les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 19 février 2013

lettre à Manuel Valls


Lettre à Monsieur Manuel Valls…..



Cher Camarade et cher Ministre ou cher Camarade-Ministre ( Comme tu veux)

Je te demande de bien vouloir excuser ma prétention de parler en même temps au camarade et au ministre et même de placer le camarade avant le ministre. Par instinct je préfère les camarades aux ministres ; quand les camarades deviennent ministres ils ont tendance à oublier ce qu’ils ont été, je pense qu’il est utile de le leur rappeler. Voilà pour les préambules

Tu ne connais pas bien ton ministère.
Mon camarade donc, le ministre que tu es  aussi a fait une belle boulette, la semaine dernière, une  boulette qui montrait au vu et au su  de tout le monde que tu ne connaissais pas bien ton ministère, que tu ne savais pas ce qu’il s’y faisait depuis des dizaines d’années. Une boulette qui si elle avait un peu de jugeote aurait pou te valoir une déculottée de la part de l’opposition. (j’ai comme le sentiment qu’elle te  ménage un peu ) . Une boulette qui a dû bien faire rire dans les services, en particulier dans les services  de renseignements.
Tu leur as demandé à grands renforts de relais médiatiques ( ils s’y sont tous mis, journaux, radio, télé, sont-ils aux ordres pour relayer sans sourciller tes boulettes ), tu leur as demandé de « faire une analyse fine … des mouvements sociaux… » Parce que  tu as peur d’une implosion ou d’une explosion .
Mais qu’ont-ils fait pendant des lustres et des lustres, que font-ils chaque jour, que  regarder les manifestants qui passent, les compter ( mal), écouter aux portes et ailleurs et rapporter aux ministres et aux préfets le moindre petit soubresaut  dans les entreprises, les syndicats, les associations. Tout ce qui bouge les intéresse. Ils ne le font pas toujours avec la discrétion souhaitable, il leur arrive d’être lourds et ridicules.
Le ridicule et la provocation.
Parce que tu veux que je te dise , les salariés, les chômeurs actuels ou futurs, les syndicalistes, les précaires, les jeunes et les vieux qui manifestent, ça les gonfle un peu d’être pris pour des excités incontrôlables ou des délinquants quand ils défendent leur gagne pain. Le type d’annonce que tu fais ajoute au ridicule la provocation… et elle sera d’une inutilité absolue le jour où le peuple le voudra et tu n’y pourras rien.
Je sais que tu n’es pas complètement stupide, tu as compris qu’il y a comme un malaise dans la société. Tu l’as dit toi-même : «  La colère sociale avec les conséquences de la crise économique et financière, la précarité, le chômage, les plans de licenciements, elle est là, elle gronde depuis des années ».
Tu  ne dis pas que des bêtises, mais tu n’a pas compris que la colère sociale n’a pas besoin de garde chiourmes, que tous les soporifiques du monde ( fussent-ils socialistes n’y pourront rien), que tous les faux fuyants, les leurres sociétaux lancés dans le paysage ne changeront rien au sentiment de gâchis, d’impuissance et de révolte lisible chaque jour dans le corps social. Pas besoin de SDIG, de RG,  de policiers super compétents, de services super équipés, de patins et de coufins pour savoir que l’étincelle n’est pas loin … qui risque de faire boum.

Camarade, sors du ministère, écoute la rumeur du peuple qui monte… et arrête de dire des bêtises.

Jean-Marie PHILIBERT.         a

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