les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

jeudi 6 octobre 2011

sérieux ?


Je n’arrive pas à prendre au sérieux la primaire socialiste. Je sais que ce n’est pas un événement mineur ; j’entends les débats autour de moi ; j’essaie d’avoir une vraie opinion. J’ai même lu dans le dernier TC le coup de gueule de René « Pourquoi je n’irai pas voter à la primaire… », Je suis d’accord avec ce qu’il y dit. Mais moi, en plus, ça me fait sourire. De les voir tous en ringuette, François, repomponné de frais et s’appliquant à être tout comme il faut, Martine, bougonne et comme en pénitence mais le discours ferme et assuré, Baylet comme égaré dans quelque chose qui le dépasse. Arnaud et Manuel eux paraissent vraiment contents d’être là… dans le poste. Mais j’ai beaucoup de mal à prêter attention à ce qu’ils disent, à saisir les nuances qui les distinguent. Je reste extérieur.
Tu n’es pas raisonnable !
Jean-Marie, tu n’es pas raisonnable, me dis-je, pense aux enjeux de 2012 : faire qu’il y ait moins de chômage, de précarité, d’injustice, de souffrance, moins d’exclusion, moins de services publics sacrifiés, moins de jeunes déboussolés, moins de quartiers en déshérence, moins de mépris du côté des gouvernants, moins de fins de mois difficiles, moins de misère dans les rues et dans les maisons, moins de gens sans abri… La liste pourrait être interminable. J’aspire à ce qu’on sorte de cette spirale folle. Sans doute pour certains, la primaire est un passage obligé dans la démocratie médiatique qui semble devenir parfois la référence ultime, mais je reste persuadé que l’essentiel est ailleurs et que vivement la fin octobre pour qu’on puisse vraiment s’occuper de l’essentiel.
Mais beaucoup s’occupent déjà de cet essentiel-là : les personnels de l’éducation en faisant massivement grève le 27 septembre ont fait passer un message fort pour dire ce qu’ils veulent comme service public ;  les retraités vont dire qu’il faut arrêter de bafouer le droit à la retraite, qu’une vie de travail doit vous donner le droit de vivre une retraite décente ;  le 11 Octobre, c’est l’ensemble des salariés qui descendront dans la rue. Ce sont des démarches éminemment politiques qui rappellent qu’il ne saurait y avoir de démocratie véritable sans satisfaction des besoins sociaux : pour construire un avenir où le progrès social a quelque chance de renaître, il faut commencer par là.
Ce que nous voulons.
L’aspiration au changement est importante. S’il fallait une nouvelle preuve, nous avons eu la preuve par le Sénat. L’immuable a bougé ! Ce changement, pour être réel, profond, irréversible, suppose l’intervention citoyenne et donc le débat, la discussion, la démarche collective. A cette seule condition, il sera notre bien commun : c’est lui qu’il faut préparer là où nous sommes. A nous de dire ce que nous voulons.
Et je commence,  dans trois domaines qui me tiennent à cœur.
L’école ! J’ai lu les programmes politiques la concernant, je pense qu’il faut aller encore plus loin si l’on veut lui permettre de jouer pleinement son rôle émancipateur. Rétablir les postes supprimés, c’est le minimum. L’école progressiste doit allier deux qualités : la démocratisation véritable, celle qui donne à CHACUN sa chanc et le plus haut niveau d’exigence dans les formations dispensées. Quelque chose comme le bac pour tous par toutes les voies possibles et imaginables (puisqu’il faut trouver un raccourci parlant) me semble une utopie réaliste. Elle me semble de nature à remobiliser la jeunesse …  A condition qu’après ce parcours il y ait autre chose que les stages bidon.
Nous bouger un peu plus qu’un peu 
Le deuxième domaine est donc l’emploi : les rustines en tous genres, les tombereaux de licenciements, les usines rentables que l’on ferme pour faire du pognon pour les actionnaires, l’état qui fait pareil dans la fonction publique. Basta ! Du travail et des salaires qui permettent d’en vivre ! C’est le chemin de  la dignité. Imposer d’autres choix en matière de politique économique va nous contraindre à nous bouger un peu plus qu’un peu. Il y faudra de la combativité, de l’unité, de la détermination. Il faudra donner à la vie syndicale un sacré coup de jeune.
Le troisième domaine, il me concerne directement, c’est la retraite. Arrêtons de tourner autour du pot pour savoir comment on fait avec les lois Balladur, Fillon, Woerth qui ont saccagé nos droits. On revient au point de départ : on abroge et on reconstruit. On arrête de laisser croire que nous serions devenus un pays pauvre qui ne peut plus nourrir ses anciens.
Jean-Marie, tu n’es pas raisonnable ; tu perds le sens du réel. Tu vas nous faire perdre… me redis-je.
Pas sûr ! Pas sûr du tout ! Je suis très sérieux, je n’ai plus envie de rire…
Si c’est vraiment cela que nous voulons.
Jean-Marie PHILIBERT.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire