De
l’audace…
La politique a cent visages,
que dis-je cent, mille et même beaucoup plus.
Dans notre microcosme local, elle peut avoir le visage de Nobody à la
recherche d’une gloire locale qui lui échappe inexorablement, elle a le visage
de Bécassine du Lac qui fait moins parler d’elle depuis qu’elle ne hante plus
les couloirs du palais Bourbon, elle a le visage ouvert à la dialectique du
Chevalier de Pollestres, elle a le visage du grand défenseur de la psychologie,
de la sociologie et de la géologie qu’est le seul député UMP des P.O. encore en lice, elle a enfin le
visage toujours en mouvement ( comme le corps d’ailleurs) de la grande Diva de l’agglo,
toujours à la recherche d’un destin qui ne soit pas que local. Voilà, la droite
est servie ; le pourboire n’est pas compris !
Consternant.
Mais à suivre l’actualité de
près, je me dis que de l’autre côté, au
parti socialiste local, je pourrais aussi porter mes humeurs : le jeu de
massacre catalano-catalan a commencé, il
ne me semble pas rehausser le débat dans les hauteurs les plus éthérées
de la stratosphère politique. Là c’est
le visage de la rivalité interne, du pousse-toi de là que je m’y mette, des
tripatouillages en tous genres, de l’hypertrophie des egos que nous
pouvons contempler dans la course à l’investiture pour les prochaines
municipales de Perpignan. Très-très loin des préoccupations des perpignanais,
accablés pour un grand nombre d’entre eux par la précarité, le chômage, les
fins de mois difficiles, à des années-lumière des manœuvres d’appareil de
quelques potentats locaux plus préoccupés par la survie de leurs prébendes que
par le souci de dresser des perspectives de changement. Veulent-ils vraiment
que cela change, d’ailleurs ? Si c’était le cas, ils enfourcheraient autre
chose que la machine à perdre. Un visage de la politique consternant.
Que le citoyen de base soit un peu déboussolé,
qu’il se laisse abuser par les discours simplistes du FN, qu’il se soit fait un
adepte forcené du clientélisme pour tirer les marrons du feu … (et trouver un
petit emploi modeste pour ses enfants à la mairie, comme me l’avoue mon
voisin)…, faut-il s’en étonner ?
Qu’ont changé les trois
députés socialistes que nous avons élus, il n’y a pas un an ? Ils ont
voté d’un seul cœur le texte de l’ANI
qui représente sur le plan du code du travail un recul historique (
benis-oui-oui de l’Elysée, vous dites ?). Cela signifiera aussi des reculs
sociaux majeurs, n’en déplaise aux organisations syndicales signataires, et
pour que personne ne se trompe, citons-les CFDT, CGC et CFTC. Tout le monde
est-il servi ?
Parler clair
Il est plus que temps de
parler clair si l’on veut donner à la politique un visage attractif, si l’on
veut que le changement soit autre chose qu’un ornement des discours électoraux,
mais une action collective dans laquelle tous ceux qui aspirent à une vie plus
juste se reconnaissent. Si l’on veut que la notion de progrès ne passe pas aux
oubliettes de l’histoire pour le plus grand bonheur des réactionnaires de tous
poils auxquels le pouvoir socialiste en
l’espace de quelques mois a offert un boulevard. Parler clair, c’est dire comme
le Front de gauche qu’il faut en finir avec une cinquième république qui réduit
la démocratie à la portion congrue, qui corsette la société dans une alternance
qui n’a rien de rien d’une véritable alternative, qui fait du peuple le
spectateur aigri des turpitudes d’arrivistes sans morale, sans foi et sans loi.
Cela suppose que l’on n’attende pas sagement que la Madame Merkel, que les
marchés financiers, que l’Europe, que le CAC 40, et tutti quanti aient levé
leur veto à tout changement politique… et que le capitaine de pédalo se soit
réveillé de sa torpeur (feinte ?).
Cela impose que le peuple
bouge, marche, manifeste et se manifeste. C’est l’appel du 5 Mai à l’initiative
du Front de gauche : il nous appartient à tous, à tous, individus et
organisations progressistes, qu’il soit le plus entendu possible. La situation
impose l’audace, même s’il faut bousculer les habitudes. La situation impose de
bousculer l’esprit de boutique qui
enferme chacun dans son pré carré et qui ferait de la prudence la vertu
cardinale.
Ces visages nouveaux de la
politique à construire, donnons leur rendez-vous dans la rue le 5 Mai. Les
absents, c’est sûr, auront tort !
Jean-Marie PHILIBERT.
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