Persévérons…
Ainsi donc la preuve est faite qu’au plus haut niveau de
l’état on lit le TC : regardez comment Sarkozy a suivi à la lettre mes
ultimes recommandations de calme et de sérénité. Après avoir tout raté,
peut-être qu’il ne va pas rater son départ… grâce au TC. Depuis Dimanche soir,
il nous la joue zen et républicain. Si nous n’avions pas encore au fond de la
gorge toutes les pilules amères que, pendant cinq ans, il a tenté de nous faire
avaler, il en serait presque … « émotionnant » (il a même perturbé
notre usage de la langue française).
Une page se tourne qui, en termes de régression sociale,
pèse un poids énorme.
Le mouvement
social.
La page ne s’est pas tournée toute seule : le 6 Mai
2012 et l’espoir qu’il peut porter sont, entre autres, les fruits de luttes sociales intenses et
continues. L’espoir, c’est justement ce que la majorité au pouvoir a tenté
d’étouffer. Eh bien ! C’est raté ! L’espoir est là. Aux
« fatalités » des plans d’austérité, de la dette, aux contraintes des
marchés financiers, aux impératifs de la politique européenne, le mouvement
social répond depuis des mois et des mois : défense de l’emploi, défense
de notre production, défense des
services publics, augmentation des salaires, développement des droits des
travailleurs, défense des retraites, de la protection sociale …
La fête du travail de 2012 a été emblématique de cet
affrontement : d’un côté ceux qui, au nom de la valeur du « vrai
travail » récupérée chez Pétain, étouffent les travailleurs (et cette
tendance est aussi vieille que le travail), de l’autre les travailleurs et
leurs organisations, rassemblés, déterminés à défendre non pas une mythique
valeur, mais tout simplement une réalité, le travail, leurs droits de
travailleurs, leur revendication d’en vivre le plus dignement possible.
Les prises de positon des organisations syndicales, de la
CGT, de la FSU, de Solidaires, ont contribué à clarifier cet affrontement entre deux mondes (deux
classes ?) en disant clairement que pour sortir d’une situation
intenable il importait de chasser
Sarkozy et sa majorité du pouvoir.
Pour être humaine, la politique sera sociale ou ne sera pas.
Le mouvement
social et le mouvement politique.
Mélenchon en terminant plusieurs de ses discours par
« Vive la république sociale ! » ne dit pas autre chose. Le
retour aux fondamentaux est essentiel : le mouvement social et le
mouvement politique convergent dans le refus d’une régression organisée qui ne
concerne pas que nous, qui concerne toute l’Europe et qui est partout
massivement rejetée. Dans cette bataille nous pouvons avoir des alliés par
millions.
Le 6 Mai nous avons fait le premier pas nécessaire. Il est
libérateur, mais il sera improductif s’il n’est pas suivi d’engagements plus
significatifs encore, aussi bien sur les terrains sociaux que politiques.
L’essor du Front de gauche a marqué tous les esprits ; il a suscité un
renouveau de la confiance dans la démarche politique. Le paysage a été
modifié : les élections législatives
peuvent permettre d’aller beaucoup plus loin. La détermination qu’il
porte, la démarche unitaire qu’il met en œuvre, les objectifs de transformation
sociale qu’il vise font du Front de
Gauche la force apte à donner un essor nouveau au progrès social en termes
d’avancées concrètes (emplois, salaires, droits, protection sociale). C’est un
pôle de radicalité indispensable pour ne pas s’enfermer une nouvelle fois dans
les impasses de la social-démocratie et y laisser les plumes de nos espoirs
déçus.
Mais dans le même temps, la meilleure façon de conserver
toutes nos plumes est de poursuivre, de renforcer, de développer, d’enrichir le
mouvement social et le mouvement
politique dans lesquels toutes nos ambitions d’une société plus juste et plus
humaine se sont inscrites.
Donnons à ce mouvement la plus forte unité possible.
Quelque chose de nouveau se construit qui nous concerne au
premier chef.
Nous en sommes ! Il ne nous reste plus qu’à persévérer.
Encore !
Jean-Marie PHILIBERT.
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