CHOSES VUES
OU PAS !
Première chose vue
(ou presque) :
La semaine dernière, quand notre vénéré président fêtait les
deux premières années de son mandat, un événement a été rapporté à la rédaction
du T.C. qui est un scoop absolu et qui n’a eu que très peu de témoins. Nous
nous faisons donc un devoir de le faire connaître : même si pour nos
lecteurs il ne constitue pas une grande découverte. En effet ce jour-là, au
moment du repas, des témoins fiables ont vu rue du Faubourg Saint Honoré, aux
portes de l’Elysée, le patron des patrons, Gattaz II°, qui sonnait à la porte
du palais de la république avec un magnifique gâteau d’anniversaire flanqué de
deux bougies. Interpellé par des passants il n’a pas voulu dire ce qu’il venait
faire là, mais nos espions à l’intérieur ont confirmé nos soupçons. Cet
anniversaire a été entièrement financé par le patronat en remerciement des
services rendus.
Autre chose
vue :
Depuis qu’il a décidé de faire ce qu’il avait dit qu’il ne
ferait pas, c’est-à-dire être à la fois maire de Perpignan et président de
l’agglo, le maire de Perpignan a décidé
d’organiser tous les matins un footing, avec toute son équipe, qui part
de la mairie du centre-ville pour se rendre au siège de l’agglo derrière la
gare. Donc tous les jours sur les coups de onze heures vous pouvez les
apercevoir en tenue sportive et en petites foulées. Cette initiative n’a que
des avantages : on voit le maire et son équipe au travail et on coupe court
à des rumeurs malveillantes, on constate de visu la forme physique de nos élus
et l’avenue de la gare que l’on avait un temps envisagé d’appeler l’avenue
Nobody, puisqu’on n’y voyait plus personne, connaît ainsi un regain d’activité.
C’est un spectacle que nous vous recommandons. Il fait plaisir à voir.
Encore une autre
chose vue.
Là nous sortons des frontières du département qui, et c’est
normal, en matière d’expression de la bêtise n’a aucune monopole. Les lycéens
d’un établissement scolaire nantais avaient
prévu d’organiser une journée de la jupe qui consiste pour les garçons et les
filles ensemble à porter ce jour-là une
jupe pour dénoncer le machisme ambiant qui dans les établissements scolaires
pousse les filles à éviter de mettre des jupes et à nier leur féminité en
suivant le grégarisme imposé par une phallocratie galopante. Que croyez-vous
qu’il arriva, les réacs locaux, adversaires du mariage pour tous, et phobiques
de la théorie du genre, ont crié au scandale, ont tenté de s’opposer à
l’initiative des jeunes et il a fallu faire appel à la police. Comme si la
police pouvait quelque chose contre la sottise !
Une chose pas
encore vue, mais lue dans la presse bien informée.
Vous pourrez bientôt faire dodo dans l’avion et dans un vrai
lit. Vous ne serez plus obligé de vous tordre en quatre, en six, ou en huit
pour tenter de piquer un petit roupillon dont vous sortez le plus souvent
cassé. En effet les compagnies aériennes envisagent très sérieusement
d’installer des couchettes dans les avions : c’est une exigence nouvelle
de la clientèle richissime, en particulier celle des émirats arabes. L’hôtesse
pourra venir vous border dans votre couchette en vous faisant le poutou du
soir. Mais ne rêvez pas, l’espace nécessaire à ces nouvelles installations sera
pris en rognant encore un peu plus sur l’espace accordé au voyageurs de la
classe économique, qu’il serait même envisagé d’inciter pour pouvoir s’allonger
à s’empiler les uns sur les autres, du sol au plafond de la carlingue. On le
fait bien pour les marchandises. Comme cela il n’y aurait pas de
discrimination, tout le monde serait couché !
Dernière chose, ni
vue, ni lue, ni entendue.
A propos de l’affaire Alstom, un fleuron de notre industrie
qu’on s’apprête à livrer aux américains ou aux allemands, le mot nationalisation
semble avoir disparu du vocabulaire de la langue française, il n’a été ni vu,
ni lu, ni entendu dans les discours autorisés.
Jean-Marie Philibert.
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