les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

dimanche 8 janvier 2012

Enfumage


La technique de l’enfumage est bien connue des apiculteurs qui pour neutraliser les abeilles enfument la ruches et comme cela ces bébêtes ne risquent plus de piquer. La technique a fait des émules dans tous les domaines et chaque fois qu’il y a danger de se faire « piquer », ils sont nombreux à pratiquer l’enfumage. Mais l’enfumage est un art. Tous n’y ont pas le même talent.
Rappel
Le dernier épisode du feuilleton des chaussettes initié lors des élections municipales de 2008, à PERPIGNAN,  nous en donne une magnifique illustration : le tribunal de PERPIGNAN a reconnu coupable de « soustraction de bulletin de vote », dissimulé dans sa chaussette Georges GARCIA, président alduyiste du bureau de vote N4. L’affaire avait fait beaucoup de bruit, on avait manifesté, la municipalité de PERPIGNAN s’était faite une publicité très remarquée et gratuite dans tout l’hexagone.  On avait revoté…. Je passe sur les détails pour en venir à l’essentiel de mon propos du jour, l’enfumage.
Il est dans la déclaration  de celui qui était à l’époque tête de liste, qui a été réélu et puis qui est parti gérer les affaires de l’agglo. Jean-Paul Alduy, à qui Georges Garcia devra verser  un euro de dommage et intérêt ( c’est aussi une victime …)  s’est fendu d’une déclaration qui est un modèle du genre. Elle est à conserver, à méditer, à commenter. Elle est à mille encablures de la politique politicienne ; c’est dire sa hauteur de vue.
 La souffrance.
Elle vise surtout à nous apitoyer sur le sort de l’impétrant : « La justice a jugé et nous pouvons tous aujourd’hui prendre la mesure de l’insupportable manipulation dont j’étais la cible et Perpignan la victime… »  et de rappeler « le lynchage médiatique … les visages de haine de manifestants excités par des femmes et des hommes politiques irresponsables… » assoiffés de pouvoir. Et, pour dramatiser, de mettre en relation ces événements avec les affrontements ethniques de 2005. Pourquoi pas une guerre civile catalano-catalane de la chaussette? Puis retour à l’émotion « j’ai souffert, ma famille, mon équipe, mes amis, mais aussi l’administration municipale, ont souffert et les blessures jamais ne s’effaceront…. Quel gachis  ! »
L’enfumage a opéré : de la condamnation d’un membre de l’équipe, de la présence de bulletins dans ses chaussettes, de la reconnaissance de faits par l’intéressé, de la responsabilité collective de l’équipe, des électeurs perpignanais pris pour des imbéciles, du piètre spectacle démocratique donné, des  rumeurs persistantes, rien. Seule l’émotion… et les méchants manifestants bêtement manipulés.
L’altitude.
Mais notre homme sait qu’en matière d’enfumage, il vaut mieux en faire trop que pas assez, surtout si on prend de l’altitude pour s’élever au dessus des odeurs nauséabondes des cuisines électorales.
Philosophons donc ! « La République humaniste, celle des droits de l’homme, celle du respect de chacun et chacune dans sa diversité, celle de la présomption d’innocence est notre héritage précieux… »
Qui peut dire le contraire ? Mais les valeurs ne valent que par ce qu’elles incarnent, sinon elles participent aussi de l’enfumage.
Quant à la construction d’une démocratie sereine et fraternelle que JPA semble appeler de ses voeux en conclusion, disons pour ne pas être trop sévère qu’il y faudrait moins de misères, moins d’inégalités et surtout plus de justice sociale pour la rendre crédible à PERPIGNAN et  ailleurs.
Jean-Marie PHILIBERT.

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