les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mercredi 23 avril 2014

farandole et carmagnole



Farandole et carmagnole.
Il n’y a pas qu’à Mediapart qu’ils savent des choses, il n’y a pas que la NSA qui a de grandes oreilles pour tout écouter, nous aussi au TC nous écoutons et nous entendons et nous sommes en mesure de faire des révélations époustouflantes sur ce qui se dit dans les plus hautes sphères du pouvoir, pas nécessairement dans les réunions officielles où les propos sont le plus souvent convenus et adaptés à une vérité officielle, supportable et acceptable par le plus grand nombre, mais dans les coulisses, dans les couloirs, dans les antichambres, là où parler clair et cru entre initiés est la règle.
Un témoignage du petit personnel.
Voici ce que des témoins (il faut toujours se méfier du petit personnel) nous ont assuré avoir entendu. Imaginez la scène, nous sommes dans le Palais de l’Elysée, il y a là plusieurs ministres encostumés et propres sur eux qui font les cent pas dans le long couloir menant au salon Murat où se tient régulièrement le conseil des ministres et dont la porte est fermée. Arrive  le premier d’entre eux, d’un pas ferme et assuré, un certain Manuel, il bombe le torse, fait la gueule comme d’habitude. Il est fier, il doit annoncer la mise en œuvre du contrat de confiance. Il piaffe d’impatience devant la porte fermée, il salue à peine ses petits copains ministres. Il s’adresse à la cantonade :
« -Où est François ? Encore en retard ! Je n’ai pas vu son scooter dans la cour !  Avec moi, ça ne sera pas comme avec Ayrault, je vais le secouer. Le club des endormis, c’est terminé ! Au turbin, et vite !
Vite, des mesures fortes.
-Oh ! Oui tu as raison, Manu, comme tu l’as si bien dit, le peuple est inquiet, il l’a dit aux municipales. Il faut faire vite, il faut des mesures fortes, il faut trouver de l’argent pour faire plaisir à l’Europe, aux patrons, à la finance ; ça suffit de vivre au-dessus de ses moyens… (C’est un obscur ministre qui répond à manuel),
-Avec moi, ils ne seront pas déçus. On ne peut pas continuer comme ça. Gattaz l’a bien dit, le SMIC est beaucoup trop élevé, les retraités n’arrêtent pas de se gaver, les chômeurs veulent continuer à être payés à ne rien faire, les salariés veulent gagner toujours plus et travailler toujours moins, les précaires ne veulent plus l’être, les fonctionnaires croient qu’on va encore les supporter longtemps. Mais dans quel pays vivons-nous ? »
Et tous de reprendre en chœur « dans quel pays vivons-nous ? »
Et le Manu de poursuivre :
Le Waterloo des droits sociaux.
« Ecoutez, il faut un choc violent. Ils croient  qu’ils sont encore dans le monde des bisounours, que l’état va continuer à les cajoler, les dorloter. Ils croient que le PS est à gauche. Ils croient au Père Noël toute l’année et à tous les âges. Profitons de nos amis syndicalistes ramollos (vous voyez de qui il s’agit). Faisons leur avaler toutes les couleuvres d’un coup : non seulement on ne va rien leur donner pendant des mois et des mois, les retraites ne seront pas augmentées, les salaires non plus, les allocations multiples et variées seront rognées, supprimées, les médicaments, les soins médicaux seront de moins en moins remboursés… Le Waterloo des droits sociaux, mais l’acmé des marché financiers (je parle bien n’est-ce-pas ?) ! Ils seront sans protection, tout nus. Et puis nous sommes socialistes quand même : quel meilleur signe d’égalité entre les citoyens que de les mettre tous à poil, plus de différences sociales…
-A poil ! Tout le monde à poil ! Les grands, les petits… »
Et tous les ministres nouveaux et anciens de fredonner cet air connu, les plus téméraires  esquissent les pas d’une farandole dans les couloirs du palais de la République autour d’un Manu, raide comme un piquet et plus matador que jamais…
« Euh ! Les enfants, qu’est-ce qu’il vous arrive ? Coucou, je suis là ! » C’est François Hollande qui arrive pour se mêler timidement  à la farandole.
Les témoins oculaires de la scène, qui dans ces lieux de pouvoir en ont vu de toutes les couleurs,  n’en croient pas leurs yeux et leurs oreilles. Ils décident de tout raconter.
A  cette farandole ministérielle, opposons notre carmagnole à nous, cette farandole des révolutionnaires qui en a fait trembler plus d’un.
Jean-Marie Philibert.

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