les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

dimanche 25 février 2024

LA JUSTICE VIENDRA

« LA JUSTICE VIENDRA… » Le phénomène est suffisamment nouveau pour être remarqué… Jusque-là l’évocation du parti communiste dans la presse, les média, par les commentateurs patentés, était depuis des décennies l’objet d’un ostracisme aussi régulier que monotone à chacune de ses initiatives. Sans doute pour en faire l’objet d’une institution politique hors-jeu, enfermée dans sa bulle et ses certitudes. Les temps semblent donner le sentiment que les choses changent avec la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian et de leur groupe de résistants, des étrangers, des communistes, des juifs. Une métamorphose ? Il faudra dans les mois qui viennent s’interroger sur la solidité d’une telle métamorphose, dans l’immédiat nous ne pouvons que la constater. L’anticommunisme plus que primaire aurait un coup dans l’aile et les spécialistes de la chose auraient perdu leurs réflexes pavloviens ? Il faut dire que le modèle venait d’en haut, de Macron-soi-même qui avait décidé de cette entrée au Panthéon d’une et d’un communistes. Il avait même choisi dans son intervention pour cette occasion de multiplier les références positives au communisme (17 aurait compté un camarade) et de tout mettre en œuvre pour que le cérémonial manifeste une intégration totale à la destinée de la France d’un parti qui donnait encore des sueurs froides aux réacs de tous poils. Il était temps que la grandeur des sacrifices assumés trouve leur reconnaissance nationale et que le PCF sot reconnu pour ce qu’il a été, pour ce qu’il est. Contradictions François Hollande, sollicité lors de son mandat, avait refusé : cela ne vous étonnera pas. Macron, lui, l’a fait, même si cela a été presque « en même temps » qu’une loi immigration qui fait la part belle à l’idéologie anti-immigrée du Rassemblement national. Il avait beau jeu de dire ensuite que la Marine n’était pas dans l’ « arc républicain » et qu’elle pouvait rester à la maison. Ce sont les charmes du « en même temps ». La politique peut se nourrir de contradictions. Mais là l’essentiel est dans la reconnaissance nationale du PCF à travers des figures, des témoignages, des destins qui en disent la portée. Les écrits laissés par les fusillés ne laissent aucun doute sur leur attachement à la France, sur les certitudes de leur combat, sur leur espoirs de victoire et de reconnaissance, sur la valeur exemplaire de leur sacrifice, sur leur courage face à la mort. On est très loin des perfidies anti-communistes, du rappel des tares du stalinisme, du dévoilement des péchés cachés, du machiavélisme de ses dirigeants. Même Aragon et son poème et la chanson « L’affiche rouge » sont revivifiés par Feu ! Chatterton. Je rêve un peu Et je me plais à imaginer une atmosphère politique où les anticommunistes rengorgeraient leurs préjugés, où les cocos ne seraient pas considérés comme une espèce en voie de disparition par les tenants du désordre dominant, où l’apport de la révolution sociale à laquelle ils travaillent rejoint les fondements de la révolution française. Je sais, je rêve un peu … Mais l’occasion s’y prête et les paroles de Manouchian-Aragon le redisent à merveille à quelques heures du sacrifice des condamnés comme la certitude d’une lutte sans merci contre les oppresseurs qui ont déshumanisé, qui déshumanisent sans vergogne notre monde. « La justice viendra sur nos pas triomphants ». Jean-Marie Philibert.

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