les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mercredi 9 avril 2014

faire le ménage



Faire le ménage !
Rappel des épisodes précédents : nous avons laissé la gauche sur le bord d’une route où elle venait d’être victime d’un double accident qui l’avait laissée mal en point. Les secours étaient à son chevet…
Les choses vont-elles mieux ?  La situation est confuse autour d’elle. Les chocs ont été rudes et elle a du mal à se remettre. Elle a été admise à l’hôpital et elle risque d’y rester un bon bout de temps. Cela ne semble pas émouvoir les membres éminents du parti socialiste qui la mettaient à toutes les sauces quand elle allait bien et qui là en quelques jours semblent totalement l’oublier.
Elle pense.
Elle est malheureuse, la gauche, et elle fait une des rares choses que l’on est capable de faire sur un lit d’hôpital : elle pense.
« Ils sont pas gênés quand même, ils m’ont mis dans la panade, ils se sont servis de moi de façon éhontée, ils étaient tous de gauche, ils n’avaient que ce mot à la bouche. La réforme des retraites, on peut pas faire mieux, c’est la gauche, le pacte de responsabilité, c’est la gauche. Tu parles ! J’ai mal partout et quand je pense à ça, j’ai encore plus mal. Ce qui ne cessera pas de me surprendre, c’est qu’ils ont trouvé des gens pour le croire et le répéter. Mais perdre ainsi la boussole : croire qu’en réduisant les cotisations patronales pour les allocations familiales, on va contraindre les patrons à créer des emplois, croire qu’en réduisant les droits des chômeurs, on va lutter contre le chômage, croire qu’en supprimant des remboursements de la sécurité sociale, on va mieux se soigner,  croire qu’en rognant sur les moyens des hôpitaux, on peut leur permettre d’être plus efficaces… Tiens cela fait demi-heure que j’‘ai sonné pour appeler l’infirmière et j’attends toujours. C’est sans doute parce qu’il y a pléthore de personnels. Ces gens-là ne connaissent pas la vraie vie, ou plutôt ils s’en foutent de la vraie vie. Ne compte que leur pouvoir, pas ce qu’ils en font. De toute façon ils n’en font que ce qui est capable de le leur préserver le plus longtemps possible…
La preuve :
On a la preuve sous les yeux : l’électorat de gauche, mon électorat, n’était pas content et il l’a dit aux municipales, il a dit que ce n’était pas bien d’avoir dit qu’on allait s’attaquer à la finance et de faire le contraire, il a dit que ça ressemblait à une trahison. Et pan sur les doigts socialistes privés de pouvoirs municipaux dans de nombreuses villes ! Que croyez-vous qu’il arrivât ? Qu’Hollande, le grand lucide, le grand stratège, comprenne la leçon, et donne un coup de barre à gauche, un pédalo, ça va où on veut ! Eh bien non, il s’était caché pendant des mois derrière Ayrault, l’endormi, pour nous faire avaler les couleuvres ; là il va chercher celui qui pense qu’il suffit de faire la gueule pour faire croire que l’on est un dur de dur et que vous allez voir ce que vous allez voir et que même la droite l’apprécie. Donc à droite toute !
 Que la gauche soit mal en point, il s’en tamponne le coquillard et il n’est pas le seul. Aucun n’est venu me voir à l’hôpital ! Ils sont sans doute trop occupés à tout faire pour tenter de sauver leurs portefeuilles. Et le portefeuille on peut le mettre où on veut, à gauche, mais aussi à droite, c’est parfois plus sûr !
C’est pas malheureux : se nourrir de l’espoir et puis sans vergogne le trahir. Il va falloir faire un sacré ménage. Dès que je sors de là avec tous ceux qui savent encore que le progrès, la solidarité, la justice sociale sont des mots riches de sens, il faut se lancer dans la grande lessive… »
Ça peut commencer très vite dans la rue, le 12 Avril, aux Européennes en mai avec la vraie gauche. La seule.
Jean-Marie Philibert.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire