les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 22 décembre 2014

Paul & Mick



Paul & Mick nous font un cadeau pour noël

Rappel historique pour tous ceux qui n’auraient pas eu connaissance des donnés premières des aventures de Paul & et Mick, telles que votre quotidien local, préféré ou obligé (rayez la mention inutile) les a rapportées avec une complaisance que ma liberté de pensée me fait juger grandement coupable.  Toute entreprise de presse étant une entreprise commerciale, on peut croire que, lorsqu’un journal embarque Paul & Mick dans des eaux nauséabondes, il le fait pour attirer le lecteur et peut-être pour faire des sous.
Des titres accrocheurs.
 C’était le dimanche 14 décembre : deux titres accrocheurs, en une « pourquoi le FN peut gagner en 2020 », en page 3 « …pourquoi le FN gagnera la marie de Perpignan en 2020 ». Vous remarquerez au passage le remplacement du potentiel de la une par le futur de la 3. Histoire de vous mettre les chocottes comme on dit. Et à partir de là branle-bas de combat. Pataugeons !
Paul est universitaire, il a fait du Front National son centre d’intérêt. Il a commis plusieurs écrits sur la question, il a collaboré à un hors-série de Charli-Hebdo «  le Front national expliqué à mon père » et il vient pour la fondation Jean Jaurès  de rédiger avec d’autres intervenants une étude sur « Perpignan, une ville avant le Front national ? »
Comme Nostradamus
Paul ne s’appelle pas Paul, mais Nicolas Lebourg, et il tente de nous convaincre qu’il en sait un peu plus que le citoyen moyen, que son regard est plus affuté et donc qu’il est en mesure comme Nostradamus de nous annoncer les catastrophes à venir, de nous décrire les mécanismes qui les produiront et même de donner quelques conseils judicieux à celui qu’il « voit » comme le futur maire de la ville de Perpignan. Il ne va pas jusqu’à préciser la date de la réouverture du camp d’internement de Rivesaltes pour tous les récalcitrants à l’idéologie lepéniste. Mais il pose quelques banderilles sur les épaules de Jean-Marc Pujol qui, semble-t-il à ses yeux, ne fait pas le poids et est porteur d’une tare congénitale (départementalement parlant) « Et puis, il y a cette maladie du département : la rente, c’est l’idéologie du Roussillon ! Pujol, comme d’autres élus des P.O. est un rentier de la politique alors qu’Alliot est un fils de plâtrier devenu avocat … »
C’est pas moi, c’est lui. Na !
A ces mots, « grosse colère du maire de Perpignan », et réaction brutale et violente de celui que nous appellerons Mick pour justifier notre titre. Mick répond donc mercredi à Paul, et situe la polémique dans les plus grandes hauteurs de la stratosphère. Du genre : le rentier, c’est pas moi, c’est Alliot ! Na ! La colère est sans doute mauvaise conseillère, parce qu’elle empêche Mick de saisir que le propos de Paul ne le vise qu’en tant que représentant d’un système idéologique et économique qui a fait de la rente le fondement du pouvoir de la classe dominante, et que son destin personnel et ses rentes (s’il en a) n’ont que  peu de poids. Mick n’a pas compris. Mais il reste fidèle à ses hantises puisque dans sa lettre ouverte à Paul, il réveille Staline et les Koulaks dont on sait qu’il s’est fait une spécialité et qui n’ont rien à voir dans la polémique. Et il tente de nous émouvoir avec son histoire personnelle, faite de dévouement, d’abnégation et de désintéressement. Nous sommes touchés, mais nous attendons avec impatience les épisodes suivants des aventures de Paul & Mick.
Nous nous permettons de leur suggérer qu’il serait peut-être bon aussi de ne pas se limiter à faire du bruit, du barouf, du potin, du sentiment à deux balles ( totalement inutile), mais de faire de la politique, de la politique municipale par exemple, celle qui répond aux difficultés sociales des gens de la ville, à leurs difficultés
 de logement, de circulation, à l’insuffisance des services publics, celle qui parle de la politique utile aux gens. Peut-être alors reviendrions-nous sur terre, et aurions-nous quelques chances de combattre efficacement le  Front national.
Jean-Marie Philibert

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