les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

samedi 17 décembre 2011

DES BAFFES


On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs… On ne fait pas de politique sans distribuer les baffes… et donc sans en recevoir. Marx appelait ça la lutte des classes. L’action sociale et politique est ainsi faite qu’il y faut une forte cuirasse, une grande générosité et un estomac à toute épreuve. Il n’est pas étonnant dans ces conditions que les vocations ne prolifèrent pas.
 Sur le ring.
Quand on est du côté du manche,  on peut toujours espérer une carotte personnelle proportionnelle à la souplesse d’échine manifestée, encore que souvent les retombées soient rarement à la hauteur des attentes. Quand on est du côté de ceux qui doivent lutter pour vivre, on ne peut compter que sur la solidarité de ceux qui partagent votre sort et vos espoirs. Mais cela n’empêche pas de monter sur le ring et de distribuer quelques « pains » le plus souvent bien mérités. Il y faut du courage certes, du dévouement bien sûr, mais aussi et surtout la certitude que seule la lutte va permettre de satisfaire les revendications que l’on porte, d’atteindre les objectifs que l’on veut atteindre, d’imposer les transformations sociales, économiques, politiques, institutionnelles attendues, souhaitées, nécessaires à l’idée que nous nous faisons du progrès.
 La démarche n’est pas naturelle, ni facile ; pas étonnant, comme on dit, qu’il y ait de la déperdition et que la culture du compromis flirte parfois avec celle de la compromission…. Je ne vise personne de précis, mais je n’en pense pas moins… Je distribue quelques premières baffes en aveugle.
Des baffes pour ces menteurs.
Certes il est plus facile d’être dégagé qu’engagé, certes  l’engagement le plus attractif n’est pas souvent le plus porteur de changements. Certes il nous arrive d’être très-très nombreux ; il nous arrive de ne pas l’être autant que nous l’aurions souhaité.  La machine à décerveler, oui vous savez la petite ou la grande lucarne, n’arrête jamais de nous répéter que les grévistes, les grèves, les manifestants, les protestataires, les porteurs de pancartes, les slogans, c’est d’un autre temps. Des baffes pour  ces menteurs !  Ça soulage !
Dans le contexte de crise qui est le nôtre ils s’en donnent à cœur joie dans le bourrage de crâne : ils nous gavent comme on gave  les oies et les canards. La dette, les déficits, les agences de notation, l’Europe, le couple franco allemand, les milliards d’euro que nous aurions dépensés sans les avoir, les banques qui ont la migraine, les Grecs qui ne sont  pas des gens sérieux,  la faillite… C’est notre faute ! Des baffes quotidiennes pour nous ! Pour nos portefeuilles ! Pour nos droits ! Pour nos salaires ! Pour nos retraites !
Mea culpa ! Mea maxima culpa ! (C’est ma faute, ma très grande faute !). Il faut payer maintenant si on veut sauver  ce qui est sauvable ! La valse des sommets internationaux et  européens,  est là pour nous convaincre qu’on n’a pas le choix, que le couple infernal MERKOZY a seul la maîtrise d’une situation qui nous dépasse totalement, à nous pauvres manants, condamnés à régler l’addition.  Et encore des baffes ! Mais ça ne s’arrêtera donc jamais !
Des baffes et la colique.
C’est faux et  archi faux, ça peut s’arrêter très vite si nous avons le punch qu’il faut, si nous arrêtons de tourner autour du pot, si nous relevons la tête et si ensemble, tous ensemble, tous ensemble, wouais ! sans retenue nous balançons quelques coups de pieds au cul de nos sinistres gouvernants, de leurs valets, de leurs soutiens, de toute l’oligarchie financière dont ils sont les porte -paroles et les porte- flingues. Chaque fois que nous disons haut et fort Mélenchon, Front de gauche, Parti communiste, programme de transformation sociale. Chaque fois que nous sommes un de plus à le dire. Chaque fois que nous ancrons la perspective du changement dans les consciences. Chaque fois que nous nous rassemblons pour dire non à la rigueur, à la récession. Chaque fois que nous affirmons qu’un autre partage des richesses est possible et nécessaire… Nous leur donnons des baffes.   Nous leur donnons aussi la colique.  Nous, nous nous faisons du bien  pour aujourd’hui et pour demain.
Allons-y gaiement : pim-pam-poum !
« La lutte, c’est classe ! » (*)
Jean-Marie PHILIBERT

(*) vu et lu sur une très belle image du port de Marseille dans le dernier film de Guediguian « Les neiges du Kilimandjaro ».

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