les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 1 janvier 2024

GEGE

Gégé -Mon pauvre Gégé, tu t’es foutu dans la merde, tout seul, parce que tu as cru qu’à 75 balais on peut continuer à déconner comme à vingt ans sur les gamines qui émoustillent ta libido et tu n’as pas vu qu’une caméra et quelques courtisans écoutaient tes propos salaces. Les temps ont changé… -Mais, mais, mais… Après une carrière comme la mienne, venir me chercher des noises pour quelques paroles, déplacées certes. Les artistes ne sont-ils pas au-dessus du lot ? Ils vivent leurs désirs plus que d’autres et ont en plus toutes les occasions de le faire : on en remplit les pages des journaux et cela fait rêver le petit peuple… -Là mon pauvre, tu te trompes grave. Le petit peuple comme tu dis, il en a un peu marre qu’on l’amuse avec les frasques de ceux qui se croient tout permis parce qu’ils sont célèbres et/ou riches. Les femmes en particulier ont fait bouger les consciences. Et toi tu t’es rendu compte de rien ? Tout à ta grandeur inaltérable. Mais mais mais… -Mais, mais, mais j’ai dit tout haut ce que certains cochons pensent tout bas, pas plus. Et entre hommes, la chose est courante et ne prête pas à conséquences. La déconne est une partie importante de ma personnalité… -Je sais que ton adolescence à Châteauroux a été tumultueuse, mais l’âge aidant il est possible de se mettre du plomb dans la cervelle, de respecter les femmes, celles que tu as aimées, et aussi toutes les autres, elles ne sont pas un gibier que l’on tire au jugé. Le propre de notre siècle est d’avoir avancé (pas partout) sur cette voie de la reconnaissance d’une égalité entre les sexes, les femmes ont été les actrices de ces évolutions morales, politiques, sociales, comportementales qui ont en partie changé le monde et toi tu n’as rien vu. -Mais, mais, mais … même le président Macron dit que ce n’est pas si grave que cela. Il me soutient parce qu’il croit que, comme lui, je suis un peu de la fierté du pays… Le Président -Le président il s’est fait engueuler par sa femme, et il est comme toi il ne se rend pas bien compte que le monde bouge autour de lui et qu’il serait temps de mettre sa montre à l’heure d’une société qui veut plus de justice, de respect, de solidarité. Quant à tes copains et copines qui te soutiennent, quelques-uns quittent le navire et te laissent aux prises avec des sbires de l’extrême droite qui rêvent que les femmes restent à leurs places de faire-valoir ou de boniches. -Mais, mais, mais… je dois repartir chez Poutine alors, là où le monde bouge peu… -Tu te trompes encore, chez Poutine, ça bouge aussi, mais si lentement. Il ne te reste plus qu’à devenir un adulte responsable, raisonnable, agréable, séduisant : à 75 ans, tu as l’âge de ne pas t’enferrer dans des comportements et des propos qui n’ont plus cours. A sortir de tes lourdes bornes machistes. Une moitié de l’humanité, sa part féminine, tente avec difficulté, avec des adversaires farouches, avec de lourds préjugés à vaincre, y compris venant des tréfonds des cultures, de prendre la place qui lui revient dans le monde : la tâche la plus urgente est de soutenir leurs ambitions, et surtout de les respecter. Laisse tes oripeaux de vieux mâle aux vestiaires de ta grandeur passée. - Mais, mais, mais… mes… mes… mes… oripeaux… Snif, snif ! Jean-Marie Philibert

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