les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 9 décembre 2014

le sens des mots



Le sens des mots
C’est la valse des étiquettes, pas seulement pour changer le prix des choses, mais pour changer le nom des choses et sans doute un peu leur nature. Les partis politiques sont concernés. Manuel Valls envisage sereinement de ne plus appeler «  socialiste » le parti socialiste dont il est un des leaders  à la tête du gouvernement. Sarkozy trouve sans doute qu’UMP rime trop avec « casserole » et qu’il faudrait trouver plus clean et la droite va sans doute nous inventer quelque chose de bien flou pour attirer le plus de zozos possible. Marine Le Pen, a déjà commencé le travail en peignant en bleu marine une front national qui tendait trop à ses yeux vers le vert de gris. Chez les centristes l’UDI n’est l’UDI que depuis 2 ans.  Le centre avait auparavant accumulé un florilège de noms plus évasifs les uns que les autres…
La liste des changements envisagés n’est pas exhaustive. L’essentiel dans cette époque troublée est de faire en sorte  que le trouble s’opacifie un peu plus. L’ordre (ou plutôt le désordre dominant) en dépend. Au tc nous déplorons que la presse, les media, les observateurs politiques, les linguistes patentés et officiels, les penseurs qui pensent comme il faut, soient dans l’incapacité chronique d’apporter ne serait-ce qu’un début de clarté face à cet embrouillamini dans lequel on s’enlise. Nous ne sommes pas du genre à nous laisser emporter dans cette tourmente. Non pas que nous soyons attachés à des étiquettes  qui seraient figées pour l’éternité. Nous savons que le monde bouge et qu’il est salutaire d’adapter son langage. Mais nous savons aussi qu’une langue qui a perdu son lien avec le réel est une langue morte. Nous nous lançons donc dans une démarche courageuse de coaching en communication pour tous ceux qui sont à la recherche d’une dénomination avantageuse et limpide pour dire qui ils sont, ce qu’ils font, ce qu’ils visent. Et nous commençons sans tarder à faire nos propositions tous azimuts.
Le P.E.U.
Au PS, nous proposons comme nouveau nom de parti, une formule qui permette aux électeurs de savoir exactement à quoi ils peuvent s’attendre en votant pour lui, qui évite les désillusions, les malentendus, une formule qui exprime bien ce qui se passe quand il  exerce le pouvoir. Le PARTI DE L’ENTOURLOUPETTE USEE, le PEU, me semble une dénomination triplement éclairante. L’entourloupette, pas besoin d’expliquer, ils tentent tous les jours de nous embobiner. Usée, parce que ça marche de moins en moins, qu’il est de plus en plus difficile de faire croire au changement d’un monde qu’on a décidé de ne pas changer du tout. Le PEU, c’est tout un programme, c’est ce qu’il nous reste de nos droits, de nos salaires, de nos emplois, de nos retraites, de nos espoirs. En quelques mots, là nous faisons la lumière.
Le B.O.R.D.E.L.
Avec la droite « présentaple », comme on dit ici, le changement d’appellation est une tradition solidement ancrée, l’UMP avait été le RPR qui avait été l’UDR…Faut-il remonter jusqu’au RPF ? Là aucune hésitation, à voir les derniers événements dont le parti a été le cœur, un seul sigle s’impose : le B.O.R.D.E.L. . C’est parlant, clair et net. C’est descriptif : rappelez-vous les péripéties (le meeting de Bordeaux, par exemple) de la campagne de Sarkozy pour présider le mouvement et en plus cela évoque à merveille un programme politique qui s’inscrit dans la durée. Bande d’Olibrius Réactionnaires Déterminés à nous Empapaouter Longtemps ! Avec ce parti là, le vote à droite va prendre un sens.
Le PIRE.
Quant à l’extrême droite touchée par la grâce de la dédiabolisation à laquelle travaillent nombre de politologues éminents qui ont leur conscience politique et historique dans les chaussettes, appelons-le le PIRE. Ce n’est pas un sigle, c’est le résumé d’une profession de foi ( ?) fictive certes, mais « enduite » de vérité, qui dit « Je ne suis pas ce que je dis être, je suis bien pire !!!! et tous les imbéciles qui votent pour moi ne tarderont pas à s’en rendre compte, en attendant merci à tous ceux qui nous font la courte échelle, ils ne seront pas récompensés. Abuseurs et abusés, tous unis dans la vallée de larmes! Mais il sera trop tard.»
Pour éviter qu’il soit trop tard, allumez vos esprits critiques, activez vos exigences, rassemblons-nous et agissons pour rendre aux mots et à la vie tous leurs sens et faire un peu de vraie politique.
Jean-Marie Philibert.

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