les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 19 février 2024

L'EUROPE ! L'EUROPE ! L'EUROPE !

L’Europe ! L’Europe ! L’Europe ! On est à quelques mois d’élections européennes pour lesquelles les partis politiques fourbissent leurs armes et l’on ne sait pas grand-chose sur ce qui peut en sortir, d’autant que le grand public, comme on dit, ne semble pas s’y intéresser, que les manœuvres d’appareil sont perçues pour ce qu’elles sont, sans prise directe sur le réel, et que les têtes sont ailleurs dans les difficultés de l’heure, pouvoir d’achat, inflation, services publics à la dérive … Désintérêt ? On touche du doigt un angle mort de notre démocratie qui est le désintérêt croissant de l’électorat pour des joutes politiques dont on ne perçoit que très faiblement les retombées et ce d’autant plus qu’elles mettent, ici, en jeu des données supranationales où chaque pays tente de jouer un rôle en tenant avant tout compte de son propre contexte. Complexité supplémentaire, les institutions européennes sont restées brumeuses et peu explicites, comme si on ne voulait pas (pouvait pas ?) donner à une institution politique que l’on sait importante les moyens de s’administrer en toute clarté. Quatre institutions détiennent les pouvoirs exécutif et législatif de l’Union. Le Conseil européen représente les chefs d’états et de gouvernement, le Conseil représente les gouvernements, le Parlement représente les citoyens et la Commission représente les intérêts européens. Le Parlement garde donc le rôle limité que les chefs d‘état et de gouvernement de chaque pays veulent bien lui laisser. Les situations nationales prégnantes Va donc se jouer, se rejouer, pour les élections au Parlement européen, une compétition où les situations nationales seront présentes, avec sans doute en perspective les consultations électorales qui peuvent concerner les différentes nations. Quant à l’Europe, elle fera avec ce qu’on lui donnera. Ainsi donc chez nous, l’attention est focalisée sur le Rassemblement National, les sondeurs sont au travail, ils préparent le terrain de Bardella. Avec le projet de loi « immigration » son terrain était déjà balisé par le gouvernement. La droite macronienne lui cherche un concurrent, un Attal bis sans doute, sans grandes espérances. La droite républicaine aussi. Les écologistes ont choisi leur leader, Marie Toussaint. Raphaël Gluckmann tente de permettre au PS de sortir de l’ornière. Manon Aubry est lancée par la France Insoumise. Le PCF sera incarné pas Léon Deffontaines. Toutes les manœuvres ont démarré, chaque parti tente de jouer sa propre carte. A gauche la Nupes n’a pas créé l’élan unitaire à un sursaut collectif. La faute à qui ? N’y aurait-il plus de place pour une démarche d’unité de la gauche ? Question faussement naïve ! Un mauvais cheval Je n’ai pas le sentiment d’un effet conséquent sur l’opinion publique. Comme si l’Europe était un mauvais cheval sur lequel le désir de parier importait peu. Comme s’il fallait avant tout remettre les choses à plat pour reconstruire des perspectives de progrès pour une institution qui brinquebale. Malgré tout, je pense qu’il faut y aller sans hésitation, même si la tâche est difficile. Faisons jouer la démocratie : elle est toujours plus qu’un jeu et peut réserver des surprises. Mon humeur n’est donc pas au beau fixe et je sais que la vie politique n’est jamais un long fleuve tranquille. Mais je veux y croire, avec toute la lucidité adéquate ! Je pense avec ma petite expérience qu’il ne sert à rien de se cacher derrière le petit doigt des certitudes partisanes et qu’il importe avant tout de garder le cap de l’émancipation du plus grand nombre en choisissant celles et ceux pour qui elle est leur raison d’être. Jean-Marie Philibert

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