les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mercredi 18 juin 2014

impasse-sentier-boulevard



L’impasse, les sentiers et le boulevard…
1)    L’impasse.
L’impasse nous y sommes et nous y restons, guidés par une bande d’incapables qui ont décidé que de toutes façons il n’y aurait pas d’issue, que ce n’était plus la peine de se casser la tête à chercher à s’en sortir. Et que, eux, de toutes les façons ils ont tout compris, il suffit de les suivre jusqu’au bout du bout où il ne restera à la gauche qu’à se scratcher sur le mur qui donne à l’impasse sa raison d’être et de ne mener nulle part.
Observons l’attitude du pouvoir à l’égard de la grève des cheminots : y a-t-il de la part du gouvernement la moindre volonté d’apporter des réponses aux inquiétudes des cheminots, à leurs revendications de voir le service public, défendu, renforcé ? Que nenni ! Et Hollande soi-même de conseiller aux grévistes de reprendre le travail, la récréation a assez duré ! Et toute la presse, quasiment à l’unisson, de se lamenter sur le sort des usagers, de faire appel à Maurice Thorez « Il faut savoir terminer une grève ! ». Sur les raisons de fond du mouvement, rien ou presque, l’impasse, sur la négociation avec des travailleurs en lutte, l’impasse.
Dans le conflit des intermittents, malgré l’intervention des professionnels de la culture, malgré les menaces qui pèsent sur la totalité des festivals de l’été, au prétexte d’un accord au rabais signé par des organisations peu ou pas représentatives, qui préfèrent le copinage avec le Medef aux acteurs culturels de ce pays, le gouvernement a choisi de s’enfermer encore et toujours dans l’impasse. Sur le pouvoir d’achat des salariés, sur l’indexation des retraites, sur le droit du travail, impasse ! Impasse ! Impasse ! 
Sans doute espère-t-il que le mur qui clôt l’impasse devienne le mur des lamentations des espoirs déçus du monde du travail : nous y viendrons pleurer pendant des siècles la disparition définitive de notre volonté d’un monde juste. Même si en faisant cela le PS se coule, même s’il coule la gauche, même s’il fait le lit de la droite, extrême ou pas, vivons soumis… dans l’impasse.
2)    Les sentiers
Face à la détresse de l’impasse, à sa résignation, à son inhumanité, à son enfermement, ils vont être nombreux à chercher à en sortir coûte que coûte et à croire que toutes les voies de traverses peuvent offrir des échappatoires. Et chacun de s’inventer le petit sentier , tortueux, difficile, escarpé qui peut peut-être lui permettre l’évasion tant désirée. Notre vie politique est pleine de ces « idéalistes » qui croient avoir trouvé la voie, qui proclament haut et fort « qui m’aime me suive ». Et qui d’élections en élections nous éparpillent, nous divisent, brouillent toutes les pistes pour préserver leurs certitudes et leurs maigres troupes. La gauche s’est fait une spécialité de ces tentatives, parfois sympathiques, bien souvent vaines. Certes la recherche est indispensable, et elle impose que tous puissent avoir leur mot à dire, leur idée à proposer, à expérimenter, à confronter au réel. Certes aucun scénario n’est écrit à l’avance  dans le conflit de classe dont nous avons du mal à nous dépêtrer, mais, aussi séduisants soient-ils, ces sentiers ne mèneront à rien si à un moment ils ne se rejoignent pas, si les marcheurs qui s’y trouvent ne se rassemblent pas.
3)    Le boulevard.
Le nombre, l’unité, la détermination, le respect de tous pour chacun, la solidarité, doivent s’exprimer à plein. Et il y faut de la place, de l’espace, de l’ouverture, des perspectives. Il faut voir loin et large, comme sur un boulevard où le peuple sera en mesure de se rassembler et d’écrire son histoire. Un tel boulevard ne s’ouvrira pas tout seul à tous ceux qui veulent une vraie politique de justice sociale, une démocratie régénérée ; ce ne sera ni un chemin des délices, ni une voie royale. Il supposera notre courage, notre volonté. Nous pourrions l’appeler le « boulevard de l’unité populaire … retrouvée… »
Jean-Marie Philibert.

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