les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 5 septembre 2011

Les combattants de l'arrière-garde


Ils n’en loupent pas une, nos parlementaires locaux pour se faire remarquer. Rappelez-vous le tout dernier, le suppléant d’Arlette Franco, Fernand Siré demandant au Ministre de l’enseignement supérieur de ne plus consacrer le moindre crédit à des disciplines aussi inutiles que la psychologie, la sociologie et la géologie, depuis on ne l’appelle plus que Fernand la Science ! Rappelez –vous Daniel Mach, tout fier de ses insuccès scolaires et se parant des vraies valeurs de la culture frrrrançaise pour fustiger  les rappeurs. Passons sur Jacqueline Irles ; dite Bécassine du lac, toute à sa fébrile agitation chronique. Leur dernier exploit en date porte un  nom ; c’est la théorie du genre ! Macarel ! Quézaco ?
Mais oui, vous en avez entendu parler : la théorie du genre, ils ne supportent pas, ça les énerve, ça les excite. Et avec eux tout ce groupe de députés UMP  qui sous le nom de « Droite Populaire » essaient de vendre la camelote fascisante du Front National. Et avec eux quelques associations catholiques ultra-ultra…  En bref tout ce que notre beau pays compte de progressistes patentés.
Le nouveau visage de l’homophobie.
Pourquoi donc tant de tapages ? Tout simplement parce que de nouveaux manuels scientifiques pour les lycées font référence à la théorie du genre qui malheureusement pour nos réactionnaires impénitents fait actuellement l’objet d’un vaste consensus scientifique. Les auteurs du manuel, sans doute de très dangereux gauchistes pour nos parlementaires, expliquent donc que la différenciation des individus en genre masculin et féminin repose en grande partie sur des données physiologiques, mais pas seulement, que peuvent aussi intervenir des facteurs culturels, sociaux, psychologiques qui auront une influence. C’est schématiquement résumée la théorie du genre.
Pour nos mousquetaires des P.O., c’est insupportable, c’est une hérésie porteuse de dangers incommensurables pour la société française. Il faut donc interdire ces manuels, les refaire, les brûler peut-être… et revenir à cette bien bonne vérité biblique qui a vu Eve naître d’une « coustelle » d’Adam : les hommes d’un côté (au café) et les femmes de l’autre ( au fourneau). Aucun dérapage, aucun glissement, aucune ambiguïté possible entre les deux sexes. D’ailleurs si on les questionne plus avant ils vont vous expliquer que l’école n’a pas à s’occuper de tout cela, qu’il suffit d’y apprendre à obéir. A quoi peut bien servir la théorie du genre ? On remplit la tête de nos jeunes de bêtises sans nom. L’intelligence du monde, de la société, des êtres, de la psychologie, de la sexualité, pour eux, c’est du pipeau !
Plasticité cérébrale .
Ces gens me représentent à l’Assemblée Nationale ! Que faire ? Pour nous ? Pour eux ? Peut-être leur faire écouter l’interview d’une scientifique  qui expliquait de façon très calme et très modeste que le mot de théorie était sans doute trop ambitieux pour décrire une réalité sur laquelle on ne savait pas tout. Ellel évoquait ensuite la formation de l’identité sexuelle des individus pour laquelle selon elle les données physiologiques sont efficientes  à 90%, elle parlait aussi des 10% d’influences culturelles, sociales, psychologiques, psychanalytiques, parentales. Elle expliquait que le cerveau humain est une réalité mouvante en constante évolution, que la femme et l’homme ont une « plasticité cérébrale » qui va se modeler en fonction de leur propre histoire et qui va intervenir dans la construction de l’individu  et de sa sexualité.
Plasticité cérébrale ! mais oui bien sûr. Oh combien, je l’ai perçue chez mes élèves, chez mes enfants, chez mes petits enfants et j’ai bien vu le rôle qu’elle a pu jouer dans leur façon d’aborder leur vie d’adultes.
Cette plasticité cérébrale, je ne la perçois pas chez nos parlementaires.
« Mademoiselle Irles, Messieurs Mach, Siré, vous me copierez cent fois l’expression plasticité cérébrale : j’espère que ça vous permettra, sinon de l’acquérir, au moins de la retenir ! »
Jean-Marie PHILIBERT.

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