L’impasse,
les sentiers et le boulevard…
1) L’impasse.
L’impasse nous y sommes et nous y restons, guidés par une
bande d’incapables qui ont décidé que de toutes façons il n’y aurait pas d’issue,
que ce n’était plus la peine de se casser la tête à chercher à s’en sortir. Et
que, eux, de toutes les façons ils ont tout compris, il suffit de les suivre
jusqu’au bout du bout où il ne restera à la gauche qu’à se scratcher sur le mur
qui donne à l’impasse sa raison d’être et de ne mener nulle part.
Observons l’attitude du pouvoir à l’égard de la grève des
cheminots : y a-t-il de la part du gouvernement la moindre volonté
d’apporter des réponses aux inquiétudes des cheminots, à leurs revendications
de voir le service public, défendu, renforcé ? Que nenni ! Et
Hollande soi-même de conseiller aux grévistes de reprendre le travail, la
récréation a assez duré ! Et toute la presse, quasiment à l’unisson, de se
lamenter sur le sort des usagers, de faire appel à Maurice Thorez « Il
faut savoir terminer une grève ! ». Sur les raisons de fond du
mouvement, rien ou presque, l’impasse, sur la négociation avec des travailleurs
en lutte, l’impasse.
Dans le conflit des intermittents, malgré l’intervention des
professionnels de la culture, malgré les menaces qui pèsent sur la totalité des
festivals de l’été, au prétexte d’un accord au rabais signé par des
organisations peu ou pas représentatives, qui préfèrent le copinage avec le
Medef aux acteurs culturels de ce pays, le gouvernement a choisi de s’enfermer
encore et toujours dans l’impasse. Sur le pouvoir d’achat des salariés, sur
l’indexation des retraites, sur le droit du travail, impasse !
Impasse ! Impasse !
Sans doute espère-t-il que le mur qui clôt l’impasse devienne
le mur des lamentations des espoirs déçus du monde du travail : nous y
viendrons pleurer pendant des siècles la disparition définitive de notre
volonté d’un monde juste. Même si en faisant cela le PS se coule, même s’il
coule la gauche, même s’il fait le lit de la droite, extrême ou pas, vivons
soumis… dans l’impasse.
2) Les sentiers
Face à la détresse de l’impasse, à sa résignation, à son
inhumanité, à son enfermement, ils vont être nombreux à chercher à en sortir
coûte que coûte et à croire que toutes les voies de traverses peuvent offrir
des échappatoires. Et chacun de s’inventer le petit sentier , tortueux,
difficile, escarpé qui peut peut-être lui permettre l’évasion tant désirée.
Notre vie politique est pleine de ces « idéalistes » qui croient
avoir trouvé la voie, qui proclament haut et fort « qui m’aime me
suive ». Et qui d’élections en élections nous éparpillent, nous divisent,
brouillent toutes les pistes pour préserver leurs certitudes et leurs maigres
troupes. La gauche s’est fait une spécialité de ces tentatives, parfois
sympathiques, bien souvent vaines. Certes la recherche est indispensable, et
elle impose que tous puissent avoir leur mot à dire, leur idée à proposer, à
expérimenter, à confronter au réel. Certes aucun scénario n’est écrit à
l’avance dans le conflit de classe dont
nous avons du mal à nous dépêtrer, mais, aussi séduisants soient-ils, ces
sentiers ne mèneront à rien si à un moment ils ne se rejoignent pas, si les
marcheurs qui s’y trouvent ne se rassemblent pas.
3) Le boulevard.
Le nombre, l’unité, la détermination, le respect de tous pour
chacun, la solidarité, doivent s’exprimer à plein. Et il y faut de la place, de
l’espace, de l’ouverture, des perspectives. Il faut voir loin et large, comme
sur un boulevard où le peuple sera en mesure de se rassembler et d’écrire son
histoire. Un tel boulevard ne s’ouvrira pas tout seul à tous ceux qui veulent
une vraie politique de justice sociale, une démocratie régénérée ; ce ne
sera ni un chemin des délices, ni une voie royale. Il supposera notre courage,
notre volonté. Nous pourrions l’appeler le « boulevard de l’unité
populaire … retrouvée… »
Jean-Marie Philibert.
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