Ma rhétorique
Et en noir et blanc pour les
allergiques à la couleur
Le verbe chahute,
Il a décidé de ne pas se laisser faire.
La seule autorité qu’il reconnaisse : c’est
la sienne !
Celle des mots plus hauts les uns que les autres
Qui prennent un malin plaisir à mettre toute la
pagaïe qu’il faut
Dans la rhétorique,
Le dictionnaire
Et l’art de la période bien élevée.
A la figuration, gentille, jolie et parfois
quelque peu pittoresque,
Jusqu’à l’originalité même,
(quel talent)
Ce verbe-là préfère la défiiiiiguration des cœurs
et des corps en souffrance.
Ils se refusent à toute exhibition nauséabonde
Pour vivre leur intensité secrète
Sur les cahiers de brouillon de la vie quotidienne.
La mimésis, telle que le monde des lettres et de
l’art l’a domestiquée,
Est une pâle
Caricature
Sinistre des forces de la vie.
Elle s’est laissé mettre en boîte, en formes et en
poncifs faisandés,
Pour ne pas choquer les consciences endormies.
Secouons avec une vigueur sauvage le cocotier
des métaphores,
des anaphores,
des antiphrases
et des mots cochons !
Que ça glisse sans protection,
Que ça dérape,
Que ça bouscule,
Que ça coure en tous sens,
Dans le seul ordre admissible
Ici
L’ordre perpturbateur,
Sauteur,
Rigolo,
Paradoxal,
Illogique bien sûrRRRR !
La rhétorique ainsi secouée aura une toute petite
chance
De nous rapprocher
De ce qui nous hante.
La vraie vie.
Elle frappe à la porte.
Toc !
Toc !
Hantez, entrez, partez, sentez, tentez, mentez,
montez !
…
Vous êtes bienvenue !
…
Nous vous attendions depuis longtemps.
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