les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 25 décembre 2012

le papa noel est-il une ordure ?



Une ordure ?
Y croire ou pas ? Après la magistrale augmentation qui leur est accordée en cette fin d’année, les smicards vont avoir du mal à y croire au Père Noel : trois centimes de l’heure. Point final ! La messe est dite ! Circulez, il n’y a rien à voir… et rien à espérer. Ce Père Noël-là est vraiment une ordure.
On aurait pu le croire plus sensible à la difficulté de vivre dans un monde en crise, on aurait pu penser que, comme il le dit parfois, il est solidaire de ceux qui ont peu, qu’il a parfois l’ambition de mettre un peu de justice sociale dans un monde qui en manque totalement, qu’il nous a promis que les choses allaient changer « maintenant » ( mais c’était il y a quelques mois, donc ce n’est plus maintenant, maintenant). Il nous a même rappelé à ce moment-là avec des trémolos dans la voix qu’il était de gauche et que la gauche, vous allez voir ce que vous allez voir.
Le père Noël, lui,  est de gauche.
Le père Noël, de gauche ? Mais bien sûr ! Un personnage qui a un tel souci d’apporter aux autres des moments de plaisirs, de joies, de bonheur, sans discrimination, bénévolement. En n’oubliant personne, en puisant dans toutes les ressources de l’imaginaire pour que nous soyons convaincus que le miracle est possible.
La redistribution des richesses n’est plus une  utopie, c’est une réalité que le Père Noël met en œuvre tous les ans : il n’y a rien de plus à gauche que ça. Si cela se passait tous les jours, dans tous les lieux, dans toutes les banques, toutes les entreprises, dans tous les supermarchés, ce serait même une révolution. Le Père Noël nous ouvre la voie pour un troisième millénaire qui sera social ou ne sera pas ! L’altruisme, plus fort que l’égoïsme. Ca parait impensable dans un monde dominé jusqu’à la caricature par les valeurs de l’argent que l’on amasse, que l’on entasse, que l’on fait proliférer, et que l’on laisse entrevoir à ceux qui n’ont rien pour mieux les aliéner à un monde qui leur restera à tout jamais étranger.
La fête de tous, le monde de tous.
Noël, la fête de tous ! La terre, le monde de tous ! A égalité de droits, de devoirs, de biens, de moyens, de richesses. Et il y en a suffisamment pour tous ! Voilà un message qui sera fondateur d’un monde nouveau que les femmes et les hommes, depuis des lustres et des lustres, cherchent à construire chaque fois qu’ils agissent pour la justice, la solidarité, le progrès, la liberté.
Mais je déraille, je retombe en enfance, je rêve. Non ! Je n’ai pas écrit au Père Noël pour qu’il m’apporte une révolution sociale en LEGO !
 Trois centimes qu’il leur accorde aux smicards : si c’est le début de la redistribution, elle va durer encore des millénaires. Les Pères Noël, c’est comme tous les êtres humains, il y a les généreux, les radins, les menteurs, les sympathiques, les justes, les égoïstes. Et la période correspond peut-être à un moment de vérité où chacun se révèle pour ce qu’il est. Avec ses trois centimes, la vérité est manifeste. Ce Père Noël-là est vraiment une ordure.
Jean-Marie PHILIBERT.



