les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 6 octobre 2014

hommes et femmes de peu de foi



Hommes (et femmes) de peu de foi !
Non ! Non ! Ne vous laissez pas induire en erreur par ce titre. Je ne vous parle pas de la manif pour tous et de son cortège de soutanes et de tenues BCBG… peut-être une autre fois. Je vous parle de politique et plus particulièrement de politique sociale.
Loin de moi l’oubli de toutes les contingences matérielles, économiques, financières, sociales. Il n’est pas dans mes habitudes de croire qu’il suffit de vouloir pour pouvoir, que les docteurs Fautquon, Yaqua, Fastoch qui ont réponse à tout et qui vous règlent l’ordre du monde et de l’univers en deux formules péremptoires sont des penseurs dignes de ce nom. Et pourtant nous en  avons côtoyé, nous en côtoyons quotidiennement qui confondent assurance outrecuidante du propos, vide sidéral des idées et refus de voir le réel et les hommes-et-femmes dans leur complexité. De telles attitudes sont totalement inopérantes, en dehors des apéros bruyants du café du commerce. Elles ont conduit Sarkozy dans un mur dont il tente de s’extraire… en faisant pareil. Errare humanum est, perseverare diabolicum. Traduction, non littérale : c’est une mule !
Les péteux.
A l’opposé, il y a ceux frileux, inquiets, péteux qui pensent que l’on n’est jamais assez prudent,  qu’il ne faut jamais cesser de se recroqueviller dans sa coquille, que le pire est toujours à venir et que la première des urgences est d’organiser la retraite sur tous les fronts. Avec le gouvernement Valls 2, pour tout ce qui concerne les progrès sociaux, nous sommes dans cette reculade généralisée, sous les saints auspices du patronat le plus réactionnaire, mais jamais frileux, lui, pour défendre ses propres ( ?) intérêts. Je voudrais illustrer mon propos de deux séries d’événements pris dans l’actualité la plus récente de notre vie sociale.
La riante Marisol.
Premier domaine d’importance : la politique familiale. C’est un secteur-clef pour l’avenir d’un pays : la démographie est sa richesse. En France, en ce secteur-là, nous n’avons pas tout raté, bien au contraire, et par rapport à nos voisins européens, nous bénéficions d’une petite avance. Eh bien ne vous réjouissez pas trop vite, parce que les mesures décidées par le gouvernement et la riante ministre des affaires sociales Marisol Touraine vont s’employer à tout remettre en cause : il faut bien réduire les budgets sociaux… pour distribuer le pognon aux patrons. Pacte de confiance oblige ! Et vlan, les baisses  des aides à l’emploi de nounous, la réduction au tiers de son montant de la prime de naissance à partir du deuxième enfant ! Le congé parental sera aussi réduit sous prétexte de contraindre les hommes à davantage le prendre. Il est vrai qu’en ces temps de crises, c’est quasiment une sinécure d’élever des enfants : on peut sans risque remettre en cause des aides, somme toute mineures,  en faisant comme si on ne s’apercevait pas qu’en agissant ainsi on détruisait un des fondements de nos prestations sociales et leur principe d’universalité.
Vive un monde de vieux !
Si il y a moins d’enfants, ce n’est pas grave : vive un monde de vieux, dans la hollandie sociale-libérale !
Mais les millions d’euros « gagnés » (on sait par qui !) sur les prestations familiales n’y suffiront pas. Donc après la famille, feu sur la santé où bien sûr nous dépensons trop. Et la Marisol a une formule renversante pour définir sa politique : «  Dans une conjoncture extrêmement difficile, on maintient quand même une protection sociale pour nos citoyens ». Tout est dans le « quand même » : on aurait pu casser la sécu, on ne l’a pas fait…merci petit jésus ! Que fait-on donc ? On sait que l’on a des médicaments efficaces contre des maladies qui sont de véritables fléaux (hépatite, cancer, cholestérol, dégénérescence maculaire…) et sur lesquelles les thérapies actuelles patinent. Mais ces médicaments sont chers, très chers, trop chers.  On met en place des systèmes compliqués pour faire en sorte que ces traitements soient les moins prescrits possible. Dans cette stratégie sociale et médicale, le prix du médicament passe toujours avant le prix de la vie. Morituri te salutant (Ceux qui vont mourir te saluent !). Comme si un gouvernement n’était pas en mesure de négocier avec des laboratoires pharmaceutiques des tarifs raisonnables. Mais c’est à se demander si le mot « raisonnable » a encore un sens dans le mode de la finance généralisée.
Les zozos qui entravent notre futur.
Du côté de la maladie, du côté de l’enfance, on fait l’impasse sur toute perspective d’avenir, pour s’accrocher à un immédiat où seuls vont compter (c’est le cas de le dire) les euros que l’on aura glanés sur le dos de concitoyens qui n’en peuvent mais. On se moque de la souffrance, des difficultés des hommes et des femmes, comme si l’on n’avait plus aucune foi dans notre capacité à construire un avenir, tout simplement humain. Et il me revient du tréfonds de ma mémoire  une expression des évangiles qui s’adapte à merveille à tous les zozos qui entravent notre futur : hommes de peu de foi ! Mais, ici, c’est tout simplement de foi dans les êtres humains que nous sommes qu’il s’agit, des êtres vivants, luttant, créant, tout simplement dignes !
Jean-Marie Philibert.





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