les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 27 octobre 2014

courir à l'infini



Courir à l’infini…
Le week-end dernier ont eu lieu les premiers 100 miles entre Font Romeu et Argelés.
Imaginez-vous confortablement installé sur une terrasse ensoleillée de Font Romeu ; la journée a été belle et vous a complètement ragaillardi. Une petite ombre au tableau cependant : il faut bientôt redescendre dans la plaine du Roussillon et regoûter des charmes de la 113. Cela vous porte un peu peine comme on dit ici. La 113, c’est galère ! Les participants au premier 100 miles-Sud de France qui se sont lancés de la Cerdagne vendredi dernier pour rejoindre Argelés n’ont pas eu  cette petite anxiété pour la simple et bonne raison qu’ils sont redescendus à pieds, en baskets, en short, en chemisettes et en courant, par le GR 10 en allant au passage saluer le Canigou.
Des extra-terrestres ? Des ultra-masochistes ? Des héros survitaminés ? Les 800 participants au départ de Font Romeu (pour l’Ultra-traversée de 167 km et 7600  m de dénivelé  positif)) ou de Vernet (pour la Grande Traversée de 110 km) sont peut-être et même sûrement avant tout des femmes et des hommes passionné(e)s, endurant(e)s, volontaires, solides et entraîné(e)s.
Nous avons voulu connaître leurs motivations… et leurs parcours (c’est le cas de le dire). Nous avons rencontré deux des participants à la Grande Traversée : Jean-Paul, sémillant quadra, adepte avignonnais de ces sports extrêmes, dans une démarche rigoureuse et quasi-scientifique, et Simon, trentenaire montpelliérain, plus novice et tout aussi coriace dans la discipline ; à leur actif des courses mythiques, comme la CCC, autour du Mont-Blanc. Ils courent ensemble et ils vont donc nous parler ensemble.
Terrible.
« Le GR 10, il est terrible comme sentier de randonnée … on dirait qu’ils ont fait exprès de mettre partout des cailloux… ces 100 miles n’ont rien à envier à l’ultra-trail du Mont-Blanc .. C’est un truc de taré alors que tout le monde disait que c’était roulant… après Montalba on a failli tout lâcher … on pensait pas repartir du Perthus… La fierté… si tu es fier tu ne vas pas abandonner … tu es un peu c… Si tu es blessé, tu peux pas continuer, mais abandonner pour la fatigue… Le principe de la course, de la montagne à la mer est très sympa… Mais les infos, l’orga, n’étaient pas toujours au top… on a perdu du monde dans la montagne. Sur les crêtes des Albères on a dû faire un gruppetto pour se sortir du brouillard … On recommencera… Dans la nuit des Albères mon imagination et la fatigue  me faisaient voir des maisons partout… On n’a pas eu le temps d’admirer le paysage, mais le lever du soleil sur les Cortalets, magique !… Sur 27 heures de course, on a marché 20 heures,  c’est frustrant… La motivation ? Le challenge par rapport à soi, aux autres… héroïque ??? Je suis un héros ? Même si je suis détruit… La philosophie du trail ? Le défi… »
Une première intéressante pour notre département qui a connu un succès mérité et qu’il importe de confirmer dans les éditions futures. Le département enrichit ainsi son offre sportive pour entrer  dans la cour des grands trails. Retenons, en conclusion,  la belle déclaration de Sébastien Buffard, le vainqueur: « on a l’impression qu’on peut courir à l’infini ».
JMP 

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