les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 9 mars 2015

élections surréalistes



Ne pas renoncer !
Le gouvernement en mettant en œuvre les élections départementales auxquelles nous allons participer dans quelques jours invente une nouvelle démocratie que nous pourrions appeler la démocratie surréaliste. Les surréalistes adoraient Fantômas, nous, nous allons voter pour des fantasmes.
En effet nous allons élire des conseillers départementaux sur des zones redéfinies avec tellement de soin et d’attention qu’en ce qui me concerne je n’ai pas encore compris quelle était ma zone à moi, puisque la ville a été redécoupée en une myriade de confettis, mais soit, ce n’est pas là l’essentiel du problème. 
Le cœur de la question  est que je suis amené à choisir des élus pour des tâches  qui ne seront plus celles des conseils généraux, puisque la réforme territoriale est passée par là, mais dont aucune n’a été définie. S’agira-t-il de s’occuper des affaires scolaires, de la politique sociale,  des handicapés, des personnes âgées, des jeunes, des petits enfants, de l’aménagement du territoire, des routes,  des services de secours, des questions de santé, du logement, de l’urbanisme, de rien, peut-être, un peu de tout pourquoi pas ?… Mystère ! Personne n’en sait rien et je comprends la difficulté des candidats à faire un programme  pour tout et rien à la fois. C’est la politique de Gribouille, plus j’avance et plus je t’embrouille.
Les formes
Mais cela n’a pas l’air de trop déranger le gouvernement qui s’attend de toute façon à une déculottée sereine. Ne pas dire clairement aux citoyens pour quoi ils vont voter, c’est refuser de les prendre pour ce qu’ils sont, ou devraient être, de vrais citoyens dignes d’être éclairés, informés et responsables. Avec ces élections départementales la démocratie en prend un coup sur la patate et nous aussi sûrement. Certes il y aura des candidats, des sigles, des bureaux de vote, des dépouillements. Les formes seront respectées. Mais le fond de la chose, l’essence de la démocratie, l’éducation toujours plus exigeante du citoyen, à la trappe ! Le sens du vote à la trappe !
Le comble
Et le comble, c’est le rôle joué dans ce concert d’absurdités et d’ignorance par les grands pontes du journalisme, par les grands organes de presse, par les penseurs patentés du petit écran, par les donneurs de leçon de la bienpensance : ils sont rares à voir où le bât blesse, ils ne suivent sans doute pas très bien l’actualité, ils n’ont pas vu passer la réforme territoriale. Et pour cause, elle est en rade, pour le moment ! Et puis c’est trop technique, ça n’intéresse personne,  c’est politique ; beurk !  Ça ne vaut pas la peine d’en parler. Une émission en prime time consacrée  à ces élections, vous n’y pensez pas.
Le refoulé
Par contre  les sondages favorables au FN, les campagnes islamophobes, ça c’est pain bénit. Tout le monde comprend très vite, il suffit de réactiver les vieux réflexes et le racisme ambiant. Ça fout les jetons, ça fait vendre, c’est le feuilleton du jour, Marine à tant de pour cent, aux portes de ci et de ça, ils en parlent tellement que le docteur Freud pourrait dire  qu’il y a du refoulé là-dedans, et que les mots ayant toujours du sens, c’est ce qu’ils souhaitent, ce que souhaitent ceux qui les paient. Ne seraient-ils que des valets complaisants ?
Même Manuel Valls s’y met, à nous faire peur, avec des houla-lala, avec des tremolos dans la voix, mais sans le moindre infléchissement politique qui pourrait conduire le peuple à se reconnaître enfin dans une politique de gauche digne de ce nom. Il annonce même qu’après les élections ce sera comme avant.
La foi du charbonnier
Il faut la foi du
 charbonnier des cocos pour ne pas renoncer,  pour tenter de faire émerger de cet océan fort peu démocratique une parole d’espoir et de changement dans le sens d’une justice sociale refondée, dans une gauche  qui devrait avoir comme premier souci d’exprimer sa singularité au service de ceux qui travaillent ou qui souhaiteraient pouvoir le faire, dans une vie moins rude et dure, dans des perspectives de progrès. C’est peu dire qu’ils ont besoin de tout notre soutien.
Jean-Marie Philibert.

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