les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

vendredi 11 octobre 2013

plombée ?



« Plomber et déplomber »
Il est fréquent d’entendre un constat qui a sans doute un fond de vérité : il est fait le plus souvent par des gens qui le déplorent et qui le vivent comme une dérive néfaste pour tous ceux qui aspirent à une société plus progressiste.  La société française glisse progressivement mais sûrement de plus en plus à droite ; le phénomène n’est pas absolument nouveau, mais les indices tendent à se multiplier. Et les victoires électorales du parti socialiste (ils dirigent le plus grand nombre de départements, la quasi-totalité des régions, ils sont majoritaires au Parlement, le chef de l’état appartient à ce parti) semblent être sans effet sur cette évolution.
Des signes concordants.
Les signes sont concordants : l’extrême-droite, certes avec l’aide de média complaisants,  ne cesse de croître et de proliférer, le racisme ambiant dont elle se nourrit n’est pas en voie de se calmer, la droite classique n’hésite plus à montrer son attirance pour le discours du FN et pourrait donner le sentiment qu’elle prépare les esprits à des rapprochements impensables il y a quelques années, un ministre de l’intérieur socialiste tient à l’égard des sans-papiers  et  des roms des discours caricaturaux qui visent l’exclusion de l’étranger et qui plaisent à droite.
Ce qui peut se lire en France en ce moment sur le drame de Lampedusa  qui a fait des centaines de morts et de disparus parmi les Africains qui tentaient de passer en Europe clandestinement est à l’opposé de ce qu’exprime l’Italie, ici des discours techniques sur les moyens d’arrêter ces immigrations sauvages, là-bas  une société bouleversée par l’ampleur du drame.

Aux abonnés absents.
Et la gauche alors : elle est où ? Aux abonnés absents ? Les valeurs qu’elle est censée promouvoir paraissent souvent bien empoussiérées ? Les promesses faites par le parti socialiste au moment des élections ont sombré corps et biens. La remise en cause des injustices, l’enrichissement de la démocratie, la promotion des droits sociaux, le renforcement des protections sociales passées à la moulinette, l’éventualité de changements sociaux progressistes sont des vestiges d’aspirations de gauche qui ne seraient plus au goût du jour. Ce qui n’empêche pas  les stratèges du PS quand ils en ont besoin, au beau milieu de leurs discours, d’utiliser  la référence à la gauche, en pensant que le mot suffit à remplacer la chose, et qu’une belle incantation lyrique les exonèrera de tout geste significatif, visant à s’attaquer aux difficultés réelles des Français.
Le PS aurait-il « plombé » la gauche ? Je le crains, je le subodore … et ce n’est pas la première fois. Et ce « plombage » leur va si bien pour imposer leurs orientations faites de beaucoup de renoncements, pour donner l’impression qu’ils font ce qu’ils peuvent, mais qu’ils peuvent si peu. Les contraintes économiques, financières, internationales, européennes ne sont pas de gauche, elles !
Un bien commun.
Parce que la gauche est le bien commun de tous ceux qui se reconnaissent dans ses valeurs, nous avons toutes les raisons pour ne pas laisser faire. D’autant que ces valeurs de gauche sont bien vivantes, contrairement à ce que tous les manipulateurs d’opinions, à tous les spécialistes de communication, tentent de nous faire croire,  dans les têtes, dans les comportements, dans les cœurs. Elles sont en lien avec de grands moments de notre histoire, elles participent des valeurs culturelles qui nous fondent, elles sont constitutives de notre identité profonde et traversent notre société.
Au moment où se préparent les élections municipales, nous avons à assumer cet héritage (nous sommes les seuls, à gauche, à pouvoir le faire avec une certaine efficacité) et à ne pas laisser détruire un peu plus encore ce qui peut constituer un bon tremplin pour relancer notre marche en avant. Le progrès, camarades !  C’est l’affaire du plus grand nombre. L’enfermement dans un carré d’irréductibles me paraît illusoire, même si intellectuellement il a sa cohérence.
Il serait naïf de croire que, seul, le Front de gauche pourra être l’artisan de ce changement profond qui suppose une renaissance de l’espoir à gauche : il y faudra le maximum d’unité avec tous ceux qui n’ont pas renoncé à changer, il y en a dans toutes les composantes de la gauche (y compris chez certains qui se réclament du P.S.). Il y faudra le maximum d’ambition et de clarté sur les objectifs pour éviter les errements cités plus haut. Il y faudra une démarche largement démocratique qui associe les citoyens aux choix et à leur mise en œuvre.
C’est à ce prix que l’on « déplombera » la gauche ! Il y a comme une urgence. La preuve par Brignoles.
Jean-Marie PHILIBERT.

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