La vraie vie.
Pourquoi parler de ce qui se passe à l’UMP ces derniers
jours ? Dans un journal sérieux comme le TC, a-t-on de la place à
gaspiller pour écouter les turpitudes des François et Jean-François ?
Est-ce utile de participer ainsi à la divulgation d’une image bien peu
réjouissante de la politique française ? A-t-on encore quelques illusions
sur la capacité de la droite à régénérer dans son fonctionnement interne la vie
démocratique ? Rappelez-vous la cinquième république est née d’un coup de force du mouvement gaulliste, les
héritiers d’aujourd’hui croient peut-être que tout fonctionne toujours
ainsi ?
Moi, je me vois, d’abord, une très bonne raison… locale : rappeler
aux Mach, Calvet et tutti quanti, toujours prêts à donner des leçons de
démocratie à la terre entière qu’ils feraient bien de balayer devant leur
porte, d’autant que dans un passé très récent avec l’épisode de la présidence
de l’UMP locale à la bécassine du lac, alias la comtesse de Yrles, ils nous
avaient montré qu’ils ne répugnaient pas à mettre la main à la patte pour les
coups tordus.
Et en élargissant les perspectives je ne vois que des
avantages à montrer que la démocratie est à la fois fragile et précieuse, qu’il
ne suffit pas de l’invoquer pour la développer, qu’elle impose règles et
rigueur, et qu’il est plus facile de lui
tordre le cou, que de la faire vivre.
Une retombée du
sarkozisme.
Visiblement à l’UMP, l’élection du Président du mouvement par les adhérents devait avoir des vertus mobilisatrices pour la droite : les militants avaient
l’air d’y croire et les candidats à la télévision s’étaient comportés comme des
enfants bien élevés. A droite, on a de l’éducation, voyons ! Mais le goût
du pouvoir aidant, le risque de voir le hochet leur échapper, l’hypertrophie de
leur ego ont fait de chaque candidat des fous furieux qui se traitent de tous
les noms et qui semblent prêts à
sacrifier l’avenir de l’Ump à leurs ambitions contrariées. Est-ce une retombée
du sarkozysme déchu et du peu de cas fait de la démocratie politique et sociale
pendant des années ? Sans doute !
Le feuilleton ne va pas finir de finir, les épisodes vont se
poursuivre et pour l’occasion on ressort Juppé de la naphtaline, mais cela
ne nous amusera que momentanément.
La vallée des
larmes.
Parce que pendant ce temps, la vraie vie suit son cours avec
le parti socialiste aux commandes et le capitaine de pédalo à la barre, et sur
le plan social, économique, les perspectives sont sombres : le budget du
pays va voir des coupes plus sombres encore que celles que la droite avaient
envisagées, la TVA sociale que l’on avait renvoyée par la porte revient pas la
fenêtre, le chômage est annoncé comme devant battre de nouveaux records. La vallée des larmes est devant nous ! La
sollicitude portée à la compétitivité des entreprises justifie les prochains
renoncements, et elle est inversement proportionnelle à l’attention que le
gouvernement accorde au développement des droits sociaux. Quant à
l’augmentation du pouvoir d’achat… ce mot a perdu toute son utilité et on
pourra bientôt le rayer du dictionnaire.
La vraie vie, elle est là ; et des affaires comme le numéro de duettiste
Copé-Fillon (ou bien celle, moins calamiteuse certes du mariage gay) présente l’énorme avantage d’occuper la petite
lucarne, devenu moins petite et plate,
et surtout nos esprits pour que nous pensions le moins du monde à cette
vraie vie. Et, malgré mon expérience, je
suis toujours surpris de tous les efforts
médiatiques pour nous détourner de l’essentiel, pour nous amuser de
l’écume des choses. En les évoquant, manquons-nous,
nous aussi, au TC, de sérieux ? Peut-être !
Mais je crois avoir fait le nécessaire pour que vous ne vous
laissiez pas piéger : nous savons, nous, depuis Rimbaud, que «
la vraie vie est ailleurs ». Et c’est pour elle que nous ne cessons de
nous battre.
Jean-Marie PHILIBERT.
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