les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

samedi 14 janvier 2012

Des indignés ...à tous les trouble-fête


Des Indignés … à tous les trouble-fête.

2011 a été marqué par le mouvement des indignés. Los indignados de la Puerta  del Sol ont servi de catalyseur à une colère collective devant le sort réservé à une jeunesse espagnole désemparée. L’opuscule de  Stéphane Hezel «  Indignez-vous », le succès de librairie retentissant qu’’il continue d’avoir représentent  une lueur d’espoir, dans un monde où tout est fait pour que toute forme d’espoir soit perçue comme vaine, dans un monde où la dignité n’aurait plus sa place. Et pourtant quel paradoxe ! Plus d’un demi -siècle après son élaboration le programme du comité national de la Résistance y vit d’une jeunesse insoupçonnée sous la plume de ce si jeune nonagénaire.
Une paralysie de toute les formes de progrès ?
Comme si les décennies que nous venons de vivre  avaient marqué  une paralysie de toute forme de progrès. Cependant des hommes, des femmes de progrès, des jeunes, des moins jeunes, des travailleurs de toutes les couleurs, de tous les pays sont en attente de ces progrès, se battent pour qu’ils se concrétisent, y voient la seule alternative porteuse d’humanité face aux appétits insatiables des possédants de tous poils pour qui la vie n’a de sens que cousue d’or, de dollars, de pognons, valeurs suprêmes.
Dans ces temps électoraux de première importance, cette question des progrès sociaux à construire est primordiale pour répondre aux besoins d’une population qui n’en peut mais. Les aléas de la crise financière, de la dette, du AAA, du déficit budgétaire, de l’euro menacé, tiennent souvent de l’artifice bien commode pour nous conduire à accepter l’inacceptable, le chômage qui flambe, le pouvoir d’achat en berne, les droits sociaux en capilotade, le tunnel, toujours le tunnel, et la dignité régulièrement escagassée sur ces sombres murs.
Condamnés à vivre dans un tunnel ?
Est-ce ainsi que les hommes vivent… disait le poète
Les indignés ont raison de nous rappeler que la dignité et l’humanité ne font qu’un. Mais sans doute l’âge et donc l’impatience devant les changements nécessaires, sans doute l’expérience, sans doute la conviction de la complexité des hommes et du monde, sans doute le souci d’être les plus nombreux et les plus unis dans les combats à mener pour que les changements soient autres choses que des promesses,  me conduisent à avancer l’idée que ce rassemblement ne peut naître que dans la diversité de toutes les aspirations : l’indignation n’y suffit pas.
Et je me plais à imaginer un mouvement qui rassemblerait  tous les indignés possibles, les très-très indignés, comme les indignés plus plan-plan, mais aussi les entêtés,  mais aussi les acharnés, les révoltés, les véhéments, les insoumis, les tenaces, les énergiques, les décidés, les rebelles, les audacieux, les partisans,  les résolus, les opiniâtres. Tous ceux qui n’acceptent pas d’être mis à la porte de la vraie vie et qui rentrent par la fenêtre pour avoir droit à leur part. Les volontaires, les solidaires, les révolutionnaires, ceux qui ne se satisfont pas des désordres du monde. Les novateurs, les inventeurs, les créateurs d’une société « un peu » plus juste,  « un peu » plus fraternelle.  Les rassemblés, les fraternels, les fédérés, tous les drôles de cocos,  réunis dans leur diversité, pour prendre en main leur destin. De la dignité ! De la diversité ! De la détermination ! De la colère des profondeurs, celle qui nourrit tous les courages. Parce qu’il va en falloir !
Soyons plus forts que leur culot.
L’ennemi de classe  ne lâchera rien et il veut nous faire croire à son invincibilité. Il aura tous les culots. Tous les réactionnaires se soulageront de leur peur en le prenant pour guide, même si le guide ne mène nulle part, même si la preuve est faite de sa nocivité et de ses mensonges.
Les  marchands et les marchandes de soupe vont se multiplier et faire croire que leur soupe à eux est la plus populaire pour jeter le trouble dans les esprits et brouiller les pistes. Les mous, les toujours-contents, les silencieux, les « modérés », les apolitiques, les obéissants se chercheront un maître qui leur évitera de penser et d’oser. . Les bourreurs de crâne ne cesseront de nous le bourrer de sottises en tous genres qui viseront toutes à nous faire croire qu’il n’y a de choix véritable qu’entre l’austérité de droite ou la rigueur social-démocrate, que toute perspective de changement réel  est illusoire, que la dignité c’est bien joli, mais pour plus tard, que la leçon du jour est à la réalité, au réalisme le plus terre à terre.
Ils ont tout simplement oublié que l’utopie, l’invention, le changement naissent toujours dans les interstices de la réalité, comme une mauvaise herbe qui peut croître et proliférer à condition que nous en fassions notre bien commun. Merci les indignés ! Et en avant camarade ! Vive les trouble-fête !
Jean-Marie PHILIBERT.

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