les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 22 mai 2012

tout pour moi


« Tout pour moi !»
Le feuilleton continue et j’ai envie d’y mettre mon grain de poivre. Les lecteurs du TC ont bien sûr suivi tous les épisodes précédents. Il ne s’agit pas de l’affrontement des présidentielles et de ses différentes péripéties jusqu’au dénouement final … et heureux. Là, la messe, laïque bien sûr, est dite. Non il s’agit de quelque chose qui est très proche de nous et qui en est une conséquence : les élections législatives du mois de juin et la capacité de la gauche à être majoritaire au Parlement. Sinon, c’est « bis repetita » (pour la droite) mais pas « placent » (pour nous). C’est Horace, le poète latin qui dans son art poétique dit que les choses qui se répètent plaisent. Là, il se goure !
Dans chaque circonscription pour pouvoir participer au second tour il faut recueillir, au premier tour, au moins 12,5% des voix des inscrits. Quoi que l’on pense de cette règle, il faut faire avec. Compte tenu des scores réalisés dans le département par le Front national et la droite « présentaple », elle peut conduire dans certains cas à voir les candidats de gauche éliminés au second tour et à contraindre l’électeur à choisir entre la peste et la cagagne. D’où une idée de bon sens : dans les circonscriptions où il y a un tel danger, le Front de gauche propose au Parti Socialiste de se mettre d’accord sur une candidature unique.
Démarche unitaire.
Une attitude qui, pour moi, a beaucoup plus d’avantages que d’inconvénients : elle peut empêcher le Front National d’avoir des élus, elle peut permettre à la gauche de gagner des sièges là où elle les aurait inexorablement perdus, elle donne une force considérable à la démarche unitaire de  toute  la gauche.
D’où la proposition faite par le Front de Gauche dans les P.O. de réserver la première circonscription (celle où se présentent Alliot et Mach) à un candidat d’union et de proposer la candidature de Jean Vila. Le tout bien sûr dans le cadre de l’accord national en discussion entre les partis.
Er puis, au soir du second tour des présidentielles et d’une victoire nette de François Hollande, (victoire où les millions de voix obtenues par Mélenchon ne lui ont pas manqué, grâce à un appel clair, sans ambigüité et sans marchandage) voilà –t-il pas qu’au Parti socialiste catalan on commence à dire…
…que l’accord n’existe pas (bien sûr, avant d’être signé, c’est pareil dans toutes les négociations)
 …que, sur la première circonscription, le PS a un candidat du feu de dieu (qui a surtout brillé par sa souplesse d’échine face au pontife local devenu entre temps grand patron socialiste de la région en bousculant quelque peu les décisions du parti)
 … que, ma foi, quatre députés socialistes pour les P.O. seraient une bonne chose (pour le PS sans doute, pour le pluralisme de la gauche et son efficacité, c’est moins sûr…).
L’aspiration à une vraie transformation sociale.
Le pontife en question, Christian Bourquin, pour qui j’ai eu dans des démarches unitaires passées l’occasion de voter souvent, en voulant tout pour lui et rien pour les autres, oublie une donnée forte de la campagne en cours,  une donnée qui reste prégnante dans les esprits, dans le mouvement politique et dans le mouvement social : l’existence d’un pôle de radicalité qui ne se satisfera pas d’une alternance  plan-plan qui réserve les gâteaux toujours aux mêmes. Il ne doit pas oublier la Bastille, le Prado, la Place du Capitole, les luttes sociales, l’aspiration à une vraie transformation sociale et surtout la volonté de beaucoup de citoyens de ce pays à être entendus pour ce qu’ils sont : des acteurs du changement ! Très- très loin des combinaziones pour rafler les bonnes places.
En voulant tout pour lui, en cherchant à enfler sans retenue,  il illustre  à merveille une fable de La Fontaine « La grenouille et le bœuf »
Une grenouille vit un bœuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle, qui n’était pas grosse en tout comme un œuf,
Envieuse, s’étend, et s’enfle et se travaille,
Pour égaler l’animal en grosseur,
Disant : « Regardez bien, ma sœur ;
Est-ce assez ? Dites-moi : n’y suis-je point encore ?
Nenni – M’y voici donc ? – Point du tout. -M’y voilà ?
-Vous n’en approchez point. » La chétive pécore
S’enfla si bien qu’elle creva…
Je ne souhaite la mort d’aucune grenouille et toutes les enflures sont dangereuses pour la santé,  comme pour la démocratie. Nous aurons besoin de toutes les grenouilles de gauche pour construire l’avenir.
Mais pas en jouant les boutiquiers.
En incarnant la pluralité du peuple rassemblé.
Jean-Marie PHILIBERT.

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