les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mercredi 12 décembre 2012

deux informations valent mieux qu'une



Quand deux informations se rencontrent… la lumière peut jaillir…
Dans la presse de ce début du mois de décembre, une presse tristounette, comme l’hiver qui approche, comme la crise qui s’accroche, deux nouvelles attirent mon attention qui a priori sont sans lien aucun, mais que je ne peux m’empêcher de lier dans mon esprit sans doute mal intentionné et avide de sortir de l’apathie ambiante. On ne se refait pas.
La première.
De quoi c’est qu’il s’agit, comme on dirait à l’Académie Française ? Il y en a une qui est incontournable, elle a fait et elle fait la une des journaux télévisés, tous les commentateurs se répandent en propos convenus pour faire avaler la pilule, parce qu’elle est amère, surtout pour les travailleurs de Florange : il s’agit bien sûr de l’accord conclu par Mittal et le gouvernement  concernant l’avenir du site lorrain. Accord secret, puis plus secret du tout, qui sauve les emplois sans les sauver tout en les sauvant sans sauver ceux des sous-traitants, qui met en jeu des sommes astronomiques auxquelles beaucoup ne croient pas.  Accord qui surtout permet d’enterrer la perspective de nationalisation, un gros mot qui avait été lâché par inadvertance, qui aurait fait beaucoup de peine à Mittal, à Mme Parisot et à tous ceux qui misent leur argent sur la mort de notre industrie et qui a fait trembler de peur le Président de la République, son premier ministre et la cohorte de béni-oui-oui (laïques et socialistes sans doute) qui les entourent.
La deuxième.
La deuxième information est d’ordre scientifique : « Chute spectaculaire de la qualité du sperme », titre sur toute une page un grand quotidien du soir qui n’est pas réputé pour faire dans la gaudriole. S’ils le disent, c’est du sérieux « une vaste étude française montre que la concentration en spermatozoïdes a baissé d’un tiers entre 1989 et 2005. Et si vous voulez plus de détails « la concentration moyenne de spermatozoïdes était de 73.6 millions par millilitre de sperme. En 2005, elle était de 49.9 millions/ml… » Et parmi les explications proposées, le quotidien mentionne les effets du bisphénol A et des phtalates…
Penauds et timorés devant la vraie vie.
Et je me dis, à voir l’incapacité du gouvernement, de sa majorité à mener une politique porteuse d’avenir, à les voir reculer devant le premier obstacle qui se présente, à les voir oublier  les petites promesses qu’ils ont faites, à les voir englués dans des politiques d’austérité, à les entendre se replier sur eux-mêmes chaque fois qu’il faut affronter un adversaire, à les sentir dans  l’impuissance de changer quoi que ce soit, à les imaginer  penauds et timorés face à la vraie vie,  je me dis… je me dis… qu’ils ont abusé du  bisphénol A et des phtalates et que leur sperme en a pris un coup sur la casaque.
Certes avant la réalisation de la chose,  tous les espoirs sont permis, le lyrisme des discours ne recule devant aucune formule séduisante. Vous allez voir ce que vous allez voir !  Encore qu’ il ne faut pas être grand clerc pour s’apercevoir que la vigueur des mots  risque de ne pas être la vigueur des choses  et que Matamore n’est pas Don Juan.  Mais le plus souvent la débandade reste secrète  ou camouflée : c’est la faute aux autres, à la conjoncture, à la nécessaire adaptation d’une économie dépassée au code du travail qui est bien trop rigide. C’est la crise de l’euro, c’est Merkel qui est méchante. Là, dans le cas de Florange, le flop, le cafouillage, la catastrophe se produisent en direct. Et ils se plantent et le monde du travail avec eux.
A gauche ! Toutes !
Mais pas de panique : pour les scientifiques, la baisse de fertilité est une affaire un peu compliquée, due paraît-il à une exposition trop élevée aux perturbateurs endocriniens. Pour le gouvernement socialiste, c’est une hyper-sensibilité aux influences néfastes de la finance internationale et à ses conséquences politico-sociales.
De sérieux coups de barre à gauche pourraient réduire l’effet néfaste de ces perturbateurs. A nous de les donner sans attendre.
A gauche ! Toutes !
Jean-Marie Philibert.

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