mercredi 19 décembre 2012

bugarach



M… aux illuminés !
Nous habitons un pays formidable : nous avons le centre du monde  à deux pas de la porte grâce au génie de Dali, et grâce au calendrier Maya nous aurons à deux encablures à la fois la fin du monde et la capacité d’en réchapper parce que le Pic de Bugarach a été choisi par les dieux mayas pour survivre à cette apocalypse. Et c’est du sérieux,  puisque le vendredi 21 décembre, la chaîne Arte consacre une journée et une nuit spéciales à la question. Et sur Arte en général on ne rigole pas.
Sont-ce des âneries ?
-Pourquoi tant de salives dépensées en âneries, me dis-je ?  Mais peut-être ce ne sont pas des âneries. Que sais-je?
-Mais me réponds-je, la question de notre finitude est au cœur de nos préoccupations et nous ne cessons d’être taraudés par tout ce que nous avons à finir de gré ou de force : finir notre travail, finir notre journée,  finir notre carrière, finir de payer nos dettes, finir d’élever nos enfants,  finir le repas, finir le billet d’humeur que je dois envoyer au TC, , finir d’avoir des inquiétudes pour un oui ou pour un non, finir d’être ce que je suis pour enfin être un autre, finir d’en finir. Notre vie n’est qu’une succession de fins que la fin du monde sublime dans notre imaginaire et que tous les apôtres des surnaturels en tous genres utilisent sans retenue pour nous détourner de la vie dans ce qu’elle a de complexe, de riche, de contradictoire, de douloureux, d’inquiétant, d’angoissant, d’heureux aussi.
Les Mayas t’ont tapé sur le ciboulot !
-Mais, tu philosophes aujourd’hui ? Tu n’es pas bien ? M’apostrophè-je. Les Mayas t’ont tapé sur le ciboulot : tu tombes bien bas ! La fin du monde ce n’est pas un sujet pour toi. Reste avec ceux qui aiment trop le monde pour penser sa fin : tu sais bien, tu l’as dit maintes et maintes fois, que la vraie vie n’est pas ailleurs, mais ici et maintenant,  que le monde n’est pas voué à être indéfiniment une vallée de larmes, que l’aspiration au bonheur, à la justice, à un avenir digne, à une répartition équitable des richesses, à la maîtrise de son destin est inextinguible, qu’un épisode de lutte des classes et une grosse dose de politique progressiste peuvent nous faire le plus grand bien.
En finir avec l’impuissance politique.
-Ca y est ! Tu reprends tes esprits, me convaincs-je, laisse Bugarach aux illuminés. Il y a tant à faire à Florange, à PSA, à l’ALEFPA, à la Perle Cerdane et ailleurs, il y a à convaincre qu’une autre politique est possible que celle qui s’incline devant la toute puissance de la finance. Il y a à sortir enfin de l’alternative infernale entre une austérité UMP et une austérité socialiste, et à se débarrasser de l’impuissance politique à répondre à des besoins sociaux de plus en plus criants.
Des millions de chômeurs, des jeunes par milliers dans la galère, de la misère pour une large part de la population, des retraités qui ont à peine de quoi survivre, des droits sociaux que l’on ne cesse de rogner, une nature que l’on exploite sans scrupule : c’est avec ce monde-là qu’il faut en finir. Mais il n’y suffira pas du calendrier maya, d’une date fatidique, fût-elle inscrite dans le ciel maya, ou dans n’importe quel ciel : il y faudra le rassemblement des hommes et des femmes, des jeunes et des moins jeunes qui ont fait d’un monde solidaire leur avenir tangible. Très-très loin des illuminés.
Jean-Marie PHILIBERT.

