les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 14 octobre 2014

camarades syndiqués



Camarades syndiqués, ne nous laissons plus berner,  choisissons  le rouge-têtu !
Camarades syndiqués, vous avez sans doute pris conscience de cette propension, chez ceux qui tiennent le pouvoir, politique, économique, financier, à parler de plus en plus souvent , de dialogue social, de sa nécessité, de sa modernité ; les pays qui ont su instaurer quelque chose qui y ressemble sont considérés comme des modèles indépassables devant lesquels, nous pauvres français, apparaissons comme des ringards d’un autre âge, avec nos manifs, nos grèves, nos revendications.
 Camarades syndiqués, vous êtes des hommes et des femmes  de Cromagnon qui n’ont pas compris que le monde a changé inexorablement et qu’il est plus que temps de vous mettre au goût du jour, à moins d’aller pourrir dans les poubelles de l’histoire.
Des principes rigides et sclérosés.
Parce que vous ne savez pas, Camarades syndiqués, qu’avec vos principes rigides et sclérosés, le chômage, c’est vous qui le fabriquez. Gattaz n’y est pour rien, la finance nationale et internationale non plus, le gouvernement ne peut pas tout, et les patrons sont pleins d’ambition et ne demandent qu’à ce qu’on libère leurs énergies. Mais pour cela il faut couper les ailes du code du travail. Il faut en finir avec ces lois et ces règles absolues et générales  qui s’appliquent à tous et à chacun. Il faut faire passer à la trappe des seuils sociaux qui imposent de créer des comités multiples et variés qui sont censés représenter les salariés. Le salarié a-t-il besoin d’être représenté ? Le salarié dans l’entreprise a-t-il un autre droit que celui de se taire et de crier du soir au matin : « Merci ! Patron ! » 
La preuve nous vient de l’étranger, en Allemagne, comme au Royaume-Un, les taux de chômage respectifs (4,9% et 8%) sont plus faibles qu’en France (10,5%), tout simplement parce qu’ils ont développé tous azimuts les contrats précaires (certains sans protection sociale). La protection sociale est un concept dépassé.
Accepter n’importe quoi.
Et, Camarades syndiqués, pour vous convaincre de la nécessité d’accepter l’inacceptable et de ne pas faire la fine bouche devant la mansuétude du patronat, acceptez de voir baisser vos allocations-chômage. Valls et Rebsamen en rêvent. Parce que, réfléchissez-y, est-il sain de vous donner autant d’argent lorsque vous perdez votre job ? Si on vous coupe les vivres, vous serez alors prêts à accepter n’importe quel travail, pour n’importe quel salaire, dans n’importe quelle condition. Vous serez devenus modernes, grâce au dialogue social à la sauce Hollande !
Ni dans la rue, ni dans la grève, mais dans la m.
Et surtout ! Surtout ! Ne vous occupez de rien : ne vous occupez plus du syndicat, des syndicats, surtout s’ils ont une prédilection pour la couleur rouge et les discours musclés et clairs, ne recherchez plus les moindres formes de solidarité, n’écoutez que les responsables  mous-mous, que les patrons, le gouvernement portent au pinacle et qui portent le doux nom de gentils réformistes. Vous pouvez être sûrs qu’ils ne vous entraîneront ni dans le rue, ni dans la grève.
Vous pouvez être sûr qu’ils vous laisseront dans la m.
Camarades syndiqués, ce que je dis là s’applique à tous les secteurs du monde du travail et, si en tant que fonctionnaires, vous êtes concernés par les élections professionnelles de début décembre 2014 , appliquez les mêmes principes, choisissez d’être modernes et cocus en choisissant le syndicalisme incolore, inodore et sans saveur des réformistes neu-neu, ou bien votez pour la solidarité, pour la démocratie, pour le progrès : nous l’appellerons le syndicalisme rouge-têtu.
Ne serait-il pas temps que le peuple se pare plus ostensiblement de rouge-têtu ?
Jean-Marie Philibert.

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