CUMULARDS !
Il y a des semaines où il faut vous creuser la tête pour
trouver un sujet gai ou triste pour faire passer votre humeur. L’actualité est
comme pétrifiée dans une morosité généralisée et comme vous n’avez pas envie de
rire de tout, vous cherchez une petite idée qui va vous permettre de dire ce
que vous avez sur le cœur sans désespérer le ban et l’arrière ban des lecteurs
du Travailleur Catalan. Ces dernières semaines, les résultats des municipales
ont plombé l’atmosphère et pourtant ils n’ont rien de surprenant : quand
vous semez l’austérité, vous récoltez des gamelles. Le PS en fait l’expérience,
mais plus grave, la gauche prend un coup sur la casaque et la gauche de la gauche
s’en tire clopin-clopant.
La bande de
rigolos ?
Mais la bande de rigolos au pouvoir a vraiment décidé de nous
dérider et ces derniers jours les annonces se sont succédé pour bien nous faire
comprendre qu’ils n’avaient pas compris le message, que les palais de la
république restent hors du monde et qu’on continue comme avant… en pire. Pour
cela on remplace le mou-mou Ayrault, par un semblant dur-dur, coqueluche de
l’opinion (pourquoi tu tousses ?), Valls, qui nous dit que le pacte de confiance, les 50 milliards ponctionnés dans le budget,
que les cadeaux au patronat, que le
rognage des droits sociaux, ça continue. Le comportement électoral dit le
contraire, mais le pouvoir semble autiste … et même parfois un peu téméraire ou
inconscient.
Et les occasions de sujets d’humeur prolifèrent !
Le
socialisme : un ornement du discours.
Faut-il une dose de naïveté peu commune à Hollande et à ceux
qui le conseillent pour choisir cette période pour aller rendre hommage à
Jaurès à Carmaux au moment où il tourne le dos à toute perspective
d’orientation, ne serait qu’homéopathiquement, socialiste de sa
politique ; dans cette démarche la sottise et la trahison font bon ménage.
Il s’est fait huer. Bien fait ! La
référence aux pères fondateurs du socialisme n’est là que pour faire passer la
pilule de tous les renoncements, le mot socialisme devient un simple ornement
de discours.
Mais quand on sait que l’homme des discours d’Hollande, un
certain Aquilino Morelle, préfèrent les pompes de luxe aux mots qui ont du
sens, quand on sait qu’on lui doit « je ne serai pas le président de la
finance » et qu’on voit la souplesse d’échine du président devant les
patrons et donc la finance, quand il donne des leçons de morale, pardon de
déontologie, et qu’il n’a pas hésité à fricoter avec les hautes sphères de
l’industrie pharmaceutique en tant que haut fonctionnaire du ministère de la
santé, on se dit qu’on aurait là un autre sujet de manifester une humeur
chagrine. IL s’est fait vider. Bien fait !
Gloser et
se gausser.
Et pour rester toujours dans le cadre de l’IGAS, entendez
l’Inspection générale des Affaires sociales, la presse s’est fait l’écho
(timide) de la promotion que vient d’y connaître Madame Voynet, l’ex-ministre
de l’écologie, l’ex-maire de Montreuil, elle vient d’y être nommée par la
volonté du même président qui n’oublie pas nécessairement tous ceux qui ont pu
lui rendre de petits services, surtout quand ils sont empreints
d’anticommunisme. Il y aurait là aussi à gloser et à se gausser. Et vivent les
économies budgétaires !
Comme il y aurait à faire du côté de l’actuelle ministre de
l’écologie, une certaine Ségolène Royal qui défraie la chronique, en
interdisant les décolletés dans son ministère, en imposant un huissier qui
précède ses pas pour qu’on se lève à son passage, en imposant le silence dans
les couloirs : son patronyme lui aurait-il fait oublier que depuis 1789 la
royauté et la société des privilèges qu’elle imposait ont été abolies.
Conclusion provisoire : ils les cumulent, en grand et en
petit. Ils font le bonheur des chroniqueurs en tous genres. Merci pour eux.
Mais ils oublient l’essentiel : le pays qui souffre, les
plus humbles qui trinquent, le monde qui travaille quand il le peut, ceux qui aspirent à changer le monde pour
plus de justice, de solidarité, de démocratie. Le 1° mai, le 15 mai, le 23 mai,
le 3 juin, tous ceux-là ont prévu de se
faire entendre. Ce n’est qu’un début. Et cela ne me fait pas rire. Ça me met en
joie !
Jean-Marie Philibert.
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