Vous avez
dit UNITE ?
L’action sociale et politique ne cesse de tourner autour d’un
motif récurrent et qui souvent semble inatteignable : celui de l’unité. IL
ne faut surtout pas s’étonner de la difficulté de la chose, de sa dimension
totalement paradoxale, si ce n’est contradictoire. Comment être un et plusieurs
à la fois ? Il y faut du miracle, un alignement imprévu des planètes, un
concours de circonstances exceptionnel, ou un salutaire instinct de survie,
dans un monde où tout est dans tout et réciproquement.
Bruissements
Ainsi en ce début mai 2022, des bruissements unitaires se
font entendre dans le cadre de la préparation des législatives alors qu’ils
étaient impensables quelques semaines auparavant où les proclamations unitaires
rivalisaient entre elles pour affirmer avec la plus grande détermination que la
seule unité possible était celle que chacune et chacun pouvaient représenter
dans l’outrecuidance de son isolement. Et nous avons eu tous les outrecuidants
et dantes possibles.
Par bonheur, et après des résultats aux présidentielles qui
ont éveillé chez tous plus d’inquiétudes que de satisfactions, les esprits se
sont calmés, l’animalus politicus de gauche a pris conscience qu’il était aussi
un animalus raisonnable et que s’il voulait se rapprocher du pouvoir le passage
par l’unité était la condition sinon suffisante, mais sûrement nécessaire. D’où
une floraison de rencontres ici comme ailleurs pour construire l’unité, rencontres
qui donnent le sentiment au moment où ces lignes (lundi 2 mai) sont écrites de
porter leurs fruits.
Un écho
enfin
Il me semble avoir dit et écrit, quand on a commencé à parler
des présidentielles qu’il était toujours utile de penser à l’unité, mais ce fut
sans echo. Alors que nous étions nombreux à percevoir dans les démarches
nombrilistes à l’œuvre les risques d’un casse-gueule généralisé. Ce qui a
failli se produire, des électeurs de gauche, souvent inorganisés, malgré le peu
de séduction du personnage, ont fait de Mélenchon un pôle d’attractivité, en
dépit du fait qu’il ne se dégage de sa personne qu’une sympathie homéopathique.
Il y a dans la
troisième place de Méluche, dans l’ensemble des voix de gauche, dans la grande
masse des abstentionnistes, dans l’aspiration au changement, dans l’attachement
à la défense de la démocratie, un potentiel qui peut remettre en selle les
forces de progrès de ce pays. Attention je dis potentiel, je ne rêve pas. Tout
est à faire ! Je sais les
arrière-pensées et les turpitudes. Mais la vie politique peut réserver des
surprises…. heureuses.
Les
avancées sociales
Ne nous en privons pas et le PCF a toujours été au
rendez-vous quand elles pouvaient être porteuses d’avancées sociales. La carte
de l’union qui se joue actuellement est en mesure de bousculer un peu les
choses et de remettre dans le paysage des valeurs progressistes qui en avaient
totalement disparu. Sous le clinquant d’un modernisme de pacotille, elles
avaient été remplacées par le fatalisme d’une surexploitation du monde du
travail et d’une prolifération de la misère sociale rarement atteinte.
Cette carte, il nous faut la jouer lucidement,
audacieusement. Avec l’ambition d’y inscrire des résultats tangibles à la
mesure des luttes sociales dont le pays est le théâtre. Elles sont le creuset
qui les rend possibles, rappelez-vous la bataille des retraites, la défense des
services publics, des hôpitaux, la promotion des droits sociaux défendus pieds
à pieds. Si les résultats sont à la hauteur de nos ambitions, les luttes
sociales et les avancées qu’elles portent en seront les fruits. Des fruits que
nous attendons depuis fort longtemps et qui seront nés de notre union.
Enfin !
Jean-Marie Philibert
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