La course en sac…
La course en sac, vous connaissez sans doute ? Ca va
vous rappeler des après-midi sur la plage : pour vous occuper vos parents
organisaient des courses sur le sable, où pour accroître les difficultés, pour
amuser les grands et les petits, on oblige les coureurs à enfermer leurs jambes
dans un grand sac de patates et ainsi à les obliger à sauter pour avancer. La
galère ! Les chutes à répétition ! et pas nécessairement le plus fort qui gagne, mais le plus malin,
le plus agile.
Des sacs de patates
remplis de tant de bêtises faites.
Quand j’observe les comportements de tous les candidats putatifs aux prochaines
élections municipales à Perpignan, j’ai cette image de la course en sac de mon
enfance qui me vient à l’esprit, comme
si tous ces candidats-là, déclarés ou
presque, étaient empêtrés dans des sacs de patates qu’ils avaient remplis eux-mêmes de tant de
bêtises faites, de tant d’échecs patentés, de tant de turpitudes avouées ou
pas, de tant de contorsions comiques, de tant de discours démagogiques et de
tant d’inactions cumulées pendant les mandats précédents. Une telle accumulation
de handicaps est le plus souvent inversement proportionnelle à leur impatience à recommencer, à recommencer
à jouer à l’important (ou à l’importante), à se croire l’homme ou la femme de
la situation, à penser que l’on a la science infuse et à n’écouter personne. Et
cette impression, étrangement, dépasse le clivage habituel droite/gauche…
Des handicaps
majeurs.
A droite certes on a les sacs de patates bien remplis, à ras
bord et avec allégresse on continue à faire le plein. Regardez le plus
impatient d’entre eux : le maire sortant, Pujol, qui ne doit sa fonction
de maire qu’à la lassitude de la grande diva de la politique locale JPA que
l’affaire des chaussettes avait un peu
secoué. Depuis des semaines, il est parti, partant et partout. Le hochet lui
plaît et il veut continuer à faire joujou. Il va de réunion de quartier en
réunion de quartier où il promet tout et son contraire … et il nous ressort un
grand projet apte à révolutionner la vie perpignanaise : la passerelle
piétonne sur la Têt. Entre temps il montre son incapacité à régler les
problèmes des quartiers, comme ceux de la circulation, comme ceux de la
propreté de la ville, et s’enferre, s’entête et s’enlise comme dans le quartier
de la gare dont les habitants, les commerçants (ceux qui ont survécu…) peuvent
se faire du souci. Dans la course en sac il part donc avec des handicaps
majeurs.
Et la grande diva
de l’agglo.
Il y aura peut-être dans la course la grande diva mentionnée
ci-dessus, si l’envie lui vient, si les fidèles la poussent, si un nouveau retournement de veste lui semble propice à relancer une carrière
politique sur le déclin, à l’étroit peut-être dans le building de l’agglo. Les
sénatoriales lui ont fait beaucoup de mal ; et le sac de patates est
toujours plein de chaussettes. Les Perpignanais ont un peu de mémoire, dans le même temps ils observent le fiasco de
ses idées géniales, au Centre du Monde par exemple, qui risque si rien n’est fait
rapidement de passer en quelques années de projet somptuaire à la friche
industrielle. Le handicap est lourd, mais l’impétrant est malin.
Les écuries de droite et du centre, celles
du catalanisme politique (qui n’est ni de droite, ni de gauche, bien
sûr !) chercheront aussi sans doute à placer leur candidat, avant de se
résoudre à jouer les supplétifs des réactionnaires du coin pour quelques carottes. Le prince consort du FN est lui dans les starting-blocks depuis
des mois : il piaffe, mais son sac de patates est un concentré de mesures
tellement rétrogrades qu’il pèse un âne
mort.
Tout seul…
En face, à gauche, pardon ! au PS (ou chez ceux qui s’en réclament) et
chez les verts, ou pour être plus clair,
chez Amiel-Donat et Codognes, on est aussi pressés-pressés. On veut tout seul
décider de tout, considérant que sa personne est largement au dessus du lot.
Vive mon ego ! Après avoir joué la division, et perdu les dernières
élections, on joue l’union, et on cherche à faire oublier un parcours politique
sinueux, plus préoccupé des vieilles
rancunes que des perspectives d’avenir. Et les partenaires éventuels sont
sottement considérés comme des godillots prêts à avaler toutes les couleuvres.
Leur sac n’est donc pas vide du tout et,
s’ils continuent sur cette pente, ils partiront eux aussi avec un handicap
certain pour un plantage assuré.
Au Front de gauche, au P.C.F., à gauche donc ! On veut
éviter de remplir les sacs de patates de casseroles inutiles, on préfère faire
dans la discussion avec les citoyens perpignanais qui ont sans doute une
mémoire et des idées, des projets pour leur ville, pour y améliorer la vie, la
circulation, la sécurité, la mixité sociale, la justice, le dynamisme
économique, l’emploi, la démocratie locale… La liste n’est pas exhaustive… Et
de prendre le temps d’entendre ce qu’ils ont à dire. Ce sont les premiers
concernés, non ?
Ces projets-là bien ficelés, cela pourrait mettre un turbo à
notre sac de patates.
Jean-Marie Philibert.
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