les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mercredi 27 février 2013

le retour


Il revient…
La droite bruisse de mille rumeurs. Après le KO debout de la présidentielle, après l’affrontement des deux sous-chefs et des deux faux frères, heureusement qu’il y a eu « le mariage pour tous » pour se refaire un semblant d’unité sur le dos d’une homophobie congénitale. Mais l’incertitude demeure, l’inquiétude est palpable, le vide de ses initiatives est sidéral. Heureusement que la politique d’austérité du capitaine de pédalo lui permet de dire que ce n’était pas pire avant. Mais les fastes du bling-bling, les folles aventures du Fouquet’s, les tripatouillages avec la mère Bettencourt ne sont plus d’actualité. La droite souffre donc et s’interroge : ah ! s’IL revenait. Vite  ! Vite ! Vite ! 2017 !
Ces derniers temps les troupes de droite se sont organisées pour faire monter la pression et chercher à construire les conditions d’un retour gagnant.
Et revoilà à la manœuvre des visages connus, et déjà presque oubliés,  Hortefouille, Juppé, la mère Morano, Copé, Guéant. Même François Fillon  qui en a plus que bavé avec lui fait semblant de le regretter.
Nous sommes en mesure de révéler le plan d’ensemble élaboré chez ces grands stratèges.

Première étape de la reconquête : se faire désirer,  jouer à celui qui n’en a plus rien à cirer d’être président, donner le sentiment que faire des conférences très lucratives aux quatre coins de la planète fait tout votre bonheur, montrer ostensiblement qu’on a vraiment changé de vie et que l’on est heureux et plein de tunes et surtout ne pas se montrer, ne pas parler, ne pas hanter les petites lucarnes. C’est bien connu, l’amour naît de l’absence ! Créer un grand vide, susciter une grande frustration chez vos partisans et de grandes douleurs. Paraît-il que Mach souffre, que Calvet ne va pas bien, que Pujol est en plein délire, que Sanchez-Schmit pleure tous les jours. Alduy, lui, de désespoir sans doute, est parti à la recherche d’une nouvelle casquette. L’UMP locale est tellement triste qu’ils n’ont même plus l’énergie de s’engueuler.

Deuxième étape pratiquement concomitante de la première: s’organiser, répartir ses troupes aux endroits stratégiques, mettre des hommes de confiance aux postes clefs, leur promettre tout et n’importe quoi et leur laisser le moins d’oxygène possible pour ne pas  leur permettre de prendre trop de place et de s’émanciper. Si d’aventure ils essayaient de vous faire de l’ombre, leur couper immédiatement  l’herbe sous les pieds , leur savonner la planche et les amener à se déchirer, pour apparaître comme le seul recours possible, le sauveur prêt à se sacrifier une nouvelle fois. On a déjà une petite idée de ce que ça peut donner avec la guéguerre Copé-Fillon.

Troisième étape : (elle a déjà commencé), travailler à la réhabilitation de votre héritage. Cette tâche ne vous incombe pas personnellement. Vous ne seriez pas crédible.  Faites intervenir vos fidèles serviteurs et tous les journalistes bien pensants qui sont légion à adorer cette tambouille. Vous êtes parti avec des casseroles aux fesses grosses comme des lessiveuses, mais le temps peut les faire disparaître surtout si l’on trouve  dans votre entourage  des incapables qui vous ont mal conseillé. Bien sûr il faudra rappeler que vous avez, à de multiples reprises, sauvé le monde, qu’avec vous la Merkel était moins dure qu’avec Hollande, et surtout, surtout, que c’était moins pire que maintenant.

Quatrième étape donc : utiliser au max la politique menée par le gouvernement actuel.  J’ose à peine écrire que le Hollande de début 2013 est votre meilleur allié. J’ose et  je l’écris parce que je pense malheureusement que c’est vrai. Comme vous il n’a d’yeux que pour les patrons, comme vous il adore l’austérité surtout pour les autres, comme vous il est impuissant devant les contraintes des marchés. Comme vous il pratique avant tout la vaselino-thérapie.  Comme vous il oublie que des millions de Français souffrent et aspirent à de vrais changements.  En cherchant à apparaître plus réaliste, plus pragmatique, plus efficace, plus volontaire que lui, vous pourrez sans doute donner l’image de celui qui peut une nouvelle fois tout changer sans rien changer : cela s’appelle l’alternance et fait depuis quelques lustres notre malheur. 

Tout cela ne me fait pas trop sourire. A quand une petite perturbation ?  Un trouble sérieux ? Un bouleversement  sans compromis ? Un renversement intempestif ? Un grand « cop d’escoumbre » ?
Il faut pousser, pousser, pousser, camarades.
Jean-Marie PHILIBERT.

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