mercredi 12 décembre 2012

deux informations valent mieux qu'une



Quand deux informations se rencontrent… la lumière peut jaillir…
Dans la presse de ce début du mois de décembre, une presse tristounette, comme l’hiver qui approche, comme la crise qui s’accroche, deux nouvelles attirent mon attention qui a priori sont sans lien aucun, mais que je ne peux m’empêcher de lier dans mon esprit sans doute mal intentionné et avide de sortir de l’apathie ambiante. On ne se refait pas.
La première.
De quoi c’est qu’il s’agit, comme on dirait à l’Académie Française ? Il y en a une qui est incontournable, elle a fait et elle fait la une des journaux télévisés, tous les commentateurs se répandent en propos convenus pour faire avaler la pilule, parce qu’elle est amère, surtout pour les travailleurs de Florange : il s’agit bien sûr de l’accord conclu par Mittal et le gouvernement  concernant l’avenir du site lorrain. Accord secret, puis plus secret du tout, qui sauve les emplois sans les sauver tout en les sauvant sans sauver ceux des sous-traitants, qui met en jeu des sommes astronomiques auxquelles beaucoup ne croient pas.  Accord qui surtout permet d’enterrer la perspective de nationalisation, un gros mot qui avait été lâché par inadvertance, qui aurait fait beaucoup de peine à Mittal, à Mme Parisot et à tous ceux qui misent leur argent sur la mort de notre industrie et qui a fait trembler de peur le Président de la République, son premier ministre et la cohorte de béni-oui-oui (laïques et socialistes sans doute) qui les entourent.
La deuxième.
La deuxième information est d’ordre scientifique : « Chute spectaculaire de la qualité du sperme », titre sur toute une page un grand quotidien du soir qui n’est pas réputé pour faire dans la gaudriole. S’ils le disent, c’est du sérieux « une vaste étude française montre que la concentration en spermatozoïdes a baissé d’un tiers entre 1989 et 2005. Et si vous voulez plus de détails « la concentration moyenne de spermatozoïdes était de 73.6 millions par millilitre de sperme. En 2005, elle était de 49.9 millions/ml… » Et parmi les explications proposées, le quotidien mentionne les effets du bisphénol A et des phtalates…
Penauds et timorés devant la vraie vie.
Et je me dis, à voir l’incapacité du gouvernement, de sa majorité à mener une politique porteuse d’avenir, à les voir reculer devant le premier obstacle qui se présente, à les voir oublier  les petites promesses qu’ils ont faites, à les voir englués dans des politiques d’austérité, à les entendre se replier sur eux-mêmes chaque fois qu’il faut affronter un adversaire, à les sentir dans  l’impuissance de changer quoi que ce soit, à les imaginer  penauds et timorés face à la vraie vie,  je me dis… je me dis… qu’ils ont abusé du  bisphénol A et des phtalates et que leur sperme en a pris un coup sur la casaque.
Certes avant la réalisation de la chose,  tous les espoirs sont permis, le lyrisme des discours ne recule devant aucune formule séduisante. Vous allez voir ce que vous allez voir !  Encore qu’ il ne faut pas être grand clerc pour s’apercevoir que la vigueur des mots  risque de ne pas être la vigueur des choses  et que Matamore n’est pas Don Juan.  Mais le plus souvent la débandade reste secrète  ou camouflée : c’est la faute aux autres, à la conjoncture, à la nécessaire adaptation d’une économie dépassée au code du travail qui est bien trop rigide. C’est la crise de l’euro, c’est Merkel qui est méchante. Là, dans le cas de Florange, le flop, le cafouillage, la catastrophe se produisent en direct. Et ils se plantent et le monde du travail avec eux.
A gauche ! Toutes !
Mais pas de panique : pour les scientifiques, la baisse de fertilité est une affaire un peu compliquée, due paraît-il à une exposition trop élevée aux perturbateurs endocriniens. Pour le gouvernement socialiste, c’est une hyper-sensibilité aux influences néfastes de la finance internationale et à ses conséquences politico-sociales.
De sérieux coups de barre à gauche pourraient réduire l’effet néfaste de ces perturbateurs. A nous de les donner sans attendre.
A gauche ! Toutes !
Jean-Marie Philibert.

