Lettre à Monsieur Manuel Valls…..
Cher Camarade et cher Ministre ou cher Camarade-Ministre (
Comme tu veux)
Je te demande de bien vouloir excuser ma prétention de
parler en même temps au camarade et au ministre et même de placer le camarade
avant le ministre. Par instinct je préfère les camarades aux ministres ;
quand les camarades deviennent ministres ils ont tendance à oublier ce qu’ils
ont été, je pense qu’il est utile de le leur rappeler. Voilà pour les
préambules
Tu ne connais pas bien ton ministère.
Mon camarade donc, le ministre que tu es aussi a fait une belle boulette, la semaine
dernière, une boulette qui montrait au
vu et au su de tout le monde que tu ne
connaissais pas bien ton ministère, que tu ne savais pas ce qu’il s’y faisait
depuis des dizaines d’années. Une boulette qui si elle avait un peu de jugeote
aurait pou te valoir une déculottée de la part de l’opposition. (j’ai comme le
sentiment qu’elle te ménage un peu ) .
Une boulette qui a dû bien faire rire dans les services, en particulier dans
les services de renseignements.
Tu leur as demandé à grands renforts de relais médiatiques (
ils s’y sont tous mis, journaux, radio, télé, sont-ils aux ordres pour relayer
sans sourciller tes boulettes ), tu leur as demandé de « faire une analyse
fine … des mouvements sociaux… » Parce que tu as peur d’une implosion ou d’une
explosion .
Mais qu’ont-ils fait pendant des lustres et des lustres, que
font-ils chaque jour, que regarder les
manifestants qui passent, les compter ( mal), écouter aux portes et ailleurs et
rapporter aux ministres et aux préfets le moindre petit soubresaut dans les entreprises, les syndicats, les
associations. Tout ce qui bouge les intéresse. Ils ne le font pas toujours avec
la discrétion souhaitable, il leur arrive d’être lourds et ridicules.
Le ridicule et la provocation.
Parce que tu veux que je te dise , les salariés, les
chômeurs actuels ou futurs, les syndicalistes, les précaires, les jeunes et les
vieux qui manifestent, ça les gonfle un peu d’être pris pour des excités
incontrôlables ou des délinquants quand ils défendent leur gagne pain. Le type
d’annonce que tu fais ajoute au ridicule la provocation… et elle sera d’une
inutilité absolue le jour où le peuple le voudra et tu n’y pourras rien.
Je sais que tu n’es pas complètement stupide, tu as compris
qu’il y a comme un malaise dans la société. Tu l’as dit toi-même : «
La colère sociale avec les conséquences de la crise économique et financière,
la précarité, le chômage, les plans de licenciements, elle est là, elle gronde
depuis des années ».
Tu ne dis pas que des
bêtises, mais tu n’a pas compris que la colère sociale n’a pas besoin de garde
chiourmes, que tous les soporifiques du monde ( fussent-ils socialistes n’y
pourront rien), que tous les faux fuyants, les leurres sociétaux lancés dans le
paysage ne changeront rien au sentiment de gâchis, d’impuissance et de révolte
lisible chaque jour dans le corps social. Pas besoin de SDIG, de RG, de policiers super compétents, de services
super équipés, de patins et de coufins pour savoir que l’étincelle n’est pas
loin … qui risque de faire boum.
Camarade, sors du ministère, écoute la rumeur du peuple qui monte…
et arrête de dire des bêtises.
Jean-Marie PHILIBERT. a
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