La
facture
« Quand
tu fais le couillon, ne t’étonne pas d’avoir la note à payer ».
Ma Mémé n’a cessé de me le répéter et j’ai
mis du temps à saisir la pertinence du propos malgré l’accumulation de factures
que mes couillonnades adolescentes entraînaient sans rémission.
L’adage n’a pas d’âge et les péripéties de
l’affrontement avec une pandémie qui
fait de la résistance nous démontrent s’il en était besoin que nous sommes tous
concernés dès que nous... patinons grave du plus bas de l’échelle sociale au
plus haut sommet de l’état.
Regardons
l’historique.
N’insistons pas sur les premières étapes. « Même
pas peur... C’est une grippette... C’est une bébête qui ne concerne que les
chinois... Les masques ne servent à rien » Des sottises proférées avec
suffisance par les plus hautes autorités. Et immédiatement, pour le vulgaire
troupeau que nous sommes : la première facture très douloureuse de plus de
huit semaines de confinement, avec
chaque soir le décompte des victimes et une économie en panne. Grâce à tous les
humbles acteurs, les premiers de corvée, d’une vie sociale qui ont fait que les choses
ne soient pas pires nous nous en sortons. Le corona recule.
La facture a été salée, en monnaie sonnante
et trébuchante pour Macron et sa clique qui avaient dit que quoi qu’il en coûte
ils compenseraient les pertes du confinement. Ils ont trouvé le pognon pour se faire
pardonner leur incapacité à prendre la
mesure des choses, à prévoir un nombre de masques suffisants pour affronter une
pandémie imprévue, à avoir des tests aussi par exemple.
Gouverner n’est-ce-pas prévoir. ?
Enfin
passons aux étapes suivantes.
Le corona circule toujours. Tout à l’euphorie
d’un déconfinement si longtemps attendu, on passe dans les chaleurs estivales d’une
pétoche sérieuse à une insouciance mesurée et même pour tous ceux que les atmosphères
estivales secouaient à une euphorie coupable où on oublie le covid. Même le Monsieur Déconfinement, par
ailleurs maire de Prades devient Premier Ministre, c’est dire. La confiance est
retrouvée, les masques sont là, les plages se remplissent, quelques petites
restrictions n’empêchent pas la fête. Les discothèques restent fermées, mais
les bistros se transforment en discothèques, avec la bénédiction de maires .
Les pouvoirs publics tergiversent, ferment un peu les yeux, autorisent le Puy
du Fou, mais freinent des deux fers le spectacle vivant et les festivals qui
dérangent
La situation est sous contrôle. On a les
masques et on les met nombreux, même si la frange des récalcitrants résiste. La
contagion semble ralentir jusqu’au moment…où le corona sans doute vexé de voir
qu’il nous fait moins peur se remet à faire des siennes, avec les plus jeunes
maintenant. Les hôpitaux recommencent à se remplir, quelques classes, à peine
ouvertes, sont fermées. Le gouvernement, par crainte d’avoir à payer une
nouvelle facture, de faire de nouvelles bêtises, tient des discours alarmistes
et se défausse sur les préfets des mesures à mettre en œuvre.
Et le
citoyen lambda ?
Le citoyen lambda, lui, se dit qu’il va
peut-être, et même sûrement, avoir à acquitter une nouvelle douloureuse que,
sans doute, une attitude collective plus responsable aurait pu lui éviter.
Les temps sont difficiles, les inconnues très
nombreuses, les vrais remèdes et vaccins restent à trouver. Le pouvoir ne veut
pas entendre qu’il est impératif de construire un monde d’après, débarrassé de
tous, (TOUS !) les virus qui nous empoisonnent la vie. Il y faudra de la
patience, de la persistance, de la résistance. Une volonté populaire farouche.
Et en même temps, une urgence immédiate, se protéger pour… réduire la facture.
Jean-Marie Philibert.
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