La grève
Le 9 avril sera un jour faste pour le monde du travail, une grève
unitaire interprofessionnelle à l’appel de la CGT, de FO, de la FSU, de
Solidaires peut donner le départ d’un renouveau syndical dont nous avons
besoin.
Travailleuses, travailleurs, vous n’avez pas bien compris,
ce que vous subissez chaque jour, les salaires qui n’augmentent jamais, la
précarité qui atteint des sommets et qui ne cesse de poursuivre son ascension,
le chômage dont on ne cesse de vous dire qu’il va baisser, qu’il baissera,
qu’il baisserait si… les services publics fragilisés, les droits sociaux
atteints de maladie grave, les retraites
de plus en plus riquiqui, la protection sociale attaquée, ce n’est pas
l’austérité, non ! non ! C’est le secrétaire général de la CFDT qui
le dit. Il ne dit pas que c’est de la justice sociale, mais presque, c’est de
l’ajustement, de la modernisation sans doute. Un mauvais moment à passer.
Visiblement la CFDT a choisi son camp : être du côté du manche, du
pouvoir, du patronat.
Parce que lui le patronat ne peut que jubiler. C’est
Byzance : 41 milliards d’euros d’aides diverses aux entreprises ont été
accordées en échange de 50 milliards de réduction de dépenses publiques et
sociales du pacte de responsabilité. Et bien sûr aucune contrepartie n’est
demandée, vous n’y pensez pas. On fait même appel à Macron pour qu’il nous
fasse une loi quoi en rajoute une couche pour travailler le dimanche, affaiblir
les prudhommes, flexibiliser le code du travail.
Le syndicalisme qui
résiste.
Bien heureusement il y a des organisations syndicales (pas
le syndicalisme assis, l’autre, celui qui résiste !) qui ont encore les
yeux en face des trous et des adhérents qui ne se laissent prendre pour des
imbéciles : ces abandons sociaux sont devenus insupportables, ils minent
la société, ils sapent ses fondements. Il est plus que temps d’y mettre un coup
d’arrêt. Cela ne peut être fait que dans une démarche unitaire,
interprofessionnelle, qui rassemble les travailleurs du privé, comme du public,
les actifs comme les retraités, les précaires, comme les moins précaires, les
organisés, comme ceux qui le sont moins. Ce ne sont pas là des mouvements
faciles à organiser, l’éparpillement syndical pose des problèmes difficiles à
surmonter. Il faut se convaincre de
l’efficacité de la lutte et de la nécessaire convergence des
revendications. Il faut que chaque organisation se reconnaisse dans la
démarche, dans les objectifs.
Deux éléments majeurs interviennent qui aident à une telle
mobilisation : l’aspiration profonde du monde du travail à l’unité et au
rassemblement et la conviction que les avancées sociales n’ont jamais été que
le fruit de l’action des salariés, de leur détermination.
Pour le progrès
social.
La CGT, FO, la FSU, Solidaires, la FAFP ont relevé le défi
de cette unité, de cette construction de convergences pour stopper les dérives
libérales échevelées dans lesquelles patronat et gouvernement nous entraînent,
comme si c’était la seule voie possible. Le rejet massif de l’opinion publique,
le développement des souffrances sociales, le rappel de quelques promesses
électorales, rien n’y fait. La régression semble notre horizon indépassable
alors que le capital et ses valets se gavent. Restent quelques semaines pour
mener une intense campagne d’opinion pour rendre une telle initiative crédible.
Pour renforcer la démarche unitaire, pour lui donner la forme d’une grève
puissante en mesure d’ébranler le culot
du gouvernement et du patronat qui semblent croire que le monde du travail a
perdu tout souvenir du progrès social.
Il est de l’honneur de ces cinq organisations d’avoir
l’ambition de le remettre dans un paysage social : oui, des augmentations
de salaires sont possibles, souhaitables et souhaitées, oui il est plus que
jamais nécessaire d’améliorer les conditions de travail, oui il faut consolider
la sécurité sociale et les régimes sociaux, oui il faut créer de vrais emplois,
oui, il faut défendre, développer les services publics. oui il faut en finir avec
les diktats européens qui ne prônent que l’austérité.
JMP
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire