les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 15 septembre 2020

LA FACTURE

 

La facture     

 

« Quand tu fais le couillon, ne t’étonne pas d’avoir la note à payer ».

Ma Mémé n’a cessé de me le répéter et j’ai mis du temps à saisir la pertinence du propos malgré l’accumulation de factures que mes couillonnades adolescentes entraînaient sans rémission.

L’adage n’a pas d’âge et les péripéties de l’affrontement  avec une pandémie qui fait de la résistance nous démontrent s’il en était besoin que nous sommes tous concernés dès que nous... patinons grave du plus bas de l’échelle sociale au plus haut sommet de l’état.

 

Regardons l’historique.

N’insistons pas sur les premières étapes. « Même pas peur... C’est une grippette... C’est une bébête qui ne concerne que les chinois... Les masques ne servent à rien » Des sottises proférées avec suffisance par les plus hautes autorités. Et immédiatement, pour le vulgaire troupeau que nous sommes : la première facture très douloureuse de plus de huit  semaines de confinement, avec chaque soir le décompte des victimes et une économie en panne. Grâce à tous les humbles acteurs, les premiers de corvée,  d’une vie sociale qui ont fait que les choses ne soient pas pires nous nous en sortons. Le corona recule.

La facture a été salée, en monnaie sonnante et trébuchante pour Macron et sa clique qui avaient dit que quoi qu’il en coûte ils compenseraient les pertes du confinement. Ils ont trouvé le pognon pour se faire pardonner  leur incapacité à prendre la mesure des choses, à prévoir un nombre de masques suffisants pour affronter une pandémie imprévue, à avoir des tests aussi par exemple.

Gouverner n’est-ce-pas prévoir. ?

 

Enfin passons aux étapes suivantes.

Le corona circule toujours. Tout à l’euphorie d’un déconfinement si longtemps attendu, on passe dans les chaleurs estivales d’une pétoche sérieuse à une insouciance mesurée et même pour tous ceux que les atmosphères estivales secouaient à une euphorie coupable où on oublie le  covid. Même le Monsieur Déconfinement, par ailleurs maire de Prades devient Premier Ministre, c’est dire. La confiance est retrouvée, les masques sont là, les plages se remplissent, quelques petites restrictions n’empêchent pas la fête. Les discothèques restent fermées, mais les bistros se transforment en discothèques, avec la bénédiction de maires . Les pouvoirs publics tergiversent, ferment un peu les yeux, autorisent le Puy du Fou, mais freinent des deux fers le spectacle vivant et les festivals qui dérangent

La situation est sous contrôle. On a les masques et on les met nombreux, même si la frange des récalcitrants résiste. La contagion semble ralentir jusqu’au moment…où le corona sans doute vexé de voir qu’il nous fait moins peur se remet à faire des siennes, avec les plus jeunes maintenant. Les hôpitaux recommencent à se remplir, quelques classes, à peine ouvertes, sont fermées. Le gouvernement, par crainte d’avoir à payer une nouvelle facture, de faire de nouvelles bêtises, tient des discours alarmistes et se défausse sur les préfets des mesures à mettre en œuvre.

 

Et le citoyen lambda ?

Le citoyen lambda, lui, se dit qu’il va peut-être, et même sûrement, avoir à acquitter une nouvelle douloureuse que, sans doute, une attitude collective plus responsable aurait pu lui éviter.

Les temps sont difficiles, les inconnues très nombreuses, les vrais remèdes et vaccins restent à trouver. Le pouvoir ne veut pas entendre qu’il est impératif de construire un monde d’après, débarrassé de tous, (TOUS !) les virus qui nous empoisonnent la vie. Il y faudra de la patience, de la persistance, de la résistance. Une volonté populaire farouche. Et en même temps, une urgence immédiate, se protéger pour… réduire la facture.

Jean-Marie Philibert.

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