les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

dimanche 18 juillet 2021

Vive la poésie

 

Vive la poésie

petit cadeau pour les vacances

 

Encore une fois je suis partagé avant de prendre quelques semaines de repos. Ou je mets une nouvelle couche sur le parvenu, le blanc bec qui se prend pour Jupiter. Ou je nous envoie dans l’autre monde souvent plus vrai que le « vrai », celui que j’aime bien parce qu’il fait du bien : je veux dire le monde de la poésie. Je vais même vous donner une clef pour y accéder, pendant ces temps de liberté, en vous faisant poète.

 

Comment que tu fais ?

Demanda-t-on un jour à un poète de mes amis, qui m’est aussi précieux que cher. Voilà la réponse :

« Comment que je fais ?  La recette ! Quoi ! Enfin !

Il n’y en a pas une, mais de multiples qui reposent toutes sur le même principe, le relâchement musculaire, la position avachie, les sofas profonds, l’extension des jambes inertes, le corps le plus pesant possible…J’oubliais … La solitude, le silence, le désert…

Bannissez tout mouvement dans une très large sphère autour du point de méditation !

 

Le point de méditation

Postez vos neurones en embuscades autour du point en question et dites-leur de faire semblant de dormir,  rêver, divaguer, et d’observer, noter tout ce qu’ils verront entendront, sentiront.

Si le point de méditation récalcitrant, pris par l’atmosphère générale donne des signes de fatigue ou cherche à s’échapper vers des espaces d’une triviale quotidienneté, qu’ils interviennent, qu’ils se moquent d’une telle désinvolture devant la chose poétique, qu’ils piquent la bête au cœur, jusqu’au sang, s’il le faut, romantisme oblige !

Il faut une saine émulation entre des neurones indisciplinés et foncièrement méchants et un point de  méditation qui a l’habitude de faire ce qu’il veut.

Ô surprise : l’émulation peut provoquer l’inattendu, le branle de la plume !

 

Ça démarre

Quand cela démarre et ça démarre forcément pour qui sait attendre, mettez dans le point susdit tout : souvenirs, sensations, colères, plaisirs, hantises, conscient et inconscient, gratouillis, libido… Tout, vous dis-je. Et que tout ce beau monde parte errer  dans les couloirs dans une sarabande bruyante, comme des somnambules ivres et besogneux, heureux de trouver dans leur gesticulation des raisons de vivre, enfin.

La plume les traque, aux bruits, à la voix, à l’odeur. Elle enregistre. Elle les écoute. Elle rigole. Elle danse. Elle se contorsionne, sans se montrer, pour sûr, en gardant ses distances, toujours la distance dans cet espace libre entre méditation et traque discrète.

Les mots prennent forme, se dessinent, se colorient, se chantent. Ils dansent. Leur rythme est syncopé, heurté, même si parfois des vestiges d’académisme venus de leur papa et maman ressurgissent. Ce sont des enfants, ils auront le temps de s’indiscipliner. La pagaille est un bon signe. Le trouble n’en sera que plus grand, l’invention plus intéressante. Tout saute, crie, grouille.

 

Une carnavalade échevelée…

Laissez faire ! Éloignez- vous sur la pointe de votre plume. Laisse- les entre eux. Profitez du spectacle. Notez tous les mots qui parviennent jusqu’à vous. Ne cherchez pas à faire durer un instant aussi précieux. Il n’est pas de notre monde.

Partez ! Partez sans vous retourner ! En répétant sans cesse le refrain des mots entendus. Apprenez-le par cœur. Gravez-le avec votre plume dans vos neurones.

Soulagés, fatigués, le forfait accompli, ces mots si précieux se blottiront dans votre tête, dans votre cœur. »

 

Si vous avez lu jusqu’au bout, vous avez été courageux. Vous avez le droit d’essayer et de mettre un peu de poésie dans un monde qui en manque cruellement. Vous avez la recette : celle qui peut rapporter gros. Enfin… on peut toujours rêver !

 

Jean-Marie Philibert … qui a vraiment besoin de vacances !!

 

 

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