Quand deux informations se rencontrent… la lumière peut jaillir…
Dans la presse de ce début du mois de décembre, une presse
tristounette, comme l’hiver qui approche, comme la crise qui s’accroche, deux
nouvelles attirent mon attention qui a priori sont sans lien aucun, mais que je
ne peux m’empêcher de lier dans mon esprit sans doute mal intentionné et avide
de sortir de l’apathie ambiante. On ne se refait pas.
La première.
De quoi c’est qu’il s’agit, comme on dirait à l’Académie
Française ? Il y en a une qui est incontournable, elle a fait et elle fait
la une des journaux télévisés, tous les commentateurs se répandent en propos
convenus pour faire avaler la pilule, parce qu’elle est amère, surtout pour les
travailleurs de Florange : il s’agit bien sûr de l’accord conclu par
Mittal et le gouvernement concernant
l’avenir du site lorrain. Accord secret, puis plus secret du tout, qui sauve
les emplois sans les sauver tout en les sauvant sans sauver ceux des
sous-traitants, qui met en jeu des sommes astronomiques auxquelles beaucoup ne
croient pas. Accord qui surtout permet
d’enterrer la perspective de nationalisation, un gros mot qui avait été
lâché par inadvertance, qui aurait fait beaucoup de peine à Mittal, à Mme
Parisot et à tous ceux qui misent leur argent sur la mort de notre industrie et
qui a fait trembler de peur le Président de la République, son premier ministre
et la cohorte de béni-oui-oui (laïques et socialistes sans doute) qui les
entourent.
La deuxième.
La deuxième information est d’ordre scientifique :
« Chute spectaculaire de la qualité du sperme », titre sur toute une
page un grand quotidien du soir qui n’est pas réputé pour faire dans la
gaudriole. S’ils le disent, c’est du sérieux « une vaste étude française
montre que la concentration en spermatozoïdes a baissé d’un tiers entre 1989 et
2005. Et si vous voulez plus de détails « la concentration moyenne de
spermatozoïdes était de 73.6 millions par millilitre de sperme. En 2005, elle
était de 49.9 millions/ml… » Et parmi les explications proposées, le quotidien
mentionne les effets du bisphénol A et des phtalates…
Penauds et timorés
devant la vraie vie.
Et je me dis, à voir l’incapacité du gouvernement, de sa
majorité à mener une politique porteuse d’avenir, à les voir reculer devant le
premier obstacle qui se présente, à les voir oublier les petites promesses qu’ils ont faites, à
les voir englués dans des politiques d’austérité, à les entendre se replier sur
eux-mêmes chaque fois qu’il faut affronter un adversaire, à les sentir
dans l’impuissance de changer quoi que
ce soit, à les imaginer penauds et
timorés face à la vraie vie, je me dis…
je me dis… qu’ils ont abusé du bisphénol
A et des phtalates et que leur sperme en a pris un coup sur la casaque.
Certes avant la réalisation de la chose, tous les espoirs sont permis, le lyrisme des
discours ne recule devant aucune formule séduisante. Vous allez voir ce que
vous allez voir ! Encore qu’ il ne
faut pas être grand clerc pour s’apercevoir que la vigueur des mots risque de ne pas être la vigueur des
choses et que Matamore n’est pas Don
Juan. Mais le plus souvent la débandade
reste secrète ou camouflée : c’est la faute aux autres, à la conjoncture,
à la nécessaire adaptation d’une économie dépassée au code du travail qui est
bien trop rigide. C’est la crise de l’euro, c’est Merkel qui est méchante. Là,
dans le cas de Florange, le flop, le cafouillage, la catastrophe se produisent
en direct. Et ils se plantent et le monde du travail avec eux.
A gauche !
Toutes !
Mais pas de panique : pour les scientifiques, la baisse
de fertilité est une affaire un peu compliquée, due paraît-il à une exposition
trop élevée aux perturbateurs endocriniens. Pour le gouvernement socialiste,
c’est une hyper-sensibilité aux influences néfastes de la finance internationale
et à ses conséquences politico-sociales.
De sérieux coups de barre à gauche pourraient réduire
l’effet néfaste de ces perturbateurs. A nous de les donner sans attendre.
A gauche ! Toutes !
Jean-Marie Philibert.
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