il fait peser
sur notre santé, sur notre système de santé, sur nos habitudes de vie, sur
notre vie sociale, culturelle, économique, politique sont toujours aussi
prégnantes, nous cherchons à les préserver aussi normales que possible dans un
contexte marqué par de lourdes incertitudes que les données médicales, scientifiques, à ce jour, ne lèvent pas. La durée de tout ce
barnum est totalement indéterminée, mais on est amené à se douter qu’elle
risque de nous obliger à faire preuve de patience. D’où les risques de prendre
des coups sur la tête, encore et toujours, en particulier pour tous ceux que la
situation fragilise et ils sont nombreux.
Le pouvoir va parer au plus pressé, donner au patronat de
quoi sauver ses meubles et même plus, saupoudrer sur le salariat et les autres
de quoi ne pas sombrer tout à fait, répondre à l’immensité des besoins sociaux
avec un lance-pierre et de belles paroles, laisser les services publics dans
leur misère, réduire la parole démocratique à la portion congrue.
Les
complices du virus
La bande à Macron-Castex et consort semble dans l’incapacité
de comprendre que le virus qui perturbe nos existences a des complices nombreux
qui se sont installés dans notre vie depuis belle lurette, qu’ils
l’empoisonnent, et qu’il faut TOUS les combattre pour nous rendre vraiment le
goût de vivre. Ce dont nous avons besoin pour relever la tête, pour regarder
loin, c’est d’une vision d’avenir qui ne soit pas plombée comme celle
d’aujourd’hui.
De multiples organisations dans une démarche unitaire
parlent, décrivent, revendiquent la construction d’un JOUR D’APRES, différent,
solidaire, exigeant. Il ne vous étonnera pas qu’elles soient plus à gauche que
le pouvoir actuel, qu’elles prônent un vrai et équitable partage des richesses,
plus de libertés, de démocratie. La confiance dans l’avenir est aussi une arme
essentielle pour combattre les virus. Le remède, le vaccin ne seront pas que
médicaux. Il y faut un traitement complet pour sortir du marasme et ne plus
prendre des coups sur la tête.
Jean-Marie Philibert.
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