mercredi 5 décembre 2012

les municipales à Perpignan



La course en sac…
La course en sac, vous connaissez sans doute ? Ca va vous rappeler des après-midi sur la plage : pour vous occuper vos parents organisaient des courses sur le sable, où pour accroître les difficultés, pour amuser les grands et les petits, on oblige les coureurs à enfermer leurs jambes dans un grand sac de patates et ainsi à les obliger à sauter pour avancer. La galère ! Les chutes à répétition ! et pas nécessairement  le plus fort qui gagne, mais le plus malin, le plus agile.
Des sacs de patates remplis de tant de bêtises faites.
Quand j’observe les comportements  de tous les candidats putatifs aux prochaines élections municipales à Perpignan, j’ai cette image de la course en sac de mon enfance  qui me vient à l’esprit, comme si tous ces candidats-là,  déclarés ou presque, étaient empêtrés dans des sacs de patates  qu’ils avaient remplis eux-mêmes de tant de bêtises faites, de tant d’échecs patentés, de tant de turpitudes avouées ou pas, de tant de contorsions comiques, de tant de discours démagogiques et de tant d’inactions cumulées pendant les mandats précédents. Une telle accumulation de handicaps est le plus souvent inversement proportionnelle  à leur impatience à recommencer, à recommencer à jouer à l’important (ou à l’importante), à se croire l’homme ou la femme de la situation, à penser que l’on a la science infuse et à n’écouter personne. Et cette impression, étrangement, dépasse le clivage habituel droite/gauche…
Des handicaps majeurs.
A droite certes on a les sacs de patates bien remplis, à ras bord et avec allégresse on continue à faire le plein. Regardez le plus impatient d’entre eux : le maire sortant, Pujol, qui ne doit sa fonction de maire qu’à la lassitude de la grande diva de la politique locale JPA que l’affaire des chaussettes  avait un peu secoué. Depuis des semaines, il est parti, partant et partout. Le hochet lui plaît et il veut continuer à faire joujou. Il va de réunion de quartier en réunion de quartier où il promet tout et son contraire … et il nous ressort un grand projet apte à révolutionner la vie perpignanaise : la passerelle piétonne sur la Têt. Entre temps il montre son incapacité à régler les problèmes des quartiers, comme ceux de la circulation, comme ceux de la propreté de la ville, et s’enferre, s’entête et s’enlise comme dans le quartier de la gare dont les habitants, les commerçants (ceux qui ont survécu…) peuvent se faire du souci. Dans la course en sac il part donc avec des handicaps majeurs.
Et la grande diva de l’agglo.
Il y aura peut-être dans la course la grande diva mentionnée ci-dessus, si l’envie lui vient, si les fidèles la poussent,  si un nouveau retournement de veste  lui semble propice à relancer une carrière politique sur le déclin, à l’étroit peut-être dans le building de l’agglo. Les sénatoriales lui ont fait beaucoup de mal ; et le sac de patates est toujours plein de chaussettes. Les Perpignanais ont un  peu de mémoire,  dans le même temps ils observent le fiasco de ses idées géniales, au Centre du Monde par exemple, qui risque si rien n’est fait rapidement de passer en quelques années de projet somptuaire à la friche industrielle. Le handicap est lourd, mais l’impétrant  est malin.
Les écuries de droite et du centre,  celles  du catalanisme politique (qui n’est ni de droite, ni de gauche, bien sûr !) chercheront aussi sans doute à placer leur candidat, avant de se résoudre à jouer les supplétifs des réactionnaires du coin pour quelques carottes.  Le prince consort  du FN est lui dans les starting-blocks depuis des mois : il piaffe, mais son sac de patates est un concentré de mesures tellement  rétrogrades qu’il pèse un âne mort.
Tout seul…
En face, à gauche, pardon !  au PS (ou chez ceux qui s’en réclament) et chez les verts,  ou pour être plus clair, chez Amiel-Donat et Codognes, on est aussi pressés-pressés. On veut tout seul décider de tout, considérant que sa personne est largement au dessus du lot. Vive mon ego ! Après avoir joué la division, et perdu les dernières élections,  on joue l’union, et on  cherche à faire oublier un parcours politique sinueux,  plus préoccupé des vieilles rancunes que des perspectives d’avenir. Et les partenaires éventuels sont sottement considérés comme des godillots prêts à avaler toutes les couleuvres. Leur  sac n’est donc pas vide du tout et, s’ils continuent sur cette pente, ils partiront eux aussi avec un handicap certain pour un plantage assuré.
Au Front de gauche, au P.C.F., à gauche donc ! On veut éviter de remplir les sacs de patates de casseroles inutiles, on préfère faire dans la discussion avec les citoyens perpignanais qui ont sans doute une mémoire et des idées, des projets pour leur ville, pour y améliorer la vie, la circulation, la sécurité, la mixité sociale, la justice, le dynamisme économique, l’emploi, la démocratie locale… La liste n’est pas exhaustive… Et de prendre le temps d’entendre ce qu’ils ont à dire. Ce sont les premiers concernés, non ?
Ces projets-là bien ficelés, cela pourrait mettre un turbo à notre sac de patates.
Jean-Marie Philibert.