les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mercredi 5 décembre 2012

les municipales à Perpignan



La course en sac…
La course en sac, vous connaissez sans doute ? Ca va vous rappeler des après-midi sur la plage : pour vous occuper vos parents organisaient des courses sur le sable, où pour accroître les difficultés, pour amuser les grands et les petits, on oblige les coureurs à enfermer leurs jambes dans un grand sac de patates et ainsi à les obliger à sauter pour avancer. La galère ! Les chutes à répétition ! et pas nécessairement  le plus fort qui gagne, mais le plus malin, le plus agile.
Des sacs de patates remplis de tant de bêtises faites.
Quand j’observe les comportements  de tous les candidats putatifs aux prochaines élections municipales à Perpignan, j’ai cette image de la course en sac de mon enfance  qui me vient à l’esprit, comme si tous ces candidats-là,  déclarés ou presque, étaient empêtrés dans des sacs de patates  qu’ils avaient remplis eux-mêmes de tant de bêtises faites, de tant d’échecs patentés, de tant de turpitudes avouées ou pas, de tant de contorsions comiques, de tant de discours démagogiques et de tant d’inactions cumulées pendant les mandats précédents. Une telle accumulation de handicaps est le plus souvent inversement proportionnelle  à leur impatience à recommencer, à recommencer à jouer à l’important (ou à l’importante), à se croire l’homme ou la femme de la situation, à penser que l’on a la science infuse et à n’écouter personne. Et cette impression, étrangement, dépasse le clivage habituel droite/gauche…
Des handicaps majeurs.
A droite certes on a les sacs de patates bien remplis, à ras bord et avec allégresse on continue à faire le plein. Regardez le plus impatient d’entre eux : le maire sortant, Pujol, qui ne doit sa fonction de maire qu’à la lassitude de la grande diva de la politique locale JPA que l’affaire des chaussettes  avait un peu secoué. Depuis des semaines, il est parti, partant et partout. Le hochet lui plaît et il veut continuer à faire joujou. Il va de réunion de quartier en réunion de quartier où il promet tout et son contraire … et il nous ressort un grand projet apte à révolutionner la vie perpignanaise : la passerelle piétonne sur la Têt. Entre temps il montre son incapacité à régler les problèmes des quartiers, comme ceux de la circulation, comme ceux de la propreté de la ville, et s’enferre, s’entête et s’enlise comme dans le quartier de la gare dont les habitants, les commerçants (ceux qui ont survécu…) peuvent se faire du souci. Dans la course en sac il part donc avec des handicaps majeurs.
Et la grande diva de l’agglo.
Il y aura peut-être dans la course la grande diva mentionnée ci-dessus, si l’envie lui vient, si les fidèles la poussent,  si un nouveau retournement de veste  lui semble propice à relancer une carrière politique sur le déclin, à l’étroit peut-être dans le building de l’agglo. Les sénatoriales lui ont fait beaucoup de mal ; et le sac de patates est toujours plein de chaussettes. Les Perpignanais ont un  peu de mémoire,  dans le même temps ils observent le fiasco de ses idées géniales, au Centre du Monde par exemple, qui risque si rien n’est fait rapidement de passer en quelques années de projet somptuaire à la friche industrielle. Le handicap est lourd, mais l’impétrant  est malin.
Les écuries de droite et du centre,  celles  du catalanisme politique (qui n’est ni de droite, ni de gauche, bien sûr !) chercheront aussi sans doute à placer leur candidat, avant de se résoudre à jouer les supplétifs des réactionnaires du coin pour quelques carottes.  Le prince consort  du FN est lui dans les starting-blocks depuis des mois : il piaffe, mais son sac de patates est un concentré de mesures tellement  rétrogrades qu’il pèse un âne mort.
Tout seul…
En face, à gauche, pardon !  au PS (ou chez ceux qui s’en réclament) et chez les verts,  ou pour être plus clair, chez Amiel-Donat et Codognes, on est aussi pressés-pressés. On veut tout seul décider de tout, considérant que sa personne est largement au dessus du lot. Vive mon ego ! Après avoir joué la division, et perdu les dernières élections,  on joue l’union, et on  cherche à faire oublier un parcours politique sinueux,  plus préoccupé des vieilles rancunes que des perspectives d’avenir. Et les partenaires éventuels sont sottement considérés comme des godillots prêts à avaler toutes les couleuvres. Leur  sac n’est donc pas vide du tout et, s’ils continuent sur cette pente, ils partiront eux aussi avec un handicap certain pour un plantage assuré.
Au Front de gauche, au P.C.F., à gauche donc ! On veut éviter de remplir les sacs de patates de casseroles inutiles, on préfère faire dans la discussion avec les citoyens perpignanais qui ont sans doute une mémoire et des idées, des projets pour leur ville, pour y améliorer la vie, la circulation, la sécurité, la mixité sociale, la justice, le dynamisme économique, l’emploi, la démocratie locale… La liste n’est pas exhaustive… Et de prendre le temps d’entendre ce qu’ils ont à dire. Ce sont les premiers concernés, non ?
Ces projets-là bien ficelés, cela pourrait mettre un turbo à notre sac de patates.
Jean-Marie Philibert.

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