les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 2 décembre 2014

vu du ciel



Vu du ciel
Ils se croyaient tranquilles les deux compères, retirés des affaires, comme on dit, depuis que la grande faucheuse les avait rattrapés pour les envoyer dans les nuages couler une inexistence la plus paisible possible. Le plus âgé, Georges, était arrivé le premier, après une vie trépidante, il avait poussé tous les bouchons le plus loin possible. Malgré tous les conseils de modération, il n’écoutait personne d’autre que lui. Il avait choisi de s’installer pour une concession perpétuelle sur le cumulus nimbus de la Septimanie, du nom d’une antique province romaine dont il avait toujours rêvé d’être le Caesar Imperator.
Le moins âgé, Christian, qui vouait à Georges une admiration sans borne, l’avait rejoint quelques années plus tard. A la disparition de Georges, c’est dire sa passion, il s’était assis sur son fauteuil, dans son bureau, dans son boulot régional pour le poursuivre comme son mentor le lui avait appris, jusqu’à la fin du mandat, fixé par le …destin.
Ils étaient donc installés sur le même nuage à observer sur le plancher des vaches les terriens de Septimanie et d’ailleurs sans se priver de commenter. Ce n’étaient pas des taiseux et des timides. Vous les avez reconnus les deux compères, présidents successifs de notre région Languedoc-Roussillon qu’ils avaient contribué à construire. De là-haut ils n’avaient pas tout suivi de l’entreprise de démolition d’Hollande et Valls. D’où leur surprise !
Ce jour-là, le réveil fut rude.
Le jeudi 27 novembre, un immense cri traverse la galaxie,
« Oh ! Putaing ! Ce qu’ils ont fait ! Les cons ! Les cons ! Les cons !
-Qu’est-ce qu’il y a Georges ? Tu m’as réveillé : le sommeil éternel ne le sera donc jamais. Ils ne savent pas ça sur terre. A toi tout seul, tu fais plus de bruit que toute la feria de Millas. Laisse-moi dormir.
Ils cassent ce qu’on a fait.
-Dormir ! Il veut dormir ! Ils sont en train de casser tout ce qu’on a fait : une région qui ressemble  à quelque chose, des départements qui penchent à gauche, une capitale régionale qui fait des envieux… Hollande et Valls, ça ne m’étonne pas : ils ont tout faux depuis le début. L’un, il est fada de sa Julie, et l’autre, il est amoureux de Gattaz. Le reste ne compte pas pour eux. Mais ceux d’ici, ceux qui ont travaillé avec nous, qui ont voté comme nous, qui ont pensé comme nous. Ceux à qui on a tout appris, ceux qui nous doivent tout et tant. Tu tournes le dos, ils versent une larme sur ta caisse et ils oublient tout.
-Explique-moi, Georges ! Je ne comprends rien.
-Lis sur ta tablette interstellaire les déclarations de tes petits poulains Aylagas et Cresta après leur abstention à la Chambre des députés  lors du vote sur la fusion des régions. Et tu comprendras, Christian, l’ampleur du désastre.
Pour/Contre, on ne sait plus.
-Bip, bip « le projet ne me satisfait pas… j’ai souhaité montrer que le Languedoc-Roussillon avait une identité propre, une identité politique, une identité de projets…je veux qu’on en tienne compte… je suis contre la fusion mais je ne prends pas le risque de mettre le gouvernement en minorité », dixit Cresta.
-Et maintenant, écoute Aylagas, Christian, c’est du même tonneau « J’aurais voté pour la nouvelle région et la fusion avec Midi Pyrénées … je me suis abstenu par rapport à Georges Frêche … Par rapport à Christian Bourquin aussi ... De toute façon mon vote n’aurait eu aucune influence sur le scrutin. » Il dit qu’il ne sert à rien, et en plus il se sert de nous ! Je pensais que la mort signifiait la fin des souffrances.
-Mon dieu ! Quelle tristesse !
-Mon dieu ? Mon dieu ? Qu’est-ce qu’il te prend, laisse-le où il est celui-là, dans la sphère des vanités absconses et occupons-nous davantage de nos camarades terriens du PS pour leur éviter de débourouner grave. Ils en ont bien besoin. »
Jean-Marie Philibert.


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