Camarades
syndiqués, ne nous laissons plus berner,
choisissons le rouge-têtu !
Camarades syndiqués, vous avez sans doute pris conscience de
cette propension, chez ceux qui tiennent le pouvoir, politique, économique,
financier, à parler de plus en plus souvent , de dialogue social, de sa
nécessité, de sa modernité ; les pays qui ont su instaurer quelque chose
qui y ressemble sont considérés comme des modèles indépassables devant lesquels,
nous pauvres français, apparaissons comme des ringards d’un autre âge, avec nos
manifs, nos grèves, nos revendications.
Camarades syndiqués,
vous êtes des hommes et des femmes de
Cromagnon qui n’ont pas compris que le monde a changé inexorablement et qu’il
est plus que temps de vous mettre au goût du jour, à moins d’aller pourrir dans
les poubelles de l’histoire.
Des
principes rigides et sclérosés.
Parce que vous ne savez pas, Camarades syndiqués, qu’avec vos
principes rigides et sclérosés, le chômage, c’est vous qui le fabriquez. Gattaz
n’y est pour rien, la finance nationale et internationale non plus, le
gouvernement ne peut pas tout, et les patrons sont pleins d’ambition et ne
demandent qu’à ce qu’on libère leurs énergies. Mais pour cela il faut couper
les ailes du code du travail. Il faut en finir avec ces lois et ces règles
absolues et générales qui s’appliquent à
tous et à chacun. Il faut faire passer à la trappe des seuils sociaux qui
imposent de créer des comités multiples et variés qui sont censés représenter
les salariés. Le salarié a-t-il besoin d’être représenté ? Le salarié dans
l’entreprise a-t-il un autre droit que celui de se taire et de crier du soir au
matin : « Merci ! Patron ! »
La preuve nous vient de l’étranger, en Allemagne, comme au
Royaume-Un, les taux de chômage respectifs (4,9% et 8%) sont plus faibles qu’en
France (10,5%), tout simplement parce qu’ils ont développé tous azimuts les
contrats précaires (certains sans protection sociale). La protection sociale
est un concept dépassé.
Accepter
n’importe quoi.
Et, Camarades syndiqués, pour vous convaincre de la nécessité
d’accepter l’inacceptable et de ne pas faire la fine bouche devant la
mansuétude du patronat, acceptez de voir baisser vos allocations-chômage. Valls
et Rebsamen en rêvent. Parce que, réfléchissez-y, est-il sain de vous donner
autant d’argent lorsque vous perdez votre job ? Si on vous coupe les
vivres, vous serez alors prêts à accepter n’importe quel travail, pour
n’importe quel salaire, dans n’importe quelle condition. Vous serez devenus
modernes, grâce au dialogue social à la sauce Hollande !
Ni dans la
rue, ni dans la grève, mais dans la m.
Et surtout ! Surtout ! Ne vous occupez de
rien : ne vous occupez plus du syndicat, des syndicats, surtout s’ils ont
une prédilection pour la couleur rouge et les discours musclés et clairs, ne
recherchez plus les moindres formes de solidarité, n’écoutez que les
responsables mous-mous, que les patrons,
le gouvernement portent au pinacle et qui portent le doux nom de gentils réformistes.
Vous pouvez être sûrs qu’ils ne vous entraîneront ni dans le rue, ni dans la
grève.
Vous pouvez être sûr qu’ils vous laisseront dans la m.
Camarades syndiqués, ce que je dis là s’applique à tous les
secteurs du monde du travail et, si en tant que fonctionnaires, vous êtes
concernés par les élections professionnelles de début décembre 2014 ,
appliquez les mêmes principes, choisissez d’être modernes et cocus en
choisissant le syndicalisme incolore, inodore et sans saveur des réformistes neu-neu,
ou bien votez pour la solidarité, pour la démocratie, pour le progrès :
nous l’appellerons le syndicalisme rouge-têtu.
Ne serait-il pas temps que le peuple se pare plus
ostensiblement de rouge-têtu ?
Jean-Marie Philibert.
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