les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 1 octobre 2013

que faire ?



Le défi syndical : reconquérir le social !
Les moments de tension sociale, là où sont en jeu des conflits majeurs qui renvoient aux valeurs qui fondent notre société, et le conflit des retraites en fait partie, sont des moments privilégiés pour faire l’expérience de l’action syndicale. On vit une leçon de choses « sociale » dont on va tirer les enseignements qui correspondront à nos attentes, à nos ambitions pour la société qui est la nôtre, en prenant conscience à la fois de la complexité des problèmes, de la diversité des réponses possibles, de l’extrême variété des opinions et du caractère limité des choix qui s’offrent à nous.
Diversité
La diversité du syndicalisme français nous offre toutes ces palettes de réactions, palettes très diverses  qui, de conflit en conflit, font les beaux jours du patronat et du gouvernement : ils ont comme premier souci dans la majorité des conflits de tout faire pour que le front syndical soit le moins uni possible parce qu’ils connaissent la chanson « El pueblo unido… ». Elle ne leur plaît pas du tout !
Et chaque organisation syndicale prend souvent aussi soin de préserver les couleurs de sa palette en montrant que l’on n’est pas tout à fait comme les autres. Ça  permet rarement de gagner, mais on  préserve son fonds de commerce. Et de plus, de brillants esprits n’arrêtent pas de répéter que l’éclatement du syndicalisme en de multiples chapelles serait un gage de démocratie. Qu’ils confondent ainsi et toujours avec autant de persévérance le syndical et le politique n’étonne pas grand monde. Les seuls à en pâtir ce sont les travailleurs eux-mêmes qui mesurent chaque jour la difficulté à agir efficacement quand on n’est pas unis. 
Que faire ?
Face à des politiques qui détruisent notre droit social, au plan national comme européen et même au-delà, qui remettent au cause des pans entiers de notre histoire sociale, qui n’hésitent pas à tenter de mettre des peuples à genoux, aujourd’hui en Grèce, demain ailleurs, parce que la Banque Européenne, le FMI et la Commission européenne  le demandent, qui laissent les jeunesses du monde en déshérence sur le marché de l’emploi tout en imposant aux plus âgés de travailler de plus en plus tard, que faire ?
Que dire ? Se lamenter ? Aller à la pêche ?  Enfiler des perles ?  Se diviser un peu plus encore ? Laisser faire ceux qui savent ? Ou tout simplement agir de façon opiniâtre, agir sans concession avec le plus grand nombre possible en posant clairement les enjeux et en donnant à la démocratie syndicale et sociale toute sa place. Y a-t-il une autre voie pour mettre chacun face à ses responsabilités ? Les travailleurs savent d’expérience que le « tous ensemble » aura plus de chance que le « chacun pour soi »  pour nous permettre de partir à la reconquête de ce social qui aujourd’hui fait cruellement défaut.
Le choix
Mais cette démarche-là impose des choix entre différents niveaux d’exigences ; bien sûr l’action syndicale n’est jamais le domaine du tout ou rien, ce serait plutôt le lieu de la bataille pied à pied où chaque pas en avant compte et où il ne faut rien lâcher. Le conflit des retraites en est l’illustration manifeste ; il y a ceux qui se disent que le pire a été évité et qui restent à la maison, on les appellera les syndicats du moindre effort et du peu de conscience, il y a ceux  qui veulent poursuivre la lutte dans des conditions difficiles avec l’ambition de l’unité, appelons-les les syndicats FAUTQUECACHANGE.
La leçon de choses.
Une leçon de choses, vous dis-je !  A nous de faire le tri, à nous de rappeler que les reculs d’aujourd’hui préparent les abandons de demain, que pour nous, nos enfants on ne peut sous aucun prétexte abandonner des conquêtes sociales essentielles. En tentant de faire passer une réforme soi-disant light, le parti socialiste trompe son monde, François Hollande se moque de ceux qui l’ont élu : ils inventent le progrès à reculons. Le défi syndical est sur le terrain des retraites, comme sur l’ensemble de la politique sociale de tout faire pour  stopper ces dérives avec toutes les forces disponibles, le Front de Gauche en fait partie, NATURELLEMENT !
 Il n’y a pas d’alternative si l’on a pour ambition de travailler à la transformation de la société, ce qui est, je crois, la finalité d’un syndicalisme véritable et responsable. Une leçon de choses, vous dis-je ! L’avenir du syndicalisme, comme du social,  est entre nos mains.
Jean-Marie PHILIBERT

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire