La technique de l’enfumage est bien connue des apiculteurs
qui pour neutraliser les abeilles enfument la ruches et comme cela ces bébêtes
ne risquent plus de piquer. La technique a fait des émules dans tous les
domaines et chaque fois qu’il y a danger de se faire « piquer », ils
sont nombreux à pratiquer l’enfumage. Mais l’enfumage est un art. Tous n’y ont
pas le même talent.
Rappel
Le dernier épisode du feuilleton des chaussettes initié lors
des élections municipales de 2008, à PERPIGNAN, nous en donne une magnifique
illustration : le tribunal de PERPIGNAN a reconnu coupable de « soustraction
de bulletin de vote », dissimulé dans sa chaussette Georges GARCIA,
président alduyiste du bureau de vote N4. L’affaire avait fait beaucoup de
bruit, on avait manifesté, la municipalité de PERPIGNAN s’était faite une
publicité très remarquée et gratuite dans tout l’hexagone. On avait revoté…. Je passe sur les détails
pour en venir à l’essentiel de mon propos du jour, l’enfumage.
Il est dans la déclaration de celui qui était à l’époque tête de liste,
qui a été réélu et puis qui est parti gérer les affaires de l’agglo. Jean-Paul
Alduy, à qui Georges Garcia devra
verser un euro de dommage et intérêt (
c’est aussi une victime …) s’est fendu
d’une déclaration qui est un modèle du genre. Elle est à conserver, à méditer,
à commenter. Elle est à mille encablures de la politique politicienne ;
c’est dire sa hauteur de vue.
La souffrance.
Elle vise surtout à nous apitoyer sur le sort de
l’impétrant : « La justice a jugé et nous pouvons tous aujourd’hui
prendre la mesure de l’insupportable manipulation dont j’étais la cible et
Perpignan la victime… » et de
rappeler « le lynchage médiatique … les visages de haine de
manifestants excités par des femmes et des hommes politiques
irresponsables… » assoiffés de pouvoir. Et, pour dramatiser, de mettre en
relation ces événements avec les affrontements ethniques de 2005. Pourquoi pas
une guerre civile catalano-catalane de la chaussette? Puis retour à l’émotion
« j’ai souffert, ma famille, mon équipe, mes amis, mais aussi
l’administration municipale, ont souffert et les blessures jamais ne
s’effaceront…. Quel gachis ! »
L’enfumage a opéré : de la condamnation d’un membre de
l’équipe, de la présence de bulletins dans ses chaussettes, de la
reconnaissance de faits par l’intéressé, de la responsabilité collective de
l’équipe, des électeurs perpignanais pris pour des imbéciles, du piètre
spectacle démocratique donné, des rumeurs
persistantes, rien. Seule l’émotion… et les méchants manifestants bêtement
manipulés.
L’altitude.
Mais notre homme sait qu’en matière d’enfumage, il vaut
mieux en faire trop que pas assez, surtout si on prend de l’altitude pour
s’élever au dessus des odeurs nauséabondes des cuisines électorales.
Philosophons donc ! « La République humaniste,
celle des droits de l’homme, celle du respect de chacun et chacune dans sa
diversité, celle de la présomption d’innocence est notre héritage
précieux… »
Qui peut dire le contraire ? Mais les valeurs ne valent
que par ce qu’elles incarnent, sinon elles participent aussi de l’enfumage.
Quant à la construction d’une démocratie sereine et
fraternelle que JPA semble appeler de ses voeux en conclusion, disons pour ne
pas être trop sévère qu’il y faudrait moins de misères, moins d’inégalités et
surtout plus de justice sociale pour la rendre crédible à PERPIGNAN et ailleurs.
Jean-Marie PHILIBERT.
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