les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

vendredi 9 novembre 2012

hollande aime les mutations



Ohé du pédalo…
Il y a plusieurs semaines que j’ai envie de traiter d’une question que je crois centrale pour l’avenir de notre système de santé et de celui de notre protection sociale : c’est la question des dépassements d’honoraires des médecins, dépassements devenus un sport national. L’accord gouvernement- sécurité sociale- syndicats de médecins, qui ne les remet pas fondamentalement en cause, m’offrait une occasion d’en parler.
Je rassemblais ma documentation pour ne pas dire des bêtises, et voilà-t-il pas que je tombe  sur un article du Monde du 1° Novembre qui évoque une rencontre entre deux journalistes éminents de ce vénérable quotidien et François Hollande sur l’épreuve de la crise que notre pays affronte et sur la stratégie qu’au gouvernail de son pédalo notre camarade-président envisage de mettre en œuvre pour s’en sortir et nous en sortir. Les propos d’Hollande éclairent  l’actualité d’un tel jour qu’ils permettent de comprendre les atermoiements, les ambiguïtés, et les abandons de la politique gouvernementale, pour les dépassements d’honoraires comme pour tout le reste. Bien sûr les choses ne sont pas toujours clairement dites, mais les mots peuvent, parfois malgré eux,  être très révélateurs.
La mutation soft.
« Exercer le pouvoir, aujourd’hui, c’est très dur, dit-il, il n’y a aucune indulgence, aucun respect. Mais je le savais. » Arrête, tu vas me faire pleurer ! Puis il en vient à son ambition pour notre pays : « Eh puis je l’ai voulu ! Pas simplement pour des raisons personnelles, le destin d’une vie…  Mais parce que je pense que pour la France, c’est mieux que ce soit la gauche  qui fasse cette mutation,  qu’elle le fasse par la négociation, dans la justice, sans blesser les plus fragiles, ni les déconsidérer. Les autres l’auraient fait brutalement. »
Son ambition, la mutation soft, celle qui ne déplace pas les lignes, celle qui ne décoiffe pas. Avec lui les patrons n’ont rien à craindre et ils peuvent comme il le raconte dans la suite de l’article chercher à se faire photographier à ses côtés à l’issue d’une réunion organisée par une banque (tout un symbole).
Pas le monde des bisounours.
Sommes-nous en train de vivre une mutation ? Certes, dans un monde qui bouge, ça mute beaucoup et dans tous les sens. Mais la crise économique, notre industrie en très grosse difficulté, la mainmise des logiques financières  sauvages sur tous les pans de nos activités, la remise en cause du rôle de l’état, la mise à mal des services publics, les millions de chômeurs, les millions de précaires, une jeunesse no-future, des droits sociaux saccagés, une protection sociale aux abois requièrent autre chose qu’une mutation soft. Comment être aussi sourd à la souffrance sociale qui s’accumule et croire que l’on peut la soigner avec de la poudre de perlinpinpin, fût-elle socialiste ! La justice sociale et la démocratie n’ont pas besoin d’emplâtres, elles doivent être refondées, réapprises. Le peuple enfin !
Mais ce ne sera pas le monde des bisounours : c’est le monde réel avec ses contradictions, ses luttes, ses enjeux. Ne nous laissons pas anesthésier par les propos lénifiants de ceux qui au fond se satisfont du désordre dominant, de ceux qui s’emploient à faire avaler aux peuples des pilules de plus en plus amères. N’est-ce pas camarades grecs, espagnols, portugais ?…  Il faut transformer la société et remettre en cause les dogmes du libéralisme autrement qu’en paroles. Il faut permettre à tous ceux qui ont soif de vivre et ils sont la multitude de le faire sans entrave par une répartition juste des richesses. Tout le reste est littérature, et comme j’aime vraiment la littérature, mauvaise littérature.
Comment donc, pour revenir à notre point de départ, s’étonner de l’incapacité de ce gouvernement à s’attaquer aux dépassements d’honoraires des médecins dans la mesure où il faudrait pour cela avoir une vraie ambition de justice sociale ?
« Les vessies de la résignation ne seront jamais les lanternes du progrès social ! » C’est de qui ? C’est de nous tous camarades !
Jean-Marie Philibert.

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