les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 30 août 2021

 

Les surprises de l’été

 

Tous les étés offrent des surprises : comme si l’actualité profitait de ce temps de latence pour rattraper les occasions manquées, les occasions tragiques, comme toutes celles qui le sont moins, pour nous confronter à des situations inédites. L’été 2021 ne déroge pas à la règle qui n’est écrite nulle part si ce n’est dans mes souvenirs, pas nécessairement fiables. Pour relancer la machine de mon humeur, je vais tenter de vous montrer qu’il y a comme un fondement de vérité dans ce que j’avance.

L’imbroglio

Commençons par ce qu’il se passe ici et maintenant, pratiquement tous les samedis, en ces temps de pandémie qui ne cesse de rebondir à cause de variants récalcitrants. Eh bien, au nom d’une liberté absolue d’un individu qui n’a à se fier qu’à ce que sa conscience lui dicte, qu’à ce qu’il croit dur comme fer, qu’à la conviction qu’il s’est construite que son corps lui appartient, à lui et à lui seul, ils sont nombreux à considérer que toute démarche collective pour combattre une maladie tenace est entachée d’intentions malveillantes, sans doute pires que le mal qui les menace. Donc au nom de cette liberté ils manifestent par dizaines de milliers, sans véritable organisation, sans cohérence construite et délibérée pour dire non, au passe sanitaire, à la vaccination, à l’intrusion de l’état dans leur vie, dans un imbroglio politique tout à fait nouveau où les vieux de la vieille comme moi qui ont des milliers de kilomètres de manif à leurs compteurs ne comprennent rien. Nous sommes dans un inédit absolu, Camus dans la Peste n’avait pas envisagé que les Oranais pouvaient ainsi se révolter contre des soins (qu’ils auraient bien aimé avoir d’ailleurs).Que le gouvernement ait sa part de responsabilité ne fait pas de doute : rappelez-vous le déni, puis les masques, puis les atermoiements… Que le gouvernement et Macron, en personne, se réjouissent de la confusion politique, sociale, idéologique, fort opportune,  qui se met ainsi en place à quelques mois des présidentielles est une quasi-certitude. Il n’empêche, on est en plein dans l’inédit et pas dans un inédit progressiste dans le pays de Pasteur qui a ouvert la voie aux vaccins dans la bataille contre des maladies incurables. Le reculoir est en marche en cet été2021. Et pas seulement en France !

D’autres reculoirs

En Afghanistan, il ne s’agit plus seulement de pandémie, mais d’un retour , aussi redouté qu’attendu des Talibans, à l’annonce du départ des Amerlocs, et  d’un retour à la case départ de la loi islamique avec tout ce qu’elle peut signifier  comme fanatisme, remise en cause des droits les plus élémentaires, en particulier ceux des femmes, retour à un Moyen Age que domine une théocratie fatale pour une population qui n’en peut mais, et à qui les intrusions étrangères  depuis des décennies n’auront laissé que des plaies ouvertes. Et comme si ces malheurs n’étaient pas assez grands, pour ajouter de la confusion à la confusion un Front islamique qui trouve sans doute que les talibans sont trop tendres et complaisants vient balancer ses bombes à l’aéroport de Kaboul et faire quelques centaines de victimes supplémentaires. Et il serait loisible de trouver de par le monde, d’autres exemples de reculoirs où la vie humaine compte pour du beurre, où bien des confusions embrument les consciences, nous laissant sur le cul avec notre progressisme à deux balles

Et pourtant

Les surprises de l’été ne sont donc pas réjouissantes ; mais les terrains sociaux, politiques, historiques  sont des terrains mouvants où bien des basculements restent possibles, quand la volonté des femmes et des hommes se met en branle. Il nous reste notre inextinguible confiance  dans la construction d’un monde humain et notre volonté de tout faire pour qu’il en soit ainsi.

Une exposition sur la mère, la mother, la « mor » comme on dit en danois, au Louisana à Copenhague, fut pour moi un vaccin très efficace contre un reculoir généralisé qui aurait pu me déprimer. Lors d’une visite à mon fils et sa famille, qui vivent dans ces terres nordiques, j’ai eu l’occasion de la visiter : un choc salutaire ! La richesse que les mères, les femmes, portent, les vies qu’elles donnent, les espoirs qu’elles communiquent, y compris au milieu des difficultés les plus grandes, des histoires les plus tourmentées, la persistance-résistance à mettre de la vie, ici comme ailleurs, maintenant comme toujours, là où c’est compliqué, sont, en ces temps difficiles, des bouffées d’oxygène que j’ai envie de vous faire partager en vous en proposant des images.

Jean-Marie Philibert

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire