les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

jeudi 20 octobre 2011

De l'expérience


Les ESSAIS de MONTAIGNE ne cessent d’être d’une actualité brûlante : je l’ai vérifié pendant de longues années d’enseignement où il suffisait de peu pour montrer à des générations de lycéens l’efficacité et la vérité du propos. La lecture de l’Indépendant du Mercredi me le confirme.
Des Essais à l’Indépendant
Les ESSAIS se terminent par un long chapitre intitulé « De l’expérience », dans lequel MONTAIGNE rassemble des pans entiers de sa pensée en montrant qu’il n’y a de sagesse véritable que celle issue de notre expérience, la plus personnelle, la plus intime, qu’il faut ainsi accepter d’être modelé par les événements de notre vie. Le compte rendu que les journalistes de l’INDEPENDANT font de la journée d’action que les organisations syndicales ont organisée le Mardi 12 Octobre me le confirme. Une très bonne couverture médiatique comme on dit dans le jargon : une photo en une, un titre qui annonce les 2500 manifestants de PERPIGNAN, une page 3 entièrement consacrée à l’événement, avec des échos multiples et variés. Et dans la description des différentes délégations : « … c’est une première dans la longue histoire du journal cinquante salariés de l’Indépendant étaient présents à la manifestation, en tête du cortège. Ils protestaient contre les menaces qui pèsent sur leur emploi. » Et en page 13 sur 4 colonnes les différentes manifestations en France. Ce traitement est inhabituel et pour en revenir à Montaigne il me semble être le fruit de l’expérience que les salariés du journal font de leur patronat : l’arrogance d’un patronat qui à la recherche de la rentabilité la plus grande envisage de jeter à la rue des centaines de salariés du groupe auquel appartient le journal, se moquant comme d’une guigne de la place prise dans l’histoire locale par un des titres les plus anciens de la presse. Les dégâts humains engendrés seront mis au compte de la nécessaire modernisation de la presse.
L’expérience des coups de pieds au cul.                                                              
C’est l’expérience des coups de pieds au cul. Et je pense que cette expérience là le mouvement social devrait chercher à davantage la capitaliser : elle est porteuse d’enseignements majeurs.
Il est aisé d’en tirer un certain nombre de leçons :
1)      L’espoir que les coups de pieds au cul ne vous concernent pas, ne vous concerneront jamais, qu’ils sont réservés aux autres est totalement illusoire.
2)      Le monde du travail n’est pas un eldorado, mais un lieu où le travailleur vend souvent pour une somme modique beaucoup de son temps et de ses forces et de ses compétences. Dans ces temps de chômage de masse, même ce droit lui est de plus en plus souvent contesté.
3)      Dans cet échange inégal le salarié n’a qu’une arme, ce n’est pas celle de sa grande gueule ( au cas où il serait doté d’un organe hors du commun), mais celle de son engagement solidaire avec l’ensemble de ses camarades pour faire respecter ses droits.
4)      L’organisation des travailleurs sur leur lieu de travail est la pierre angulaire de tout espoir d’émancipation, elle devrait imposer une véritable renaissance de la vie syndicale à tous les échelons et dans toutes les entreprises, les grandes comme les petites.
5)      Le syndicat unitaire, combattif, démocratique, représentatif (pas la coquille vide !) est l’outil de cette émancipation ; tout manquement à ces principes d’unité, de combativité et de démocratie devrait disqualifier leurs auteurs.
6)      Dans cette lutte des classes ( puisqu’il faut appeler les choses par leur nom) il n’y a pas de petites et de grandes actions, de petits matins et de grands soirs, de grands stratèges, de gros bras  et de petites mains, il n’y a que des femmes et des hommes qui ont, quotidiennement et sans relâche, le souci de leur dignité à égalité de droits et de devoirs.
Je vous avais bien dit que MONTAIGNE pouvait être d’une actualité brûlante… La preuve par l’Indépendant du 13 Octobre et le Travailleur Catalan du 20 Octobre.
Jean-Marie PHILIBERT.

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