les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 8 janvier 2024

LE DEVENIR DU SYNDICALISME

Le devenir du syndicalisme La vie syndicale n’a jamais été un grand fleuve tranquille : rien de plus normal quand il s’agit de contester un pouvoir patronal qui n’a de cesse de ne jamais vouloir répondre favorablement aux questions, aux problèmes de salariés, si ce n’est que contraint et forcé. D’où les tensions, les conflits, les manœuvres… en clair… la lutte des classes dont le(s) syndicat(s) sera(ont) un(des) acteur(s) privilégié(s). Ces turbulences extérieures qui conduisent les organisations syndicales à appeler à faire grève, à manifester, à agir collectivement, souvent de façon unitaire, à tenter de tout faire pour être nombreux pour mieux se faire entendre sont le plus souvent accompagnées de soubresauts internes, de réflexions, de débats sans concession, y compris d’interrogations sur le devenir du syndicalisme que ses adversaires ont la tendance récurrente et obsessionnelle de présenter comme mort, inadapté et au moins inefficace. Des projets Il aurait été surprenant que le conflit des retraites, par son ampleur, sa durée, ses pratiques unitaires ne relance pas la réflexion. Des articles de presse font références à des projets en gestation : on parle d’un rapprochement possible entre la CGT et la FSU qui, aurait déjà donné lieu à des rencontres. L’histoire n’est pas nouvelle. Ces organisations se retrouvent souvent : elles ont connu l’unité au sortir de la seconde guerre mondiale, où la CGT rassemblait en grande partie le monde du travail. Les personnels de l’enseignement ont refusé en 1947 la scission CGT et FO et l’ont manifesté dans la création d’une organisation autonome la FEN qui se revendiquait de cette unité … jusqu’à son éclatement en 1993 et la création de la FSU avec affiché, le « U » de l’unité. Des responsabilités accrues L’unité revient régulièrement dans les débats, mais il semble qu’actuellement de multiples facteurs incitent les différents acteurs de la vie syndicale à passer à une vitesse supérieure. Le contexte politique incite à rechercher la meilleure emprise sur le terrain social. Le refus de la social-démocratie d’entendre les revendications (jusqu’à en rajouter dans la remise en cause des droits, voir la loi El Khomri), l’arrivée de Macron et son ambition de brouiller les pistes pour mieux nous soumettre à la loi du patronat et la menace planante et glaçante de Marine le Pen pour les prochaines présidentielles laissent la porte ouverte à toutes les aventures anti-sociales. D’où des responsabilités accrues. Le terrain syndical lui-même voit la persistance de clivages entre des formes divergentes de syndicalisme et les pouvoirs patronaux, politiques, les entretiennent, en favorisant systématiquement le moins disant social. Le jeu qui consiste à se servir de ces divisions pour tenter de glaner quelques résultats affaiblit le monde du travail. Pour mieux vivre du travail L’individualisme, l’assistanat, la culpabilisation sont des armes que les pouvoirs utilisent sur le terrain économique et social pour détourner de l’action collective tous ceux qui aspirent à vivre et à mieux vivre de leur travail. Les initiatives de la FSU et de la CGT ont leur importance pour briser un cercle où le syndicalisme pourrait se scléroser. Elles auront aussi leurs contraintes : tout d’abord pour préserver l’apport essentiel du syndicalisme à la démocratie. IL y faudra la réflexion, la discussion, la décision des syndiqués eux-mêmes. La démarche sera collective, indépendante et libre, ou ne sera pas. Elle concerne l’ensemble des travailleurs. La mise en œuvre de cette unité est pratique : l’unité d’action sur le terrain en jette les bases. Pour être crédible et attirante, elle doit viser la mise en œuvre d’un syndicalisme de contestation, mais aussi de propositions qui dessinent les transformations à mettre en œuvre pour améliorer la vie quotidienne et construire un avenir de progrès. Elle n’aboutira que si, comme le disent CGT et FSU, elle devient majoritaire. La tâche est ardue. Elle ne peut être que progressive. Elle se doit de préserver les identités professionnelles dont chaque organisation, chaque syndicat est porteur par son origine, son histoire, ses pratiques. L’unité doit préserver la diversité pour que tous et chacun s’y reconnaissent. Le devenir syndical nous appartient. Jean-Marie Philibert

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