les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 13 mai 2014

l'usap toujours



Le théorème de l’USAP
Sempre en davan !  Maï morirem !
Pour quelques temps, et pour les usapistes confirmés-pur-jus- avec-des-quartiers-de catalanité-derrière, c’est passablement compromis et c’est terriblement douloureux. A lire la prose qui déferle dans les périodiques locaux on ne peut qu’être consternés, abasourdis, confrontés à une interrogation majeure : « Comment, avec un effectif de 35 joueurs dont 20 internationaux, un titre de champion 2009, une finale en 2010, un club qui n’a jamais quitté l’élite en 103 ans peut-il descendre en pro D2 ? » C’est ce qu’écrit un supporter effondré pour qui la Pro D 2 semble un équivalent de l’ENNNNFFFFFEEEERRRR… Si j’ai choisi de vous parler des mésaventures de l’USAP et des souffrances des usapistes, ce n’est pas pour me moquer. J’ai été nourri de ce lait-là par mon pépé qui m’amenait régulièrement au stade suivre les exploits d’une équipe de géants qui enthousiasmaient. Mon destin est quasiment parallèle avec celui de l’USAP : Ils ont été champions de France en 1955 et moi en 1955, j’ai été reçu à l’examen d’entrée en 6° ? C’est dire s’il s’agit là d’évènements marquants, ineffaçables de ma mémoire.
Le sens d’un refus.
Eh bien ! Dans quelques mois, l’USAP risque de ne plus être l’USAP dans l’enfer de la pro D2 et je saisis cette occasion pour m’interroger  sur le sens de ce refus d’une telle descente aux enfers vécue comme un outrage personnel et infamant par beaucoup de ceux qui vouaient à leur équipe préférée un attachement réel et régulier. Ici, l’attachement est à prendre dans son sens propre puisqu’il repose sur une identification très étroite entre le supporter et son équipe. Ainsi se construit un sentiment collectif qui nous rassemble, qui construit notre destin commun et qui va proportionnellement aux victoires sportives obtenues nous valoriser ou pas. Que les enjeux ne soient que sportifs et quelque peu dérisoires, importe peu : ce qui compte, c’est le fait que dans ce collectif-là j’existe, sans nécessairement y perdre mon âme ! Bien sûr il y a du business là-dessous  qui lui ne rêve pas, il encaisse. Mais passons, ce n’est pas là mon propos.
Mon propos est dans cette identification dans le collectif, dans le rejet de l’adversité, dans la volonté de continuer à se battre : il y a là du sens, un sens auquel on aurait intérêt à être plus attentif en particulier sur le terrain social et politique.
Sur le terrain social et politique.
Prenons l’action syndicale : pour l’avoir longuement expérimenté, avec les succès les plus divers, le théorème de l’USAP est aussi efficace que sur le stade. Si les camarades, comme on dit encore, se reconnaissent dans les mots d’ordre, dans les revendications, dans les finalités de l’initiative envisagée, vous pouvez être sûr de son effet d’entraînement et de la participation massive à la grève, à la manifestation. Une des difficultés actuelles avec le mouvement social tient à son éclatement, à sa dispersion qui fait les beaux jours du pouvoir en place  parce que la masse des salariés, en dépit des difficultés concrètes qu’il a du mal à affronter, ne s’y reconnaît que partiellement.
Sur le plan politique, dans le cadre de la gauche de la gauche, la place prise par le Front de Gauche aux dernières présidentielles a représenté  une percée sérieuse. S’y sont reconnus tous ceux qui aspirent à bousculer un peu les choses pour que la société et nos destins soient plus justes. Nouvelle illustration du théorème de l’USAP : cette volonté de ne pas accepter la régression sociale, comme horizon indépassable était un sentiment collectif fort. Et il le reste : à nous d’être vigilants pour le renforcer dans les pratiques les plus unitaires et dans notre vote aux européennes. C’est un pôle de résistance précieux avec la perspective d’une transformation sociale profonde.
Parce que ce qu’on nous propose en face dans les différentes boutiques n’a aucune chance de susciter le moindre courant d’adhésion : élire une majorité de députés socialistes au Parlement européen… quand on voit ce qu’ils font au parlement français… on ne s’enthousiasme pas. Accepter un pacte de responsabilité qui va nous enfoncer un peu plus dans la mouise… faut être masochiste. Quant à accepter une nouvelle couche d’austérité… Le cauchemar des Grecs serait-il notre seul avenir ?
Non ! Non ! Défendre ce que l’on croit juste, le défendre avec tous ceux qui ont chevillé au corps et au cœur l’espoir d’un monde possible et humain à construire d’urgence, devrait susciter des adhésions, des attachements anciens et nouveaux, des sympathies de toutes les couleurs, des engagements affectifs et volontaires comme ceux que l’USAP ne cesse d’enfanter malgré les difficultés de l’heure.
La vérité du théorème de l’USAP est moins folklorique que l’on pourrait le penser. Sempre en davan !
Jean-Marie  Philibert.

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