les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mercredi 16 avril 2014

le feuilleton 3ème épisode



Le feuilleton de la gauche
Rappel des épisodes précédents : après un double accident, deux dimanches consécutifs, la gauche qui souffre de multiples blessures est hospitalisée depuis plusieurs jours déjà. Elle souffre ; elle tente de comprendre ce qui a pu se passer, qui est responsable. Elle prend très vite conscience que ceux qui se prétendaient ses meilleurs amis (la bande à Hollande) l’ont laissé tomber. Même pas un coup de fil pour prendre de ses nouvelles. Elle est seule et tristounette dans sa chambre.
L’atmosphère lourde de l’hôpital commence à lui peser ; les bruits de la ville qui lui parviennent lui rappellent  que la vraie vie est ailleurs et il lui tarde d’y reprendre toute sa place. Le personnel de l’hôpital lui a dit qu’ils étaient nombreux dehors à être inquiets pour elle, à faire des vœux pour qu’elle recouvre sa santé, sa force, sa place, qu’ils ont même manifesté le 12 avril pour qu’elle guérisse le plus rapidement possible. Elle est faite d’espoirs, la gauche, elle espère donc.
On frappe.
Toc-toc ! On frappe à la porte de sa chambre … Enfin de la visite, peut-être ? Deux têtes, connues, apparaissent dans l’entrebâillement. Ils ont l’air intimidé et ils ouvrent de grands yeux pour bien regarder celle qui leur donne quelques soucis, et se faire une idée de son état de santé réel.
« -Tu nous as fait bien peur, tu sais !  Cela nous fait un énorme plaisir de te voir, et les nouvelles que l’on nous a données sont relativement optimistes. On t’a apporté un bouquet pour enjoliver ta chambre, mais on a évité les roses, tu comprends pourquoi. Les épines tu as eu ta dose !
Pierre et Jean-Luc.
-Pierre et Jean-Luc, vous me faites extrêmement plaisir et je vous attendais, je savais que vous seriez les premiers à vous soucier de moi. J’ai des choses à vous dire et je ne vais pas m’en priver… »
Du bruit dans le couloir ! Toc-Toc ! Sans attendre de réponse, une troupe de joyeux gauchistes qui font un ramdam pas possible entre en masse dans la petite chambre.
« Salut ! Camarade la gauche ! Le peuple est avec toi… »
Elle reconnaît là des amis, turbulents, qui lui ont causé bien des inquiétudes, il y a Olivier, Alain, et quelques autres.
Les verts.
Re-toc-toc ! Une petite troupe de jeunes gens et de jeunes filles, plutôt du genre BCBG et tous vêtus de vêtements verts s’agglutine à son tour dans la chambre.
« On ne savait pas trop si on devait venir ou pas, on a décidé à une très courte majorité de ne pas participer au gouvernement Valls  et de venir te saluer parce que parfois les verts penchent un peu à gauche. »
La gauche est émue de cette sollicitude, de ces marques d’affection, mais elle garde la tête sur les épaules. Pour une fois où je les ai tous ensemble autour de moi, je pourrais le  leur dire ce que je pense vraiment.
« Ecoutez mes amis ! L’heure est grave : l’extrême droite  gagne du terrain en se parant des vertus de la démocratie, les media lui font la courte échelle, la droite qui était exsangue s’est refait une santé en étant plus à droite que jamais, les socialistes se mettent à singer la droite en ne faisant que des risettes au patronat, Gattaz jubile. Pour défendre le peuple, il n’y a plus que nous. Mais ce « nous » n’aura aucune efficacité, s’il n’est fait que de bric et de broc, s’il n’est fait que des idées différentes et pas nécessairement lumineuses des uns contre les autres. On ne s’en sortira qu’ensemble, qu’en attaquant  ces puissances financières qui nous font crever, qu’en acceptant de faire de notre pluralisme une richesse, et non plus un handicap, qu’en écoutant ce que dit le peuple et non pas ce que parfois nous lui faisons dire, qu’en travaillant au plus large rassemblement politique et syndical pour construire les conquêtes nouvelles qui aujourd’hui nous font cruellement défaut. U-NI- TE, mes amis, mes camarades ; Ces derniers temps, vous faisiez le contraire. Il faut arrêter les bêtises, parce que le peuple, à force, ne vous le pardonnera pas, ni à vous, ni à moi. »
Ils sont tous un peu penauds ; ils ne s’attendaient pas à être aussi rapidement confrontés à leurs responsabilités. Certains regardent le plafond. D’autres baissent les yeux. Les plus ambitieux se mettent à siffler l’internationale …
La suite au prochain numéro…Non ! Non ! La suite, nous l’écrirons ensemble !

Jean-Marie Philibert.

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