les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 9 mai 2022

vous avez dit UNITE Acte 2

 

Vous avez dit UNITE, Acte 2

 

Tout acteur politique, syndical, qui a une certaine expérience est en mesure  de saisir la complexité de la question de l’unité. Ses dits et ses non-dits. Elle peut être perçue de façon plus schématique hors des cercles les plus militants. Encore que le bon sens soit une voie très efficace pour comprendre que toute cause a besoin du nombre, du rassemblement, de l’unité, fût-ce au prix d’une obscure clarté. Mon expérience m’a conduit à garder la tête froide, pour en mesurer la force, mais aussi les limites, la réalité. Il importe d’y mettre toute la rationalité possible. Cet état d’esprit me guide dans ce billet d’humeur où ce que je dis, bien sûr, n’engage que moi.

Tout le monde est content

Donc l’unité, acte deux !

Mon enthousiasme pour le NUPES est réduit. Certes officiellement tout le monde semble content : Méluche exulte, les autres font de nécessité vertu, en espérant sauver les meubles.

Ma première satisfaction réside dans la surprise que ce qui était impossible il y a quelques semaines, devienne le passage obligé et réactive un rassemblement, après des années de disette. L’unité a, souvent, apporté des avancées sociales. Elle suscite l’espérance. Je crois un peu que par le vote utile « Mélenchon » l’électorat a envoyé, non pas un blanc-seing « insoumis » mais un message unitaire pour une volonté unitaire, apte à lever les blocages. Il est important de l’entendre. Les souffrances d’un peuple ont assez duré.  En sortir est la seule voie pour détourner le vote populaire des partis fascisants qui vivent de l’exclusion, du racisme, du pétainisme, sans doute en préparant plus sombre encore. L’unité est donc dans le paysage, il était plus que temps.

Une démarche entachée

Mais il serait faussement naïf de ne pas voir que la méthode imposée, par ceux qui veulent tirer seuls ou presque tous les marrons du feu, je parle des Insoumis, entache la démarche d’une marque indélébile. Elle fait de ses partenaires des soumis de chez soumis au prétexte des suffrages exprimés à la présidentielle et de règles à géométrie variable, dures pour le PCF, moins dures pour les autres. En oubliant  l’histoire politique, en oubliant que  la gauche est forte de sa diversité, que l’électorat n’est la propriété d’aucune force politique, que l’engagement est fait de soubresauts, qu’un peu de rigueur ne nuit jamais.

Et je me permets d’ajouter que ces gens-là doivent beaucoup au PCF qui a permis à Méluche d’avoir un avenir politique en dehors d’un PS auquel il avait servilement obéi. Ce n’était pas encore l’heure de l’insoumission. La démarche mise en œuvre dans le cadre du NUPES fragilise l’union en ne traitant pas toutes les forces unitaires comme elles devraient l’être. Quant à l’expression d’ « abnégation », utilisée pour la justifier par le petit chef perpignanais du mouvement dans la presse locale, elle est à l’image d’un comportement moyenâgeux qui ne semble pas vouloir se donner les moyens de réussir l’union, qui confond union et bricolage.

Pour une politique de transformation sociale

Contrairement aux ambitions boutiquières, nous avons au TC mis l’accent depuis le début de la période électorale, et même avant, sur la nécessité de promouvoir une large politique de transformation sociale qui en finisse avec la précarisation, l’exploitation du plus grand nombre, sur la fin de l’argent roi aux mains d’une classe dirigeante toujours plus riche, et sur le rassemblement politique qu’une telle perspective impose,  sur la concomitance de cette démarche avec tous les acteurs de la vie sociale, le monde du travail en particulier, sur les luttes sociales qu’il faut servir sans s’en servir. Sur la nécessité de l’unité. C’est ainsi que nous la mettons et mettrons en œuvre !

La lutte des classes ne s’arrête pas le soir des élections, elle suppose, elle impose que ceux qui souffrent de l’exploitation poursuivent un combat susceptible d’y porter des coups. Ce qui nous guide aujourd’hui ce n’est que cela. L’épisode NUPES peut, peut-être, y contribuer.

Nous ne sommes qu’à l’acte deux. Attendons la suite. Lucidement.

 

 

Jean-Marie Philibert.

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