On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs… On ne fait
pas de politique sans distribuer les baffes… et donc sans en recevoir. Marx
appelait ça la lutte des classes. L’action sociale et politique est ainsi faite
qu’il y faut une forte cuirasse, une grande générosité et un estomac à toute
épreuve. Il n’est pas étonnant dans ces conditions que les vocations ne
prolifèrent pas.
Sur le ring.
Quand on est du côté du manche, on peut toujours espérer une carotte personnelle
proportionnelle à la souplesse d’échine manifestée, encore que souvent les
retombées soient rarement à la hauteur des attentes. Quand on est du côté de
ceux qui doivent lutter pour vivre, on ne peut compter que sur la solidarité de
ceux qui partagent votre sort et vos espoirs. Mais cela n’empêche pas de monter
sur le ring et de distribuer quelques « pains » le plus souvent bien
mérités. Il y faut du courage certes, du dévouement bien sûr, mais aussi et
surtout la certitude que seule la lutte va permettre de satisfaire les revendications
que l’on porte, d’atteindre les objectifs que l’on veut atteindre, d’imposer
les transformations sociales, économiques, politiques, institutionnelles
attendues, souhaitées, nécessaires à l’idée que nous nous faisons du progrès.
La démarche n’est pas
naturelle, ni facile ; pas étonnant, comme on dit, qu’il y ait de la
déperdition et que la culture du compromis flirte parfois avec celle de la
compromission…. Je ne vise personne de précis, mais je n’en pense pas moins… Je
distribue quelques premières baffes en aveugle.
Des baffes pour
ces menteurs.
Certes il est plus facile d’être dégagé qu’engagé, certes l’engagement le plus attractif n’est pas
souvent le plus porteur de changements. Certes il nous arrive d’être très-très
nombreux ; il nous arrive de ne pas l’être autant que nous l’aurions
souhaité. La machine à décerveler, oui
vous savez la petite ou la grande lucarne, n’arrête jamais de nous répéter que
les grévistes, les grèves, les manifestants, les protestataires, les porteurs
de pancartes, les slogans, c’est d’un autre temps. Des baffes pour ces menteurs ! Ça soulage !
Dans le contexte de crise qui est le nôtre ils s’en donnent
à cœur joie dans le bourrage de crâne : ils nous gavent comme on gave les oies et les canards. La dette, les déficits,
les agences de notation, l’Europe, le couple franco allemand, les milliards
d’euro que nous aurions dépensés sans les avoir, les banques qui ont la
migraine, les Grecs qui ne sont pas des
gens sérieux, la faillite… C’est notre
faute ! Des baffes quotidiennes pour nous ! Pour nos portefeuilles !
Pour nos droits ! Pour nos salaires ! Pour nos retraites !
Mea culpa ! Mea maxima culpa ! (C’est ma faute, ma
très grande faute !). Il faut payer maintenant si on veut sauver ce qui est sauvable ! La valse des
sommets internationaux et
européens, est là pour nous
convaincre qu’on n’a pas le choix, que le couple infernal MERKOZY a seul la
maîtrise d’une situation qui nous dépasse totalement, à nous pauvres manants,
condamnés à régler l’addition. Et encore
des baffes ! Mais ça ne s’arrêtera donc jamais !
Des baffes et la
colique.
C’est faux et archi
faux, ça peut s’arrêter très vite si nous avons le punch qu’il faut, si nous
arrêtons de tourner autour du pot, si nous relevons la tête et si ensemble,
tous ensemble, tous ensemble, wouais ! sans retenue nous balançons
quelques coups de pieds au cul de nos sinistres gouvernants, de leurs valets,
de leurs soutiens, de toute l’oligarchie financière dont ils sont les porte -paroles
et les porte- flingues. Chaque fois que nous disons haut et fort Mélenchon,
Front de gauche, Parti communiste, programme de transformation sociale. Chaque
fois que nous sommes un de plus à le dire. Chaque fois que nous ancrons la
perspective du changement dans les consciences. Chaque fois que nous nous rassemblons
pour dire non à la rigueur, à la récession. Chaque fois que nous affirmons
qu’un autre partage des richesses est possible et nécessaire… Nous leur donnons
des baffes. Nous leur donnons aussi la colique. Nous, nous nous faisons du bien pour aujourd’hui et pour demain.
Allons-y gaiement : pim-pam-poum !
« La lutte, c’est classe ! » (*)
Jean-Marie PHILIBERT
(*) vu et lu sur une très belle image du port de Marseille
dans le dernier film de Guediguian « Les neiges du Kilimandjaro ».
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