les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

jeudi 22 novembre 2012

dépassement....



Solidaires … ou pas.
Les aléas de ma physiologie défaillante m’ont conduit ces derniers mois à fréquenter plus que de coutume la gent médicale et les lieux où ils exercent et à voir, de visu comme on dit, comment fonctionne notre système de santé, comment travaillent ceux qui y interviennent, comment s’y distribue le pouvoir et comment est traité le patient. Qui a intérêt à le rester, patient, aussi longtemps qu’il restera au fond de son lit entouré de certaines blouses blanches à la sollicitude à géométrie variable, à la science pas toujours infuse, et à une incapacité fréquente à communiquer avec des mots compréhensibles pour tous.
Cette impression d’ensemble ne traduit qu’imparfaitement une réalité souvent plus riche et plus complexe où le souci d’apporter réconfort, soin et écoute peut animer tel médecin, tel chirurgien, telle infirmière, telle aide-soignante : ce sera d’autant plus remarqué et remarquable que cela ne semble pas l‘habitude la plus habituelle que de mettre aussi de l’humanité là où il y en a tant besoin. Merci donc à tous ceux qui parviennent ainsi à concilier leurs savoirs scientifiques, leurs savoir faire, (qui peuvent nous guérir, et c’est là l’essentiel) et leur humanité qui va aussi contribuer à nous faire beaucoup de bien et sans doute à nous guérir aussi. Parce que c’est la finalité du système de santé de nous aider à la préserver le plus longtemps possible.
Un droit pour tous.
Ce fut une des avancées les plus importantes du programme du Conseil National de la Résistance que de faire de cette finalité un droit pour tous et de créer des institutions qui le mettaient en œuvre : la sécu a plus d’un demi -siècle et elle a permis des progrès prodigieux, en particulier dans le domaine de la démocratisation de l’accès aux soins. Il a fallu dès l’origine une intervention sociale, syndicale, politique constante pour en préserver les acquis, parce que très vite les réactionnaires de tous poils se sont employés à tout faire pour lui rogner les ailes. Le patronat et la droite ne s’en sont pas privés et ils continuent. Et ils trouvent parfois des alliés inattendus.
Ne voilà-t-il pas qu’actuellement avec la redoutable question des dépassements d’honoraires, l’attaque vient de ceux-là mêmes qui sont les acteurs centraux de notre système de santé ? Les médecins eux-mêmes, pas tous certes, une minorité sûrement, avec quelques arrières pensées politiques, sans doute! Ils considèrent que les honoraires arrêtés par les caisses d’assurance maladie sont insuffisants (c’est leur droit), ils savent que la loi de l’offre et de la demande (il manque des médecins et en particulier des spécialistes) est telle que pour être rapidement soigné, les patients sont prêts à mettre la main au portefeuille, ils décident donc avec plus ou moins de toupet de vous demander de cracher dans le bassinet de leur trésorerie, paraît-il fragilisée. A lire les études qui sortent dans la presse sur leurs revenus et à comparer ces revenus avec ceux des Français qu’ils soignent, on se dit que nous à ce niveau-là on n’aurait pas besoin de dépassement et que leur motivation tient plus d’une cupidité, certes humaine (en avoir plein les fouilles est devenu malheureusement un besoin « naturel » ), que du souci de défendre un système de soin démocratique et performant pour tous.
Notre bien commun.
Mais ce système de soin, quelles que soient leurs compétences, la difficulté et la durée de leurs études, et les responsabilités qui sont les leurs et qui méritent d’être payées leur juste prix, n’est pas leur chose : il est notre bien commun conquis de haute lutte et préservé dans des combats qui se continuent. Il est un pilier de la cohésion sociale, mise à mal, lentement mais sûrement, et il nous revient de le renforcer. Le libéralisme forcené, à l’œuvre dans ces tentatives de dérèglementation, de remise en cause des droits sociaux , de division sociale entre ceux qui auront droit à des soins de qualité et le tout venant qui devra se contenter de la protection minimum, est mortifère pour la démocratie.
 Il est de l’honneur de certains médecins de combattre avec nous sur ce terrain. Je pense qu’il faut lire et faire lire l’appel des Médecins Solidaires.
Ils ne se reconnaissent pas dans la grève des soins de leurs collègues, comme dans les revendications concernant la liberté des dépassements… Ils considèrent que ce mouvement n’apporte aucune réponse et ne propose aucune réforme positive du système de santé. Ils lancent un appel à la population : « La population doit savoir que les médecins dans leur grande majorité , fidèles à leur éthique professionnelle, défendent d’abord leur conditions de travail pour assurer une médecine de qualité au service de tous les patients .»

Les médecins sont solidaires... (ce devrait être un pléonasme).
 Drôle d’époque où il est nécessaire pour les intéressés d’en faire une vérité à rappeler avec force.
Jean-Marie Philibert.

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