les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 12 mars 2013

le doute ?



Le doute ?
« Le Président Hollande à l’heure du doute … Hollande le grand doute…. » Ce sont les titres d’un grand quotidien du soir,  le week-end dernier. Est-on véritablement, ici, dans le doute ? N’y aurait-il pas, comme souvent dans la presse bien-pensante, une petite tromperie sur la marchandise ? Comme, par exemple, le souci de faire passer la politique d’austérité avec la confiture du doute.
On dit de quelqu’un  qu’il doute quand il a du mal à mettre en œuvre une décision, quand il ne sait pas, ou ne sait plus, quelle est la bonne option à choisir, quand ses faits et gestes sont empreints d’incertitudes et d’atermoiements, quand il n’hésite pas à confier son désarroi, quand il cherche à prendre conseil, à écouter ce que les autres pensent et disent pour tenter de se construire une opinion plus solide et un jugement plus sûr.  Rien de tout cela ne correspond à Hollande. Il dit qu’on n’a pas le choix et qu’on doit faire comme il dit. Il faut se méfier des allures par trop patelines…
De la pure rhétorique.
Le doute, c’est comme les grandes tirades sur la dette ou sur  les déficits publics, c’est comme notre attachement  à un euro qui ne doit pas couler,  c’est de la pure rhétorique  pour tenter de rendre l’inacceptable acceptable, pour essayer de cacher un modèle social qui s’escagasse, pour protéger des marchés financiers dont on a fait notre puissance tutélaire.
Parce que dans ces domaines là nous sommes à des années-lumière du moindre doute : faut-il augmenter les salaires pour réactiver une économie complètement raplapla ? Aucun doute : non ! Faut-il élargir, renforcer les droits de travailleurs dans les entreprises en particulier pour lutter contre les licenciements boursiers ? Vous n’y pensez pas. Faut-il augmenter les prestations sociales ? C’est tout le contraire, il faut les taxer. Faut-il améliorer l’assurance-maladie ? Impossible, on vit déjà trop vieux. Faut-il augmenter les retraites, comme le prévoit la loi, du montant de l’inflation ? Mais vous croyez au Père Noël. Faut-il mettre en œuvre une vraie justice fiscale où chacun paierait en proportion de ce qu’il gagne et possède ? C’est doublement impossible parce que les possédants n’y survivraient pas et les pauvres le seraient toujours. ON DOIT  FAIRE COMME IL DIT… SANS AUCUN DOUTE !
Une allergie congénitale.
La rencontre fréquente d’élus, lors d’une carrière syndicale bien remplie, m’a toujours confronté à cette allergie congénitale des responsables socialistes à affronter le moindre doute, comme s’ils allaient y perdre toute crédibilité et tout pouvoir. Ils se doivent de donner le sentiment que ce qu’ils disent ne peut être que de l’ordre de la certitude. N’est-ce pas le meilleur moyen, pour imposer à ceux qui n’ont pas le pouvoir, de se soumettre à des impératifs qui les dépasseraient ? Et de ne rien changer au désordre dominant et à leur parcelle de gloriole.
Nos doutes à nous.
Les seuls doutes qui les inquiètent ne sont pas leurs doutes à eux, mais nos doutes qui peuvent naître, croître et proliférer dans les urnes, dans les rues, dans les usines, dans les services.  Les doutes de la mobilisation sociale, sur des choix économiques et sociaux trompeurs, sur des politiques qui tournent le dos à toutes formes d’espérances.
Ces doutes sont dans nos têtes et ils concernent directement la capacité que nous leur octroyons à mettre en marche une vraie politique de transformation sociale.
A moins que les socialistes ne  comprennent qu’ils font fausse route : certains dans leur camp ont quelques doutes.
Jean-Marie PHILIBERT

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